"Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes."
Toile de Jouy
La liberté et la dignité des enfants de Dieu ne font pas de nous des rebelles. Ou alors, la subversion que l'Eglise représente par le seul fait d'exister dans le monde, est plus profonde que la révolte. Comment Dieu serait-il en quelque façon contre le monde, alors qu'il en est le Créateur? Il en est aussi le Sauveur, et c'est à ce titre, qu'il conteste la fermeture du monde à sa grâce en raison du péché originel et de tous les péchés personnels qui s'en sont suivis. Les interlocuteurs des Apôtres l'avouent: "Vous voulez donc faire retomber sur nous le sang de cet homme!" Oui, précisément, non pas pour la vengeance, mais dans le processus de remettre et de maintenir les péchés, que Jésus a institué dans son Eglise le soir même de sa Résurrection, et qui est le moyen d'appeler à la conversion qui nous ouvre le pardon des péchés. "Quant à nous, nous sommes les témoins de tout cela, avec l'Esprit Saint, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent."
Du coup, on comprend que la liberté et la dignité des enfants de Dieu ne s'exercent pas d'abord devant le monde, mais en Dieu: et c'est pour cela aussi qu'il faut "obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes". Nous sommes rendus participants de l'effusion que Dieu fait en son Fils en lui donnant d'être avec lui la Source de l'Esprit: ce qu'il est devenu "pour nous les hommes et pour notre salut" en son Incarnation, il l'a rendu participable à ceux qui croient, en obéissant jusqu'à la mort et la mort de la Croix. "Exaucé en raison de sa pitié, il est alors devenu pour tous ceux qui lui obéissent, la cause du salut éternel" explique la Lettre aux Hébreux.
Dès lors, la parole de saint Jean dans l'Evangile est lumineuse: "C'est sans mesure que Dieu donne l'Esprit: le Père aime le Fils et il a tout remis dans sa main. Celui qui croit au Fils a la vie éternelle; celui qui refuse de croire le Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui." Les choses sont désarmantes de simplicité, comme Dieu même. Dieu s'est effectivement donné lui-même: ou bien on passe en lui et on vit avec lui de lui par lui et pour lui; ou bien on reste dehors et on n'a plus que ce qu'on est et ce qu'on est devenu et ce qu'on a mérité par ce qu'on a fait, l'horreur. Or la Porte est ouverte à tous, c'est le Christ, et on y passe par la foi et le Baptême: tandis que le monde cherche à refermer la porte, Dieu a mis l'Eglise dans l’entrebâillement, nous dit François, d'où son inconfort jusqu'à l'entrée du dernier des élus.
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