Ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots… Le Christ n'est plus connu de façon humaine ; le monde ancien s'en est allé, un monde nouveau est déjà né… Comment se fait-il que vous n'ayez pas encore la foi ?.. Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ?
Mes bien-chers frères, il est tout à fait primordial de prendre au pied de la lettre l'Evangile que nous venons d'entendre. Le Seigneur Jésus parle, commande, au vent et à la mer et ils lui obéissent. Le croyons-nous vraiment ? Oui, nous croyons, adossés au dogme qui définit le Mystère de l'Incarnation. Il est vrai Dieu et vrai homme, dans une seule Personne ; la nature humaine et la nature divine gardent leurs propriétés et agissent l'une avec l'autre ; la nature humaine étant l’instrument de sa divinité. Il commande donc au vent et à la mer avec sa bouche, de sa voix puissante et d'autorité ; et par la puissance de sa divinité, il s'impose aux éléments. C’est ce même Jésus, glorifié à sa Résurrection, qui s'est manifesté à ses Disciples, et désormais élevé dans la gloire à la droite du Père : d'où il viendra pour juger les vivants et les morts ; et son règne n'aura pas de fin. Vous avez reconnu le Credo..
Dans les circonstances exceptionnelles, il y a un éclairage exceptionnel des réalités ; et il nous faut en profiter. Les Législateurs, que nous avons vus il y a quelques semaines, rassemblés sous les ors de Versailles : il a suffit d'une phrase, en une soirée, pour qu'ils ne soient plus rien ! Dissouts… Alors que Celui qui a dit : tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre, allez donc ; dort sur le coussin. Pourquoi donc dort-il sur le coussin à l'arrière de la barque ? parce que on lui a fait comprendre qu'il gênerait les manœuvres. Le vent commence à se lever, la mer grossit, va donc sur le coussin. Nous sommes pêcheurs : la navigation, c'est nous. Le plus sidérant, d'ailleurs, c'est que, cette fameuse soirée, ceux qui venaient d'être dissouts, étaient tous derrière des micros et des caméras, à nous expliquer tout ce qu'ils allaient faire. Alors qu'on venait de dire : nous ne voulons plus de vous.
En vérité, Dimanches des dupes ; extrêmement violents. Dupes : pourquoi ? Parce que les chefs sont désignés après les élections.. Mais ils sont là avant, pour nous imposer d'abdiquer nos existences réelles, le poids que nous avons dans le bien commun : pères et mères de famille, prêtres, paysans, médecins, professeurs, chefs d’entreprise, ouvriers, capitaines d’industrie, commerçants.. en échange de papiers pré-imprimés, qu'il faut leur rendre. Ils ont déjà totalement le pouvoir, après avoir néantisé nos vies.
On peut alors, dans cette situation, constater que la politique commencée par Léon XIII, il y a presque 150 ans, n'a pas agouti à la christianisation de nos Institutions. Pareillement, la société ne se trouve pas évangélisée par une sorte d'osmose, comme le proposait, l'espérait, le concile Vatican II, il y a une soixantaine d'années. Mais plus près de nous, en 2002, un peu avant que ne finisse le pontificat titanesque de saint Jean-Paul II, la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi de l'époque, en 2002, a publié une Lettre sur l'engagement des catholiques en politique : les fameux points non négociables, c'est-à-dire qu'on ne négocie pas, en 2002. Et donc, devant la conscience d'un catholique qui veut être cohérent avec sa foi, tous ceux qui se sont glorifiés le 4 mars de constitutionnaliser l'IVG, et ensuite fêté cela dans la rue le 9 mars, sont complètement disqualifiés ; sauf trente. Et si on passait outre à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, il faudrait s'abstenir de communier jusqu'à ce qu'on se soit confessé, avec la contrition nécessaire.
Alors, est-ce qu'on réveille Jésus sur le coussin ou bien est-ce qu'on continue à être le Peuple souverain ? Car les mots de l'Evangile, je terminerai par là : au secours, Seigneur, nous périssons ! ont été prononcés dans le bureau de l'Élysée, lorsque Poincaré était président de la République, aux affaires… C'est une paysanne du Poitevin qui l'a ébranlé, elle a été reçue par lui, en lui rappelant : dans ce bureau, monsieur le Président, tel jour à telle heure, vous êtes tombé à genoux, vous rappelant votre première Communion, et vous avez dit : au secours, Seigneur, nous périssons. Les mots exacts du petit roi de Bourges qui se demandait s'il n'était pas un bâtard. Jeanne d’Arc vient le trouver : de par le Roi du ciel qui est aussi vrai roi de France, je vous informe que vous êtes le gentil Dauphin, etc. Donc Poincaré explique à la paysanne qu’il ne lui appartient pas de mettre le Sacré-Coeur sur le drapeau français : c'est la Chambre, vous comprenez. Elle reçoit de lui, cependant, la promesse que le lendemain il se rendra à la Chambre pour en parler aux Députés, et elle rentre dans sa campagne. Il n'en a pas parlé. Et quelques jours après, Claire Ferchaud, puisque c'est elle, lui envoie une lettre : monsieur le Président, vous n'avez pas tenu votre promesse ; vous avez reculé devant des lâches, et vous ne considérez pas le Dieu qui a son éternité pour punir !
Voilà à peu près, sans fard, les données du problème dans lequel nous nous trouvons. A chacun, en effet, de se tourner vers le Seigneur : au secours, nous périssons ! Mais lorsque après 1918, on fait remarquer à Claire Ferchaud : victoire.. sans le Sacré-Coeur ! elle répond, grave et attristée : non, pas victoire ; armistice ; armistice seulement.
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