"Si quelqu'un mange de ce pain il vivra éternellement."
Peinture de Nadia-Marie Fornerod
En sept versets, le Seigneur Jésus annonce quatre fois la vie éternelle: "je le ressusciterai au dernier jour; il a la vie éternelle; celui qui en mange ne mourra pas; il vivra éternellement". La foi et le Baptême nous ouvrent la route de la communion Eucharistique, gage très sûr de l'éternité bienheureuse dans la communion du Père et du Fils et du Saint Esprit; dont Jésus Christ s'est constitué en quelque sorte l'otage de son propre amour, en se confiant au sacerdoce des prêtres. En vérité, le Discours sur le Pain de Vie est accablant pour la prédication courante, pardon, pour les déclarations ambiantes, et pour la praxis officiellement imposée.
Cléricalisme, quand tu nous tiens! Que faisaient-ils donc pendant les cours d'Ecclésiologie? Tout est à reprendre. Un rappel majeur: il n'y a aucun intermédiaire ecclésial entre l'Evêque et le Collège des Evêques toujours avec sa Tête et jamais sans son Chef. Ainsi, les conférences épiscopales, sont de l'ordre du fonctionnement collectif, et ne constituent pas un échelon de subsidiarité ecclésiale à proprement parler; un conseil permanent n'est pas non plus l'assemblée plénière, seule habilitée à parler "au nom de tous" justement parce que tous y sont présents. De sorte qu'au-delà et en deçà du soutien et des négociations que peuvent mener ces instances pour la liberté de l'Eglise et le bien surnaturel des fidèles, yesss, la responsabilité de l'Evêque pour procurer la vie chrétienne de la portion du Peuple de Dieu qui lui a été confiée reste plénière, souveraine dans le cadre de la discipline universelle, et non transférable: c'est lui qui décide personnellement et comme Chef, de faire ceci et de ne pas faire cela, et en répond au seul Pasteur.
Autre rappel non moins important: les laïcs sont eux-mêmes et au titre de leur Baptême, l'Eglise; tout autant que le sont les clercs, car il y a entre eux une différence non pas de degré, mais de nature, dans la participation à l'unique sacerdoce du Christ et ses trois fonctions sacerdotale, prophétique et royale. Et leur domaine propre, c'est à dire qui leur est confié non pas par délégation de la Hiérarchie mais par le Christ Seigneur, c'est le monde et la vie séculière dans laquelle les engage leur état. On ne doit donc pas les exhorter toujours à prier, mais à s'engager, à s'activer, et promouvoir leurs initiatives et les soutenir dans une sorte d'expertise qu'ils ont, par grâce d'état, pour ce qui concerne l'Eglise dans le monde.
Il est quand même stupéfiant de voir de plus en plus de laïcs réclamer la restauration du culte public, parce que tout leur apostolat est adossé à la vie sacramentelle; et qu'ils ne rencontrent au mieux que de la compassion émotionnelle, au pire l'exigence purement formelle d'obéir, comme on dirait aux enfants d'être sages pendant que les adultes discutent au salon. Mais quand tout cela sera mis en perspective du bilan sanitaire définitif de ce qu'aura été réellement le covid-19?
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