01 novembre 2021

Toussaint A.D. 2021

 "..votre récompense sera grande dans les Cieux."


Nous venons de vivre deux événements qui ont presque coïncidé, bien qu’apparemment ils n’aient pas de rapport entre eux, et qui nous permettent de comprendre que la Solennité de tous les Saints est une grâce et un soutien pour notre vie chrétienne et notre parcours d’ici-bas. Le premier est la publication du rapport dit Sauvé de la C.I.A.S.E., le deuxième est l’entrée en vigueur de la nouvelle traduction du Missel romain en français, le premier Dimanche de l’Avent. Remarquons au passage, que nous avions déjà eu en 2010 l’Année sacerdotale célébrée douloureusement par Benoît XVI, et nous étions alors submergés par les mêmes scandales, notamment dans l’église d’Irlande ; quant à la traduction du Missel romain, c’est celle de la troisième édition typique en latin de 2002.. vingt ans, excusez du peu ; dix ans pour le reste, mais aussi bien avant. Tout cela n’est donc pas brusquement d’aujourd’hui.

Au contraire, c’est peu à peu que nous avons délaissé l’appel universel à la sainteté, qui était l’enseignement majeur du Concile Vatican II: non seulement la Hiérarchie est sainte, et ce n’est pas l’héroïsme de ses membres, par l’institution divine qui l’établit pour dispenser tous les biens du Ciel, mais surtout tous les fidèles du Christ sont sanctifiés par le Baptême qui dépose en eux le germe de la vie éternelle, et peut s’épanouir en gloire s’ils persévèrent jusqu’à la fin dans la mise en œuvre fidèle de la grâce reçue. Ils sont dès cette terre consacrés dans la dignité et la liberté des enfants de Dieu.

Or donc, pensons-nous souvent au Ciel ? Désirons-nous être des saints ? La visée essentielle de toute notre existence est-elle pour la communion éternelle avec le Père et le Fils et le Saint Esprit, la Vierge Marie et tous les saints ? Sommes-nous déterminés à tout faire pour mériter cela ? À tout perdre, s’il le faut, pour y parvenir ?.. Prenons-le par un autre côté : redoutons-nous de manquer cela par notre conduite ? Craignons-nous que notre comportement nous entraîne de plus en plus loin ? En un mot : avons-nous peur d’être damnés dans l’enfer éternel, parce que nous nous serons endurcis dans des péchés graves ouvertement contraires aux Commandements de Dieu, et que nous appelons donc mortels ?..

Voilà, voilà. Au fait, que demandons-nous aux prêtres ? De nous redire ce que nous entendons aussi par ailleurs ? D’être consensuels : pas de vague, comme un peu partout dans la société et dans l’Église.. Tiens, je viens d’avoir un enfant : nous allons faire profiter toute la communauté de la gloire de ce prince du siècle ; que le prêtre veuille bien le baptiser. Mais.. finalement je n’ai pas eu mon jour où j’étais la princesse devant tous : alors, on va lui demander de nous marier, ça vient bien, là, maintenant.. Devant la mort, on est un peu moins léger ; on est en attente de paroles plus fortes, non pas sentimentalement consolantes, mais qui nous disent où l’on va, et ce qui se passe dans ces instants suprêmes.

Tournons-nous maintenant vers notre monde, ce monde de la vraie vie, finalement ; celui duquel nous attendons tout l’essentiel de nos existences, et que nous gérons souverainement. Regardons ce que ce monde est devenu en quelques mois : pas vraiment devenu, en fait il était déjà comme ça, mais désormais il est impossible de se faire encore illusion, et de plus en plus difficile de ne pas voir, de ne pas savoir. Des prédateurs mondiaux confisquent puis vendent à coups de milliards de dollars et d’euros, ce que Dieu donne abondamment et à tous, gratuitement. Par exemple ? la transmission de la vie et la procréation, qui en principe se fait dans une explosion d’amour et de joie.. Par exemple ? l’immunité naturelle et la santé.. Par exemple ? la convivialité de manger et de boire, une nourriture saine et variée, pleine de vitamines..

Ce que nous attendons des prêtres, et de toute l’Église, et de chaque fidèle, c’est de faire et de dire la vérité ! En commençant par le commencement : Dieu est bon ; il est le Créateur, et tout ce qu’il fit était très bon ; et lorsque son amour rencontra l’hostilité du premier péché et tous les refus qui s’en sont suivis de la part des hommes, il a puisé dans ses profondeurs infinies un surcroît de miséricorde. Jusqu’à envoyer son Fils, devenu semblable à nous en toutes choses, excepté le péché, qui s’est livré pour nous en se faisant obéissant jusqu’à la mort, prenant sur la Croix tous les péchés passés, présents et futurs, même les plus immenses, afin de nous en débarrasser.

Voilà ce que nous ouvrent la foi, l’espérance, la charité. Alors oui, pour soutenir les prêtres, ne les rejoignons pas tant au plan humain, mais demandons-leur les sacrements : confessons nos péchés et recevons le pardon qu’ils nous donnent dans la personne même du Christ, ils ont renoncé à tout pour ce pouvoir sacré de nous ouvrir le ciel ; venons participer au saint Sacrifice de la Messe, pour y recevoir aussi la communion eucharistique, cette célébration est leur raison d’être et toute leur vie. Tout cela nous est donné en viatique, c’est à dire en pain pour la route, en rations de combat, pour pouvoir tenir l’épreuve qui nous est proposée et relever la tête au Jour de sa venue.

Prenons pour modèles, et nous terminerons par là, deux saints récemment canonisés, qui nous enseignent une chose importante : nous n’avançons pas seuls sur le chemin de la vie chrétienne, nous pouvons réellement nous entraider à devenir des saints. Il s’agit de deux enfants : François et Jacinthe, de Fatima au Portugal. En leur apparaissant, la Vierge Marie avait demandé : voulez-vous prier et faire des sacrifices pour la conversion des pécheurs ? Comme elle leur avait montré où allaient les pécheurs, ils se sont mis à tout offrir pour la conversion des pécheurs afin qu’ils ne soient pas damnés. En quelques mois, l’un et l’autre sont devenus saints.

Et si on est déjà mort ?.. Nous en parlerons demain, s’il plaît à Dieu.

 

Le mot de mon ami, le curé du Puy, avec son aimable autorisation