04 mai 2020

"Qui étais-je, moi, pour empêcher l'action de Dieu?"


Plusieurs paroles en forme de court-circuit, dans les lectures de la messe de ce jour.
"Qui étais-je, moi, pour empêcher l'action de Dieu?" stigmatiserait de nos jours un certain cléricalisme dont les réflexions semblent se dérouler plus souvent devant le monde qu'au regard de Dieu. En fait, dans les Actes des Apôtres, c'est pour ratifier l'ouverture de l'Evangile aux païens: l'appel à la conversion et au baptême pour être sauvé, n'est pas réservé à ceux qui pratiquaient la loi de Moïse, mais s'adresse à tous les hommes qui veulent regarder vers Jésus avec foi, car c'est lui qui sauve dans l'effusion de sa grâce et le don du Saint Esprit.
Dès lors, ne mésentendons pas la parole de Jésus lui-même: "j'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos: celles-là aussi, il faut que je les conduise." Toute l'ambiance nous porte à fonder ici le relativisme religieux: peu importe l'enclos, de toute façon Jésus aime tout le monde. Alors qu'il insiste dans ce passage, comme dans beaucoup d'autres, étant donné la difficulté à le comprendre, sur l'ouverture de la grâce aux non-juifs, depuis son Incarnation, et dans sa Mort et sa Résurrection, par l'Effusion de l'Esprit Saint. Tous sont maintenant appelés, personne n'est exclu a priori: mais cela signifie que tous sont concernés, et reçoivent donc le défi d'avoir à répondre, qu'on soit d'origine juive ou païenne. Il affirme d'ailleurs juste dans la phrase suivante: "elles écouteront ma voix, il y aura un seul troupeau et un seul pasteur." On est bien d'accord. Encore faut-il avoir assez de charité pour annoncer l'Evangile à tous, sans paternalisme discriminatoire.
Comment entendre parler du loup, sans nous tourner avec gratitude vers le pape émérite, fidèle et courageux jusqu'au bout, qui avait supplié d'emblée à son pontificat, de ne pas se dérober devant les loups? On en a revu la queue récemment, il se pourrait qu'on en voit aussi les oreilles ou même la gueule. "S'il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s'enfuit; le loup s'en empare et les disperse. Ce berger n'est qu'un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui."
Le maître-mot est en fait la transfusion de la Charité, que nous célébrerons à la Pentecôte, s'il plaît à Dieu. Elle passe éternellement du Père au Fils dans l'Esprit Saint; elle repose sur le Christ en son Incarnation, le consacrant Souverain Prêtre de la Nouvelle Alliance; Elle est transmise au moment où il consomme son Sacrifice à la Croix; Elle est répandue à la Pentecôte, jusqu'à la Manifestation glorieuse au Dernier Jour. "Ma vie nul ne la prend, mais c'est moi qui la donne. j'ai le pouvoir de la donner, j'ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau: voilà le commandement que j'ai reçu de mon Père."

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.