14 avril 2020

"Frères, que devons-nous faire?"

Peinture de Nadia-Marie Fornerod

De ces paroles qui retentissent en plein dans notre actualité.. après tout, le même saint Pierre confirme dans sa première lettre que tout ce qui a été écrit, l'a été pour notre édification, à nous qui sommes de l'Alliance nouvelle éternelle. Non pas tant pour notre excellence, nous commençons à sentir dans notre chair jusqu'où nous tombons, mais parce que nous sommes de "ces temps qui sont les derniers", et avons cru au mystère du Christ: "que tous le sachent donc, Dieu l'a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous aviez crucifié."
Or la question reçoit deux réponses aussi directes: "convertissez-vous et que chacun soit baptisé", si ce n'est encore fait; et pour le reste: "Détournez-vous de cette génération tortueuse, et vous serez sauvés." Puisque le confinement fait affleurer un certain nombre d'évidences qu'il n'est pas besoin de reprendre ici, et tandis que notre existence peut se résoudre à sa plus simple expression, il faut prendre avec une totale simplicité et sans artifice, les exhortations qui font la trame des Actes des Apôtres, surtout dans les premiers chapitres que nous aurons dans la liturgie tous ces jours-ci.
Le message est parfaitement clair: Jésus est le seul Sauveur, il est folie de penser ou de faire comme si il y avait quelque voie autre que lui, Chemin vivant qui nous conduit vers le Père. Non pas une conviction à renforcer: mais une réalité aussi abrupte que l'être et le néant, dont on est rendu participant par la foi ET le rite sacramentel du Baptême dans la sainte Eglise. Au sortir du confinement, ne pensons pas recommencer comme avant: nous ne pourrons pas faire l'économie d'une cohérence nouvelle, comme un recommencement après une ruine.
Surtout que l'Apôtre dit aussi de ne plus collaborer à cette génération "tortueuse": mot splendide de précision. La "Com" qui subjugue toute vie, semble s'être emparée quelquefois même de la parole ecclésiastique: on pense alors en fonction du monde, et non pas d'abord devant Dieu, en ayant devant les yeux le salut éternel des âmes. Des laïcs ont eu l'initiative d'une supplique aux Evêques de France pour un renouvellement des consécrations de notre pays au Sacré Coeur de Jésus et au Coeur immaculé de Marie, par l'épiscopat unanime. Cela n'a pas semblé opportun tant qu'un véritable consensus ne se dégageait, en tout cas pas aussi rapidement qu'on l'envisageait, puisque la date du Dimanche de la Miséricorde était proposée; il fallait déjà se réjouir que personnellement chacun de ceux qui le désiraient le fassent, comme d'ailleurs plusieurs Evêques en avaient eu l'initiative pour leur diocèse.
Dans son message de Pâques, le Duc d'Anjou, "chef de la Maison de France" tel qu'il se présente, s'est plu "à songer au poids qu'aurait une consécration solennelle de la France effectuée par l'ensemble de son épiscopat, à laquelle s'associerait le maximum de fidèles." Et lui en voyait l'occasion pour Pâques, fête de la Résurrection. C'est qu'en effet, il ne s'agit pas, dans une telle perspective, de dévotion privée éventuellement partagée par un grand nombre, mais de l'expression de l'âme d'un grand corps que nous formons, personnifié par ses chefs qui sont en charge du bien commun, au plan spirituel et au plan temporel. Cela, le Duc d'Anjou semble le comprendre pour ainsi dire d'instinct, puisqu'il écrit: "successeur légitime des rois de France qui ont toujours compris leur fonction dans sa double dimension terrestre et divine, ce serait de mon devoir de m'y associer et je le ferais en mon âme et conscience." Merci, Monseigneur.

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