"La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d'angle."
Cinq pains et deux poissons
Sculpture de Luc Vandevelde (pierre)
Au cours de l'Octave de Pâques, nous découvrons paradoxalement dans quelle ambiance s'est exercée la prédication apostolique à ses débuts: mensonge et corruption, intimidation, persécution. Aucun doute sur l'issue: ceux qui les font comparaître sont ceux-là mêmes qui ont condamné Jésus au matin du Vendredi Saint, et c'est encore eux qu'on retrouvera pour livrer le Diacre saint Etienne, le premier des martyrs, à la lapidation, quelques chapitres plus loin. La "dictature du relativisme" mettrait-elle en oeuvre un même processus? Et comment y réagissons-nous?
Quoi qu'il en soit, la parole de saint Pierre est claire et sans alliage: "Ce Jésus est la pierre méprisée de vous, les bâtisseurs, mais devenue la pierre d'angle. En nul autre que lui, il n'y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n'est donné aux hommes, qui puisse nous sauver." Il est primordial que nous retrouvions une telle simplicité dans l'annonce, parce que avant, nous serons revenus à la réalité de la foi, sa vérité aussi dans l'ordre de l'histoire des personnes, et des sociétés. C'est l'objectivité de la foi, indépendamment des hauts et des bas des adhésions subjectives que nous y prêtons.
Certes, saint Pierre surfe, si l'on peut dire, sur la vague provoquée par la guérison de l'infirme, ce que nous nous interdisons a priori de faire: "pas de course au merveilleux"! Mais nous devons au moins, et hors de tout danger de récupération maladroite, nous référer sans honte à cette question redoutable que l'Eglise, dans son existence même, pose à chacun: "deux mille ans que les clercs s'acharnent à la détruire, et toujours debout", pour résumer l'argument. Qui dit mieux? Une histoire qui se confond pratiquement avec l'histoire de la charité, pour parler comme S. Jean Paul II.
Mais il y a aussi des signes que le Seigneur donne, non pas forçant le merveilleux, mais appelant notre conversion, c'est à dire notre confiance en lui et notre amour pour lui. "Je ne tenterai pas le Seigneur", reçoit cette réponse du prophète: "eh bien le Seigneur lui-même vous donnera un signe", prophétie accomplie dans le Nouveau Testament: "voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un Fils." On l'a déjà dit, notre temps est comme illuminé par le message de la Sainte Vierge à Fatima, non pas en dévotion privée, mais comme Providence de Dieu dans l'histoire du genre humain.
"Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Coeur immaculé". C'est précisément là que se trouve la nécessité que les consécrations soient faites "publiquement": afin que le signe venant ensuite, accrédite la dévotion et permette au plus grand nombre de l'embrasser, et non pas la seule "élite" spirituelle qui "n'a pas besoin de signe". C'était le sens de la consécration de la Russie "le Pape en union avec les Evêques du monde entier", pour sa conversion; c'est la portée d'un renouvellement de la consécration de la France, pour demander d'être délivré de la pandémie: le signe advenant, la conversion s'en trouve facilitée au plus grand nombre, et la dévotion demandée est promue.
Toutes considérations quelque peu "étranges", sauf si l'on se place d'abord et essentiellement dans l'idée du salut éternel des âmes, qui se trouve en Jésus, "car aucun autre nom n'est donné aux hommes, qui puisse nous sauver." Voilà pourquoi, pour ce qui relève de nous, la récitation quotidienne du chapelet, si possible en famille, est décisive par les temps qui courent.
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