La Vieille Poste

"La vérité vous rendra libres."

Les lectures de la messe de ce jour nous préparent à entendre les mots de Jésus lors de son procès devant Pilate: "Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci: rendre témoignage à la vérité; quiconque est de la vérité, écoute ma voix." Tel est donc l'enjeu fondamental de la vie de Jésus, et par conséquent aussi l'enjeu de la vie chrétienne. Qu'en faisons-nous, alors que nous respirons depuis des dizaines d'années le relativisme dans tous les domaines, et que sa dictature se fait de plus en plus brutale?

Nous voyons dans l'Evangile que la vérité s'est exprimée en Jésus comme une tension de plus en plus terrible, pour demeurer fidèle à son Père: "Je dis ce que moi, j'ai vu auprès de mon Père"; "moi, un homme qui vous ai dit la vérité que j'ai entendue de Dieu"; "C'est de Dieu que je suis sorti et que je viens. Je ne suis pas venu de moi-même, c'est lui qui m'a envoyé." La substance de notre Rédemption c'est au fond cela: tous les péchés passés, présents et futurs, n'ont pas pu séparer le Fils de son Père. Ils sont au contraire engloutis dans cette Unité même: le Saint Esprit est en Personne la rémission des péchés, tout l'Amour du Père et du Fils pour combler les abîmes de nos péchés.

Le mensonge et l'homicide, l'arrogance jusqu'au ridicule peuvent faire manquer cela. "Nous ne sommes pas nés de la prostitution! Nous n'avons qu'un seul Père: c'est Dieu": lancer cela à Celui que le Père a marqué de son empreinte; Celui qui est le Fils éternel et bien-aimé, un seul Dieu avec le Père et Source avec lui de l'Esprit Saint!

Nous devons nous demander si pareil drame ne se joue pas encore à notre époque, à l'échelle planétaire cette fois, "tous ensemble" comme aime à répéter le Pape. D'autant que la première lecture, au Livre de Daniel, évoque la statue d'or de Nabuchodonosor en des termes qui ne laissent aucune échappatoire: ou l'adorer, ou périr. L'histoire nous repasse encore les plats, en mettant les petits dans les grands: qu'allons-nous prendre cette fois?