24 mars 2024

Deuxième Dimanche de la Passion & des Rameaux - Loublande

 

 

Mes bien chers Frères,

Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils. Dans la Somme théologique, saint Thomas d’Aquin s’interroge : si le Père livre son Fils, comment le Christ peut-il se livrer lui-même, comme il l’atteste dans l’Evangile ? « Ma vie nul ne la prend, mais c’est moi qui l’a donne, tel est le Commandement que j’ai reçu de mon Père. » Il répond alors à la question: en lui commandant, le Père lui a infusé la charité. C’est donc l’âme enflammée d’amour que Jésus s’est livré lui-même, et de tout son Cœur broyé à cause de nos péchés : « ils étaient à toi et tu me les as donnés ; pour eux je me consacre moi-même, afin qu’eux aussi soient sanctifiés. » Dès lors, le Père parfaitement satisfait par un amour égal au sien dans le Cœur du Christ, le même Amour qui vient de lui, ne voit plus nos péchés !

Si ce n’était pas le cas, continue saint Thomas, alors les bourreaux auraient été les vrais prêtres du sacrifice. Alors qu’au contraire, en réalité, ils ont commis les péchés les plus immenses. Avec, par ordre de gravité croissante :

- les soldats romains : ils obéissaient aux ordres. Mais cela ne les exonère pas de leur responsabilité personnelle, car on a toujours le choix ;

- Ponce Pilate : il ne voulait pas déplaire à César ;

- le peuple, qui par la fantasmagorie du suffrage universel : choisit Barabbas et repousse Jésus. Ce même peuple qui de nos jours revendique férocement son élection, alors que nous venons d’entendre la terrifiante sentence sur ses propres lèvres : « que son sang retombe sur nous et sur nos enfants ! » ;

- l’assemblée, et les sages.. d’Israël ;

- le grand prêtre Caïphe ;

- et au sommet de la pyramide : Judas Iscariote, l’un des Douze.

Pour mieux comprendre ce mystère de l’iniquité, nous pouvons prendre l’analogie avec la communion eucharistique sacramentelle. Dans l’hymne Lauda Sion de la Fête-Dieu, le même saint Thomas a une strophe qui dit ceci : bons et méchants consomment le Sacrement pareillement, mais pour un sort si différend ; ceux-ci pour leur condamnation, tandis que ceux-là en nourrissent leur âme jusque dans la vie éternelle.

En ces jours où nous sentons bien que le grand partage de l’humanité est en route, faisons tout pour être comptés dans la part du Christ lorsqu’il se manifestera de plus en plus ; et qu’il commencera de venir peu à peu, ce qui prendra encore du temps avant la Fin : comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs, vrai Roi de France, Souverain Prêtre de la Messe perpétuelle, universelle Expiation. Soyons prêts à tout perdre, même la vie s’il le faut, pourvu que nous gardions la foi.

02 mars 2024

Homélie du Troisième Dimanche de Carême - l'avant veille du Congrès à Versailles

 


La coïncidence liturgique a voulu que les Dix Commandements soient proclamés dans toutes les églises de France, la veille de la réunion du Congrès à Versailles, pour l'inscription solennelle dans la Constitution, de la liberté garantie d'accès à l'IVG. Cela révèle à la face du monde la corruption morale abyssale de la représentation nationale, et la putréfaction d'une nation qui laisse faire ça en son nom.

Mais ce n'est pas la nation de la légitimité de nos familles, de notre travail, de nos fermes et de nos entreprises ou même de nos paroisses. C'est celle d'un processus d'abstraction qui après avoir atomisé les individus, les réduit à un bout de papier pré-imprimé, ce qui est écrit dessus n'a aucune importance, qu'il faut glisser dans une urne si l'on veut exister. Il faut avoir abdiqué la dignité naturelle de son être reçu de Dieu, pour participer à ce régime.

L'imposture de sa devise sera d'ailleurs levée le 4 mars: Liberté, Egalité, Fraternité, couvrent la Mort. Nous, nous chantons "il est né le divin Enfant"; mais dans le tabernacle de la république, il y a depuis des dizaines d'années, les restes d'une IVG. A l'inverse, seuls les Dix Commandements établissent l'égalité vraiment libératrice, et ainsi fondent toutes les sociétés humaines et civilisées: il opèrent, en effet, la triangulation qui nous permet d'échapper à la dialectique du maître et de l'esclave, où c'est toujours le pire qui l'emporte, en mettant au sommet de la pyramide le seul vrai Dieu, la Sainte Trinité.

Que faire alors? et que va-t-il se passer? Les lectures sont limpides et se passent d'autres commentaires. Nous annonçons un Messie crucifié, scandale pour les uns, folie pour les autres: mais pour ceux qui croient, il est puissance de Dieu et sagesse de Dieu. Jésus se fait un fouet avec des cordes et il les chassa du temple en disant: enlevez cela d'ici; ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic!

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