03 mai 2020

"Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir."

Dessin de Yves Mathonat (crayon)
pour mon ordination sacerdotale

Ses brebis à lui, il les fait sortir! En temps de confinement qui se prolonge dans l'incertitude, la parole de Jésus nous va droit au coeur. Nous avons bien faits de nous confier essentiellement à lui pour tout ce qui nous concerne. Et nous comprenons comme par instinct que l'appel du Seigneur nous rend libres. D'autant que l'apôtre saint Pierre précise: il est le gardien de nos âmes. Et c'est ce que nous voulons retenir pour cette Journée mondiale de prière pour les vocations.
En fait, nous prions surtout pour les vocations sacerdotales et religieuses, parce que pour tout dire, on avance dans la voie du mariage assez naturellement, pour peu que l'on veuille être sérieux avec l'amour, avec la vie, avec le respect et la dignité de ce que nous sommes, et par création, et par grâce. Les vocations religieuses, en revanche, toutes tournées vers le Ciel, appellent un climat de foi surnaturelle et une grande espérance, dans les familles et dans les communautés chrétiennes, pour pouvoir éclore et aboutir: comme souvent, prière et conversion vont de paire.
Le point crucial, crucifiant faudrait-il dire, ce sont les vocations sacerdotales. Parce qu'elles ne sont pas à recevoir seulement dans la ligne d'un projet de vie pour quelqu'un: elles sont décisives pour l'existence même de l'Eglise et sa vie. Nous n'oublierons jamais les mises au point bouleversantes du pape émérite et du cardinal Sarah dans leur dernier livre Des profondeurs de nos coeurs. Le prêtre étant, non pas un autre Christ, mais le Christ lui-même, mystérieusement présent dans sa Personne, c'est dans l'être du prêtre, avant même son ministère, que le Christ Tête et Epoux vient à l'Eglise pour en faire son Epouse, son Corps mystique et le sacrement de sa grâce en ce monde.
De sorte que l'Eglise tout entière est comme suspendue d'abord à l'appel que Jésus adresse au plus profond des coeurs de ces garçons, et ensuite à la réponse qu'ils donneront en se livrant de tout leur être. Voilà pourquoi nous devons prier, prier, prier. En associant à vrai dire toujours dans un seul mouvement, les prêtres et les séminaristes: parce que c'est un même et unique mystère qui se joue en eux. Le sacerdoce apparaît dans l'étreinte du Christ et de l'Eglise, aux Trois Jours Saints de Pâques: le prêtre ne s'appartient plus lui-même; il est in persona Christi capitis et in persona Ecclesiae; il rend présent le Christ à son Eglise, et présente l'Eglise au Christ.
Le Saint Père parcourait dans son Message pour ce jour, les quatre mots: gratitude, courage, fatigue, louange. Ce ne sont pas tant les étapes d'une vocation, quelle qu'elle soit, mais bien l'unité vivante d'un coeur dont le Christ s'est emparé, et qui s'est laissé séduire.

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