Mes bien chers Frères,
Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils. Dans la Somme théologique, saint Thomas d’Aquin s’interroge : si le Père livre son Fils, comment le Christ peut-il se livrer lui-même, comme il l’atteste dans l’Evangile ? « Ma vie nul ne la prend, mais c’est moi qui l’a donne, tel est le Commandement que j’ai reçu de mon Père. » Il répond alors à la question: en lui commandant, le Père lui a infusé la charité. C’est donc l’âme enflammée d’amour que Jésus s’est livré lui-même, et de tout son Cœur broyé à cause de nos péchés : « ils étaient à toi et tu me les as donnés ; pour eux je me consacre moi-même, afin qu’eux aussi soient sanctifiés. » Dès lors, le Père parfaitement satisfait par un amour égal au sien dans le Cœur du Christ, le même Amour qui vient de lui, ne voit plus nos péchés !
Si ce n’était pas le cas, continue saint Thomas, alors les bourreaux auraient été les vrais prêtres du sacrifice. Alors qu’au contraire, en réalité, ils ont commis les péchés les plus immenses. Avec, par ordre de gravité croissante :
- les soldats romains : ils obéissaient aux ordres. Mais cela ne les exonère pas de leur responsabilité personnelle, car on a toujours le choix ;
- Ponce Pilate : il ne voulait pas déplaire à César ;
- le peuple, qui par la fantasmagorie du suffrage universel : choisit Barabbas et repousse Jésus. Ce même peuple qui de nos jours revendique férocement son élection, alors que nous venons d’entendre la terrifiante sentence sur ses propres lèvres : « que son sang retombe sur nous et sur nos enfants ! » ;
- l’assemblée, et les sages.. d’Israël ;
- le grand prêtre Caïphe ;
- et au sommet de la pyramide : Judas Iscariote, l’un des Douze.
Pour mieux comprendre ce mystère de l’iniquité, nous pouvons prendre l’analogie avec la communion eucharistique sacramentelle. Dans l’hymne Lauda Sion de la Fête-Dieu, le même saint Thomas a une strophe qui dit ceci : bons et méchants consomment le Sacrement pareillement, mais pour un sort si différend ; ceux-ci pour leur condamnation, tandis que ceux-là en nourrissent leur âme jusque dans la vie éternelle.
En ces jours où nous sentons bien que le grand partage de l’humanité est en route, faisons tout pour être comptés dans la part du Christ lorsqu’il se manifestera de plus en plus ; et qu’il commencera de venir peu à peu, ce qui prendra encore du temps avant la Fin : comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs, vrai Roi de France, Souverain Prêtre de la Messe perpétuelle, universelle Expiation. Soyons prêts à tout perdre, même la vie s’il le faut, pourvu que nous gardions la foi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.