"Seigneur, à qui irions-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle."
Au lendemain du Premier Vendredi du mois, qui était aussi la fête de saint Joseph, travailleur, et le premier jour du mois de Mai consacré à Marie, nous célébrons le Premier Samedi du mois, dans le cadre de la dévotion au Coeur Immaculé de Marie. Nous ne pouvons mieux faire que de nous associer au Manifeste de Chartres qui vient d'être publié par plusieurs personnalités: voici enfin la confession publique et le ferme propos de réparer, que nous espérons depuis le début du corona virus. Nous sommes donc fondés à penser que l'épidémie va désormais décroître rapidement, car les perspectives de "l'après" sont enfin éclairées par un regard de foi.
Rappelons, en effet, que "l'expiation" n'a pas le sens détestable qu'on lui attribue généralement. Il s'agit au contraire d'une merveille de la Miséricorde divine, qui, devant notre échec à demeurer fidèlement dans son Alliance, propose "une oeuvre" précise, concrète et accessible facilement, qui servira "d'expiation". Pour la faire, il faudra surtout piétiner notre orgueil, et c'est justement ce qui fait que la plupart du temps, on ne fait pas l'oeuvre demandée, et on reste enfermé dans le mal et nos péchés, car on n'aime pas vraiment Dieu. Mais si nous la faisons, alors le Seigneur la prendra comme satisfaction pour le mal que nous avons fait, et il considérera ce retour comme le commencement d'un acte d'amour, qu'il perfectionnera par sa grâce en même temps qu'il soutiendra notre vie nouvelle.
Telles sont les prières enseignées par l'ange et par la Vierge Marie à Fatima; telle la pratique des Cinq premiers Samedi du mois; telle la récitation quotidienne du chapelet; telles les pratiques de la Miséricorde divine enseignées par le Seigneur Jésus à sainte Faustine et données pour notre temps; telle enfin la consécration au Coeur immaculée de Marie. Le faire précisément ou faire quelque chose de semblable n'a pas la même portée: notre orgueil analyse rationnellement que c'est équivalent et même mieux, de se consacrer au Sacré Coeur de Jésus; mais l'expiation proposée était la consécration au Coeur immaculé de Marie. Nous n'avons pas piétiné notre orgueil, nous ne sommes pas entrés dans l'humilité, en commencement d'amour réparateur par le renoncement à nous-mêmes: caramba, encore raté! Ce qui compte ce n'est pas nous ni ce que nous faisons, mais l'amour de Dieu et ce que Dieu veut: telle est la conversion radicale à laquelle les épreuves nous acculeront le temps qu'il faudra; et que ce Manifeste proclame comme advenue enfin! On remarquera notamment, que contrairement à bien des prières officielles ou pas, on n'y demande pas d'être délivrés du virus surtout, mais on fait la vérité sur nos vies lamentables, et on supplie le Seigneur de nous ramener vers lui, pour vivre désormais selon sa volonté et sa grâce, la seule chose qui compte vraiment aux yeux de Dieu, parce qu'elle nous ouvre la ferme espérance de la vie éternelle.
MANIFESTE DE CHARTRES
Devant les malheurs qui frappent notre pays et le monde entier et ceux plus grands encore qui peut-être nous menacent,Devant la pandémie qui immobilise nos forces et nous laisse dans une attente impuissante,
Devant la tristesse d’une Église désolée qui ne peut même plus s’occuper de ses enfants,
Nous mettons toute notre confiance en Dieu et dans l’intercession de la Sainte Vierge Marie.
Nous voulons faire un acte de remise complète de nous-mêmes entre les mains de notre Père des cieux, car nous savons qu’il est bon et qu’il aime à pardonner ceux qui reviennent vers lui, il ne se venge pas mais relève et console.
Nous reconnaissons que nous n’avons pas toujours marché droit dans les voies de la justice et de la foi, que nous avons profité de la facilité de la consommation, que nous nous sommes complu dans des biens matériels, que nous avons tout attendu de la technique et lui avons confié nos vies, que nous nous sommes étourdis de bruits et de divertissements, que nous avons pactisé avec la lâcheté, reconnu désormais inévitables les atteintes à la vie et à la dignité du mariage, fermé les yeux sur l’écrasement du pauvre, l’isolement et la détresse des personnes âgées, que nous n’avons pas été fidèles aux rendez-vous que nous fixait l’Église, que nous avons négligé de partager notre foi avec les cœurs qui ont tous faim et soif de la vérité…
Si le Seigneur nous donne un répit et nous permet une existence plus heureuse, nous ne voulons pas continuer comme si rien n’était arrivé,
Nous voulons être fidèles aux appels que Dieu nous adresse par sa Parole révélée, par nos pasteurs, par ses saints, par les messages de Marie notre Mère,
Nous voulons faire à la prière une vraie place dans nos vies, commençant par elle et finissant par elle nos journées, nous voulons sanctifier le Jour du Seigneur, écarter au maximum du dimanche les occupations professionnelles, être assidus à la messe dominicale, même au prix des grands dérangements, nous efforcer de faire du vendredi un vrai jour de pénitence, jeûnant ou au moins nous privant substantiellement ce jour-là. Nous profiterons des églises ouvertespour rendre visite au Seigneur présent au Saint Sacrement. Nous voulons nous avancer vers la sainte communion avec plus de préparation et de respect.
Nous demandons à Dieu la grâce de nous ouvrir à la misère des autres, de ne pas avoir peur de partager notre pain, notre logement et aussi la Bonne Nouvelle du salut que le Seigneur a remise entre nos mains.
Nous répudions les compromis dans lesquels nous avons pu vivre, nous acceptons d’un cœur sincère les enseignements de l’Église sur la chasteté avant le mariage, la fidélité conjugale, la régulation des naissances, le respect de la vie, l’exigence de justice dans les rapports sociaux et avec les populations déplacées, la modération dans l’usage des ressources naturelles….
Sachant notre faiblesse, nous voulons faire un usage plus large et plus profond du sacrement de réconciliation pour repartir au combat et ne jamais nous résigner au mal.
Nous mettons ces résolutions toutes simples sous la protection de notre Mère, la Bienheureuse Vierge Marie, nous voulons faire d’elle la gardienne de l’espérance neuve qui naît aujourd’hui au creuset de l’épreuve.
Grâce à elle, nous savons que notre Église sera belle et lumineuse comme elle et que la France, notre pays, retrouvera quelque chose de sa vocation de fille aînée de cette Église. Une pandémie de grâces est possible…
Avec elle nous demandons au Père d’envoyer bien vite son Fils, pour nous ouvrir les portes du Monde nouveau. Que son Règne advienne ! Maranatha, Seigneur Jésus !
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