05 novembre 2023

Pontmain - 17 octobre A.D. 2023

 

 

PRÔNE DE LA SUPPLIQUE À PONTMAIN POUR LE RETOUR DU ROI

 

Elle fut troublée par ces paroles et se demandait ce que signifiait cette salutation.

Nous sommes troublés par « toussa », événements anticipés pour nous dans l’écharpe pénitentielle de cendre. Ayons confiance dans les forces spirituelles déposées en nous depuis notre Baptême, et les armes spirituelles traditionnelles qui nous ont été transmises.

Ne distribuons pas les bons points et les mauvais points aux uns ou aux autres, mais faisons amende honorable, demandons pardon : car Jésus Christ n’a pas renoncé à son plan sur nous. Où sommes-nous et pourquoi n’y sommes-nous pas ? Le Christ s’offre lui-même en expiation de tous les crimes qui vont encore nous terrifier : gardons-lui notre foi, notre espérance, et notre pauvre amour ; il fait de son Corps un rempart pour nous protéger, et de son Cœur une demeure.


>>audio>>>

Fête patronnale de Saint Hubert

 

 

>>Prône de la Saint Hubert>>>

18 septembre 2023

Pontmain - 17 septembre A.D. 2023

 


PRÔNE DE LA SUPPLIQUE À PONTMAIN POUR LE RETOUR DU ROI
Dimanche XVI après la Pentecôte
 
Peut-on guérir le jour du sabbat?
 

Nous devons absolument nous convertir à la réalité et au sérieux du droit divin de la royauté en France: c’est ce qui commande le relèvement du royaume ; ainsi que la protection de l’Eglise contre ses ennemis extérieurs et surtout intérieurs.

Le Christ a posé résolument des actes de transgression majeure. D’autres le font en France, mais nous-mêmes n’y pensons même pas. Faut-il rappeler qui sont ces gens qui sont aux affaires, devant qui nous n’osons jamais aucune transgression, quels que soient les enjeux que nous proclamons ?

Certes, sainte Jeanne d’Arc avait ses voix... Vous n’entendez pas ?

La question n’est pas tant le signe, que notre manière de le recevoir. Marie, qui a la foi, demande : comment cela se fera-t-il ? Zacharie, qui n’a pas la foi, demande : quel sera le signe pour que je sache que cela va se faire ?

Tant que nous ne prenons pas Jésus Christ au sérieux et pour de bon, le signe dans la négativité de Son absence, ira de pire en pire : impossible de se tromper !

 

La Compassion de Marie

 


>>audio>>>

Le Christ souffre. Sa Mère souffre de le voir souffrir. Il souffre de ce qu'elle souffre de sa propre souffrance. Elle souffre que sa souffrance à elle le fasse souffrir lui. C'est donc bien une seule souffrance qui circule dans les deux Coeurs : la source en est la souffrance du Christ ; et la nature de cette souffrance, est Rédemptrice. Car c’est une souffrance en Obéissance à la volonté du Père, et ce dans l'un et l'autre coeur ; et non pas la simple peine partagée par l’affection et la complaisance de l'un dans l'autre et réciproquement, ce qui serait déjà admirable et bouleversant.

C'est bien une compassion maternelle, de la part de la Vierge Marie : si elle n’était pas sa mère, elle n’en souffrirait pas comme elle en souffre. Elle est donc co-rédemptrice parce que Mère de Dieu : la co-rédemption est une conséquence de sa Maternité divine, laquelle devient, par cette participation unique de Marie à la Croix de son Fils, sa maternité universelle sur l'Eglise, pasteurs et fidèles, et sur tous les élus.

On comprend alors que ce qui aurait pu être comme une tentation du Christ et en tout cas un motif supplémentaire de souffrance : « par ma Passion, je n'empêche même pas ma Mère de souffrir » , devient en réalité, par son Obéissance, une consolation et un véritable soutien. Mais surtout, c’est en Marie que l’on voit resplendir l’efficacité plénière de la Croix et la gloire totale du Christ. Car c’est en elle seule que l’efficacité de la Croix est absolue : en fait de lutte contre le mal, Jésus Christ n'engloutit pas seulement tous les péchés personnels mais il est vainqueur aussi du péché originel, dont la propagation a réellement été conjurée en Marie.

12 septembre 2023

Le Saint Nom de Marie


Le Saint Nom de Marie figurait sur le fanion de l'un des Chefs d'Etat-Major les plus fameux des Armées Françaises: sainte Jeanne d'Arc, Jésus et Marie!

>>audio de l'homélie>>>

 

On remarquera à 5:40 trois coups de tonnerre qui ponctuent la citation de S. Bernard "de Maria nunquam satis"!

19 août 2023

Pontmain - 17 août A.D. 2023

PRÔNE DE LA SUPPLIQUE À PONTMAIN POUR LE RETOUR DU ROI

In nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti. Amen
"Comment cela va-t-il se faire?"

 
 
Chers Pèlerins de la Supplique à Pontmain pour le retour du roi, c’est la question que nous nous posons de plus en plus, et qui reçoit la même réponse: «l’Esprit Saint viendra sur toi, et la Puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre.» On la retrouve même dans le langage courant: «par l’opération du Saint Esprit», puisque ce qui est français est catholique au moins dans l’origine; mais avec une telle dégradation, car l’expression «par l’opération du Saint Esprit», avec un petit sourire en coin signifie plutôt: «redevenons sérieux, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes». Pourtant, et pour faire un peu d’érudition, les noms des archanges désignent leurs fonctions, et Gabri-El signifie: Force de Dieu; comme aussi en arabe: Jabr-Allah, Puissance de Dieu, jabarout: Dieu des Puissances! Lorsque l’archange Gabriel annonce l’Incarnation du Verbe, il annonce donc un Mystère de Puissance: que nous attribuons généralement plutôt au Duel prodigieux chanté par la Liturgie le Jour de Pâques.
 
Arrêtons-nous donc quelques instants sur l’opération du Saint Esprit lors de l’Annonciation. Ce qui advient, c’est ce que saint Jean exprime ailleurs en ces termes: Dieu a tant aimé le monde qu’il a envoyé son Fils. Il s’agit donc de la Génération éternelle du Verbe, prolongée désormais à sa sainte Humanité. Il s’agit de l’Engendrement éternel du Fils bien-aimé, rejoignant un Corps et une Âme d’Homme, dont il est maintenant l’unique Sujet: ce sont le Corps et l’Âme du Fils de Dieu en notre chair. C’est donc aussi le Don que le Fils, Deuxième Personne de la sainte Trinité, fait de lui-même en assumant sa sainte Humanité comme l’instrument de sa Divinité, pour l’oeuvre de notre Rédemption: pour nous les hommes et pour notre salut, il descendit du Ciel; par l’Esprit Saint il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme. Cette immense Charité, il la tient du Père, comme tout ce qui est en lui: il lui a inspiré cet Amour, et il le lui a donné en l’engendrant, gignendo dedit, pour reprendre l’expression du Concile de Florence. C’est enfin l’Onction du Saint Esprit, envoyé immédiatement par le Père et le Fils sur la Sainte Humanité du Christ, pour la sanctifier en plénitude, l’enrichir de toutes les grâces créées, dons surnaturels, naturels, capacités spirituelles, intellectuelles, physiques, pour être l’Homme parfait, le Juste; consacrant d’emblée Jésus Christ Souverain Prêtre, Roi des rois et Seigneur des seigneurs, seul Médiateur entre Dieu et les Hommes, Tête de son Corps mystique la sainte Eglise, et Chef de l’humanité nouvelle.
Pour se faire une idée de la puissance de ce qui advient en cet instant dans le sein de la Vierge Marie, on peut prendre la comparaison avec la puissance déployée dans l’acte créateur au commencement: Dieu dit et c’est fait.. comme la goutte au bord d’un seau, nous dit Isaïe! Voilà la proportion entre la création de l’univers visible et invisible, et l’Incarnation du Verbe: tout l’univers n’est qu’une goutte au bord d’un seau; mais Lui, Il Est, Il Etait, et Il Vient.
 
Non seulement cela, mais encore: la plénitude de grâce qui est dans le Christ, passe dans l’instant à la bienheureuse Marie toujours Vierge, est déjà voudrait-on dire identiquement la plénitude de grâces de la Mère de Dieu. Car lorsque Marie dit à l’ange: voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole; le Christ dit en entrant dans le monde, selon la Lettre aux Hébreux: tu n’as voulu ni holocaustes ni sacrifices pour le péché, mais tu m’as façonné un corps; et j’ai dit: voici que je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté. On a trop souvent une fausse idée de la place de Marie, ressassée à longueur de sermons mariaux depuis quelques décennies: non, elle n’est pas une servante que l’on a engrossé et à qui on prend l’enfant, avant de la renvoyer et qu’elle disparaisse, que Dieu me pardonne! Cela, c’est le stratagème de Saraï avec sa servante Agar, indigne du Père éternel. Au contraire, l’âme et le sein de la bienheureuse Marie toujours Vierge, tout son être, ont été enrichis de tous les dons et grâces, dont la mise en oeuvre jusqu’à un héroïsme pour nous insondable, a fait d’elle la très Sainte Vierge Marie, la Mère de Dieu. Sa stature véritable affleure dans des pages choisies de l’Evangile et du Nouveau Testament que nous ne nous lasserions pas de parcourir toujours, mais c’est le Dogme qui exprime le plus clairement à quelle hauteur de dignité elle surplombe l’ensemble de l’histoire humaine, et combien elle surpasse en sainteté toutes les créatures. «Assumée au terme de sa vie terrestre à la gloire du Ciel en âme et en corps»; «préservée de la tâche originelle dès sa Conception, par une grâce venant déjà de la Croix du Christ»; elle est «unie au Verbe incarné dans un unique décret de prédestination», et ainsi établie avec la sainte Humanité de son Fils, tissée de sa chair et nourrie de sa substance, juste en dessous de la Divinité.

 
Voilà les grandes réalités qui viennent à nous; voilà à quoi nous avons touché, lorsque nous nous sommes mêlés de royalisme! Car la Supplique à Pontmain pour le retour du roi, n’est pas du tout un jeu de rôles, comme en jouent les enfants à voix haute: on dirait que je serais le Dauphin, et toi, on dirait que tu serais Jeanne d’Arc, et puis on dirait que tu devrais m’emmener à Reims pour le sacre; et on dirait qu’il y aurait les méchants anglais qui ne voudraient pas toussa, ceux qu’on a vu au stade et encore récemment aux Champs Elysées.. Non, il s’agit ici de Jésus Christ qui reprend son empire sur le monde, et pour cela revendique Son droit divin à la Royauté en France. C’est qu’en effet, le Seigneur Jésus après son triomphe dans la Résurrection et par les mérites infinis de sa Passion, s’est donné la sainte Eglise pour l’exercice de son pouvoir spirituel; il s’est donné ensuite la France pour protéger l’Eglise dans sa mission, en l’exaltant à la tête des Nations pour cela; afin que par ce rayonnement à la fois puissant et délicat, un peu malicieux, à la française, le monde soit conduit avec autant de fermeté que de douceur, à la façon même de Dieu.
 
En général, nous pensons à cette manifestation glorieuse du Christ, en l’aplatissant dans la fraction de seconde où, montrant sa Majesté, le ciel et la terre s’enroulent comme un manteau: et, tout est fini! De la sorte, nous ne prenons pas garde que nous neutralisons le règne du Christ, de la même façon que les Epicuriens neutralisaient la peur de la mort: quand elle est là, nous ne sommes pas là; et quand nous sommes là, elle n’est pas là; nous ne nous rencontrons donc jamais. Alors que le Seigneur pour établir son Royaume, prend le temps d’être comme apprivoisé, reconnu, espéré dans ses dons, accepté enfin dans ses grâces, loué dans son action, adoré dans sa Personne, sanctifié dans sa Venue, exalté dans son Triomphe. De fait, la royauté de Notre Seigneur Jésus Christ, ne s’exerce pas seulement sur les âmes immortelles de façon invisible, mais doit s’exercer aussi sur les sociétés au-dehors, et sur tout ce qui est humain, comme sur toutes les créatures. Comment cela se fera-t-il? En réordonnant, en redonnant l’une à l’autre la France et l’Eglise. Que voyons-nous actuellement, hélas? Une France affaissée, parce qu’elle a tourné le dos à la sainte Eglise et abdiqué la dignité de sa mission temporelle auprès d’elle. Mais nous voyons aussi l’Eglise, sans le soutien de la France, sans la défense du fils aîné qui doit protéger sa Mère, appelé roi très chrétien pour cela même, livrée à ses vieux démons de l’ancienne alliance, tyrannisée par un cléricalisme féroce et corrompu comme jamais. Il lui manque cruellement au plan temporel, cet «évêque du dehors" comme on l’appelait après le sacre.
 
Voilà donc pourquoi on nous parle désormais, de joindre aux prières de la Supplique, la pénitence: nous seulement parce que, effectivement, ayant renvoyé notre souverain, nous devons demander pardon et le rappeler, en prenant conscience de la gravité de ce que nous avons fait, à nous-mêmes, et à la sainte Eglise, et au monde; mais parce que ces réalités sont en elles-mêmes immenses. Nous sommes un peu comme Moïse à l’aube de sa mission de salut, qui entend, avant même la révélation du Nom divin: «enlève tes sandales; car le lieu où tu te tiens est sacré!»

In nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti. Amen.

18 juillet 2023

Pontmain - 17 juillet A.D. 2023

 

Peinture originale de Nadia-Marie Fornerod

 

Prône à la Supplique pour le retour du roi, Pontmain le 17 juillet A.D. 2023

"Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père; il règnera sur la maison de Jacob, et son règne n'aura pas de fin." Nous nous enorgueillissons d'être fils de ce royaume, non pas qui s'est consacré au Christ, mais que Jésus Christ s'est suscité pour exercer par lui sa souveraineté temporelle, comme il s'est donné l'Eglise romaine pour exercer son pouvoir spirituel. C'est ainsi que le roi de France, était lieu-tenant du Christ à partir de son sacre, par analogie aux Evêques, dont la plénitude du sacerdoce à partir de leur sacre, s'exerce in persona Christi Capitis, dans la Personne même du Christ.

"Etait" et non pas "est"? A l'imparfait, oui, parfaitement! Car le droit divin s'est évanoui en France, lorsque le roi lui-même jura fidélité à la Constitution. Certes, le roi martyr expia ensuite sa faute dans son propre sang, car c'est bien le Christ que l'on voulait anéantir en immolant sa personne et en s'acharnant sur sa famille. Mais l'acte au plan officiel et public demeure, et pratiquement personne encore aujourd'hui, et malgré l'effondrement sans précédent de notre pauvre pays, n'envisage qu'il faille y revenir.

Or Jésus Christ n'a pas renoncé à sa royauté sur la France, comme il ne se résigne pas à ce que sa Croix soit rendue vaine pour trop d'âmes qui se perdent. Il a donc fait dire au roi, par Sainte Marguerite Marie Alacoque, que son Coeur Sacré soit brodé sur ses étendards. Louis XIV, pourtant Dieudonné, ne le fit pas. Lorsque Louis XVI promit de le faire, dans son testament de Noël, il n'était plus roi et n'avait plus que sa pauvre vie à offrir pour que la France ne pérît point. Napoléon III s'attira cette apostrophe cinglante du futur Cardinal Pie, archevêque de Poitiers: si ce n'est pas le moment pour le Christ de régner, ce n'est pas non plus le temps pour les régimes de durer. Et ce fut le désastre que l'on sait, mieux que partout ailleurs, ici à Pontmain. La dernière tentative du Christ, sans résultat non plus, fut qu'il envoya Claire Ferchaud à Poincaré, avec de quoi le convaincre personnellement, et cette promesse hautement politique: la France sortira vainqueur de la Grande Guerre et redeviendra la première nation du monde. Le président ne fit rien ; et d'autres surent se rendre présents tels les ouvriers de la onzième heure, pour engranger les moissons et présider à une paix qui ferait d'eux, effectivement, la première nation du monde pendant un siècle, au prix de combien de guerres, après la der des ders?

Nous n'hésitons pas à juger sévérement tous ces dirigeants. Mais ne les accablons pas pour autant: car ils ont pour circonstances, non pas aggravantes mais atténuantes, d'être pris dans les filets de la politique, lesquels font que des décisions nécessaires et bien fondées, peuvent apparaître comme humainement impossible, si ce n'est dans un acte de foi héroïque dont ils n'ont pas été capables. Or qu'en est-il de nous-mêmes? Le gouverneur de la Charte de Fontevrault s'adresse aux pèlerins de la Supplique pour le retour du roi avec de plus en plus d'insistance, et doit encore nous écrire: il est intimement convaincu que nous devons joindre aux prières de la Supplique, ici à Pontmain, les actes d'une pénitence non pas seulement personnelle, comme c'est le lot de tout chrétien en cette vie de combat spirituel, mais aussi collective, officielle, publique, en réparation du reniement de la royauté de droit divin, qui fut lui aussi public, officiel, collectif.

Nous reprochons à nos chefs successifs d'avoir refusé cet acte d'expiation somme toute dérisoire, de faire broder le Sacré Coeur espoir et salut de la France, sur les drapeaux redevenus ainsi ceux du seul vrai roi, ouvertement confessé et reconnu. Refus quelquefois brutal, auquel n'a pas manqué l'arrogance confondante de gens d'Eglise butés, plongeant les peuples dans le malheur jusqu'au comble de l'horreur et de l'abjection, qui nous prennent désormais à la gorge et pouraient bientôt nous engloutir. Que faudra-t-il donc, pour que nous acceptions de faire pénitence, c'est-à-dire, pour parler latin, de faire demi-tour, ou pour parler grec, de nous convertir: non pas seulement à titre personnel, mais officiel et public, comme en représentance de tous les habitants du royaume?

Après tout, prière et sacrifice pour la conversion des pécheurs, c'était déjà dans les demandes de Notre Dame à Fatima: et les deux petits enfants qui l'ont fait avec générosité et jusqu'à l'héroïsme, sont devenus saints en moins de deux ans. Prière et sacrifice à la miséricorde divine comme ultime planche de salut, c'était le Petit Journal de soeur Faustine Kowalska: mis à l'index par l'Eglise, puis propulsé sur les devants de la scène par l'archevêque de Cracovie devenu pape, lequel canonisa sainte Faustine, et authentifia sa spiritualité en mourant au cours de la Vigile de la fête de la Miséricorde divine qu'il avait lui-même instituée, selon ses demandes.

Mais aurons-nous, en plus, assez de foi, assez d'humilité, assez de courage et de cran, sommes-nous suffisamment conscients des circonstances absolument exceptionnelles que nous traversons, pour accepter de renoncer à notre volonté propre, et être comme dit saint Paul, livrés en spectacle à Dieu, aux anges, et aux hommes? Sortirons-nous de notre mutisme pour dire loyalement, clairement, à temps, à contre-temps et à tous, y compris aux prêtres, qu'il n'y a d'autre espoir et salut de la France que dans le Coeur Sacré de Notre Seigneur Jésus Christ? Ou bien abandonnerons-nous les peuples, canards sans tête qui répandent partout leur propre sang en vain, dans les guerres les plus sauvages, les guerres civiles? Voulons-nous plutôt porter l'emblême du Coeur de Jésus Christ sur notre personne, étendards vivants? Ou revêtir une étole, châle, foulard ou mantille, par modestie et en signe de deuil, comme Notre Dame de Pontmain elle-même, jusqu'à ce qu'il règne à nouveau sur nous?

"Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père; il règnera sur la maison de Jacob, et son règne n'aura pas de fin. Bienheureuse celle qui a cru aux paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur."

Basclergeensabots

 

Nous allons maintenant faire réparation au Verbe incarné, le Christ notre roi, en récitant le Psaume 50 : psaume de David, son aïeul, après que celui-ci ait péché avec Bethsabée, ce qui l'a conduit au meurtre et à la félonie, puisqu'il fit porter la lettre de condamnation à mort par le mari trompé; avec la complicité servile des chefs de l'Armée, envers l'autorité devenue arbitraire.

Nous récitons en alternant les versets, clergé et fidèles, en représentance de tous les habitants du royaume: acte de souveraineté que nous exerçons au titre de notre consécration baptismale.

"Pénitence publique de la Supplique pour le retour du roi, en représentance de tous les habitants du royaume.

Pitié, Seigneur, car nous avons péché.

Pitié pour moi, mon Dieu dans ton amour, etc."


18 mai 2023

Homélie de l'Ascension

 

Calvaire de Pontmain

 La solennité de l'Ascension se présente à nous dans une souveraine ambiguïté: en quittant cette terre, Jésus nous laisse-t-il un grand vide ou un grand plein? Ambiguïté que la foi suffit à dissiper, mais qui se transforme en terrible malentendu pour l'Eglise sécularisée de notre temps. S'agit-il du dépeçage d'un cadavre, et de dilapider son héritage; ou bien de collaborer avec Le Vivant? 

Car la tentation est d'autant plus forte qu'elle vient de l'excellence même du Don de Dieu: le pouvoir des clés, j'ouvre le ciel, je suis saint Pierre et son successeur; à ma parole, le Christ descend sur l'autel! Le moyen de conjurer l'abus du pouvoir sacré, est de contempler sans cesse le mystère du Verbe incarné. Le Christ n'a pas quitté son humanité, tandis que sa divinité disparaissait dans les cieux; et maintenant, à nous de jouer sur terre, jusqu'à un retour qu'au fond plus grand monde n'attend plus vraiment. Au contraire, il nous faut comprendre que le Corps glorieux du Christ a acquis de nouvelles modalités d'existence. 

A la Résurrection, son Corps est affranchi des limites de l'espace et du temps. A l'Ascencion, il acquiert une modalité sacramentelle d'existence. Il n'est pas "caché sous un petit bout de pain" comme on le chante faussement aux adorations eucharistiques, il n'y a pas de composé monstrueux de Jésus et de pain: son Corps est réellement présent sous les apparences du pain, grâce à la transsubstantiation, c'est son mode de subsistance sacramentelle, et ainsi de son Sang sous les apparences du vin. A la Pentecôte, le Corps du Christ acquiert une modalité mystique d'existence, en s'agrégeant comme ses membres mystiques, tous ceux qui croient en lui et reçoivent le baptême dans l'eau et l'Esprit Saint.

Comme le chante la Lettre aux Ephésiens, chapitre premier, c'est donc toujours et en tout le Christ lui-même qui est la Tête, le Chef, avec nous tous les jours jusqu'à la fin du monde. l'Apôtre n'a pas de mot pour le dire: l'énergie, la force, la vigueur déployée dans sa Résurrection, pour l'élever au-dessus de toutes puissances, trônes, dominations, et le donner enfin à l'Eglise pour être sa Tête, elle qui est la plénitude du Christ, lui que Dieu remplit, tout en tout.

Or l'établissement du royaume de Dieu en notre temps, nous oblige à envisager de grands ébranlements, nous le sentons bien: c'est parce qu'il y a dans le monde une opposition féroce de toute iniquité: de sorte qu'en se présentant, le Christ fait éclater toussa au fur et à mesure qu'il avance. Alors qu'à l'inverse, lorsque tout a été donné en un instant, lors de l'Incarnation dans le sein de la Vierge Marie, c'est passé complètement inaperçu dans l'Histoire, pas même un frémissement, parce qu'il n'y avait rien dans la Vierge Marie qui fût opposé à Dieu ou lui résistât.

Il ne nous faut donc pas précisément imaginer un retour au paradis terrestre, car ce qui fut le nouvel ordre du monde après le déluge, c'était déjà un ordre dégradé et devenu sanglant. Ce qui se déroule sous nos yeux, c'est désormais et depuis l'Ascension la récapitulation de toutes choses sous un seul Chef, le Christ, qu'il a lui-même prophétisée en ces termes: lorsque j'aurai été élevé de terre, j'attirerai tout à moi. Il annonçait ainsi l'élévation de sa Croix, et l'élévation de sa gloire dans l'Ascension, et finalement l'élévation de son Signe, le Crucifié qui resplendira sur les nuées, et tous alors le verront, même ceux qui l'ont transpercé, lors du Jugement.

Tout ce qui sera compté dans la part du Christ, au bonheur éternel. Et les autres au châtiment éternel; ce qui est encore une miséricorde du Seigneur, puisqu'il ne les abandonne pas purement et simplement, mais maintient pour eux sa Justice.