20 avril 2020

"Recevez l'Esprit Saint."


Avec la forme extraordinaire, nous retrouvons aujourd'hui le même Evangile de Dimanche dernier, avec l'apparition de Jésus ressuscité au Cénacle le soir de Pâques, et huit jours plus tard l'épisode avec saint Thomas. Ce qui frappe, comme dans la lecture de la première Lettre de saint Jean, c'est l'insistance sur la foi: "une manière de posséder les choses qu'on ne voient pas" comme dit la Lettre aux Hébreux. Dans la vidéo sur l'authenticité scientifique du Linceul de Turin, le commentaire insiste sur l'acte de volonté que comporte la foi, précisément parce qu'elle n'est pas une évidence, mais surtout parce que elle est un consentement à se livrer à Celui en qui l'on croit, et qui nous a toujours précédés.
Du coup, on comprend que le premier acte du Ressuscité soit de "souffler l'Esprit Saint" sur les Apôtres, et à travers eux sur toute l'Eglise, pour consommer leur unité avec lui et leur communiquer son propre élan vers le Père. "De même que le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie." "De même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera vivra par moi." "Comme le Père, en effet, relève les morts et leur donne la vie, le Fils, lui aussi, donne la vie à qui il veut." Mais il précise pour ainsi dire le mode d'emploi qui nous achemine à ces plus hauts sommets mystiques de communion avec le Père et le Fils et le Saint Esprit, qui est identiquement la vie éternelle: "Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus."
Mais là, tout devient inintelligible, ou du moins fortement biaisé. Parce que nous remettons à tour de bras, avant même qu'on nous le demande, et a priori dans une universalité concrète du salut qui n'est pas du tout dans le mandat apostolique, au contraire. Car s'il est vrai, surtout au temps où se prolonge encore la Miséricorde divine, que Dieu lui-même courre après le pécheur pour le ramener, il est vrai que pour le ramener, il faut qu'il consente -la foi justement- à se retourner, à revenir, ce qui est précisément "se convertir", ou pour parler latin "faire pénitence". Toutes choses littéralement impensables tant que leurs péchés ne leur sont pas "maintenus", c'est à dire reconnus, dénoncés, refusés, empêchés, combattus, rejetés et proscrits.
Aimons-nous vraiment tous ces gens que nous "déclarons" sauvés, sans qu'ils n'acceptent que Dieu change réellement leur vie, ou si l'on veut qu'ils changent de vie pour l'amour de Dieu, ou encore qu'ils soient réellement sanctifiés pour s'arracher au mal dont ils sont la proie? Quelle est donc à l'inverse, cette main "secourable" qui se tend.. pour enfoncer définitivement dans le mal, non sans avoir préalablement exigé obédience au système dans sa globalité?

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