"J'ai mené le bon combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi."
En l'honneur de saint Anselme, nous avons dans la forme extraordinaire les lectures de la messe pour les Docteurs de l'Eglise, avec la deuxième lettre à Timothée, et les débuts du Discours sur la montagne. Tout cela vient à point nommé, pour conclure les méditations sur l'objectivité de la foi et le sens surnaturel de l'engagement chrétien, auxquelles nous incitait la situation actuelle. Or, tandis que le confinement dans sa configuration concrète semblerait presque passer au second plan, autant par lassitude que parce que des perspectives de déconfinement parcellaire commencent d'être envisagées, c'est bien à l'effondrement induit tous azimuts, que nous nous interdisons encore d'appréhender. Le passage du cours du pétrole brut en-dessous de zéro dollar est comme un nouveau voyant qui passe au rouge, bloquant notre capacité d'imaginer ce qu'il y a au-delà des bornes de ce qui serait, alors, encore, notre abri.
C'est là que le Seigneur nous console puissamment par sa Parole souveraine. Où la perspective est à la force et à la vérité, à l'endurance et aux récompenses éternelles. Vous aviez la foi pour autre chose? C'est dommage, parce que l'optique était strictement celle-là! Nous y voilà, donc: réjouissons-nous. Surtout que le Seigneur Jésus dans l'Evangile, se fait presque enthousiaste, même s'il nous invite encore à la vigilance:
"Vous êtes le sel de la terre. Si le sel s'affadit, avec quoi lui rendra-t-on sa saveur? Il n'est plus bon qu'à être jeté dehors et foulé aux pieds par les hommes.
Vous êtes la lumière du monde: une ville située au sommet d'une montagne ne peut être cachée. Et on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison."
Ben oui, les Chrétiens sont la clé de ce temps, comme aussi de toutes les époques depuis Jésus Christ. Maintenant que notre orgueil a été jeté bas, et que nous réapprenons à recevoir la grâce du Seigneur au lieu d'en disposer avec arrogance, nous redevenons ceux par qui le Seigneur et sa Mère peuvent agir, "conspirer" dans l'Esprit Saint, pour la manifestation du Royaume: "un règne sans limite et sans fin; règne de vie et de vérité, règne de grâce et de sainteté, règne de justice, d'amour et de paix" pour reprendre la Préface de la messe du Christ Roi de l'univers. Ouvrons-nous à cette investiture renouvelée de notre Baptême, après la longue retraite pascale qui nous est prêchée en même temps qu'à tous: prêtres, prophètes et rois de la Nouvelle Alliance, voilà ce que nous sommes, et nous n'y pensions plus. "Oui, Seigneur, Dieu tout-puissant, tes jugements sont vrais et justes" dit l'autel dans l'Apocalypse (16, 7).
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