11 avril 2020


La proposition d'un exorcisme l'après midi du Samedi Saint en général, et cette année en particulier, n'a rien d'incongru. On comprend facilement que l'essentiel ne se joue pas cette fois dans le culte public, mais dans la réalité. Justement ce que nous chanterons demain s'il plaît à Dieu, au cours de la Messe de la Résurrection: la mort et la vie s'affrontent en un duel prodigieux; le chef de la vie, mort, règne vivant! D'autant que l'on peut penser que l'enfer déchaîné au cours de la Passion du Seigneur, commettant enfin, comme dit Jean Paul II, le péché vers lequel regarde en quelque sorte tous les péchés: tuer Dieu; n'en reste pas là et s'acharne dès lors sur la Mère du Christ, figure et Mère de l'Eglise.
Qui dira les souffrances dans lesquelles se débat encore Marie, et de quels assauts elle fait l'objet? Car le Christ n'est plus vivant, le Samedi Saint, que dans l'âme de Marie qui croit encore et contre toute espérance, et c'est là qu'il faudrait aussi tâcher de l'anéantir, s'il était possible. Surtout qu'elle a sous les yeux, non seulement ce qu'on a fait de son Fils, mais aussi ceux-là même qui l'ont conduit à sa perte, et trahi, et abandonné, et renié. Au plan concret, et au plan théologique plus lourdement encore: c'est "pour nous les  hommes et pour notre salut"; c'est "à cause de nos péchés".
Quelle alchimie de l'Esprit Saint, pour parler encore comme Jean Paul II, aura été à l'oeuvre en son Coeur immaculé, pour que sa maternité divine devienne, sur la parole de son Fils, et dans toutes les fibres de son être, sa maternité universelle? Pensons-nous, dès lors, que l'Eglise ne partagerait rien de tout ça, elle qui en fut la première bénéficiaire, puisque "du côté du Christ endormi sur la Croix, a jailli tout le grand sacrement de l'Eglise"? Elle qui garde encore la foi dans le monde, envers et contre tout?

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