14 mai 2020

"C'est moi qui vous ai choisis et établis."
Fête de saint Matthias


Ce 14 mai 2020, le Saint Père François a accueilli et promu l'initiative du Haut Comité pour la fraternité humaine, lui-même fruit de la rencontre du Pape avec le grand mufti d'Al Azhar à Abu Dhabi. C'est l'occasion de revenir sur un texte capital pour tout le Nouveau Testament, où saint Paul explique en quoi Jésus est-il notre paix: Ephésiens 2, 13-17.
Mais maintenant, en Jésus Christ, vous qui étiez loin, vous êtes devenus proches par le sang du Christ. C'est lui, le Christ, qui est notre paix: des deux, Israël et les païens, il a fait un seul peuple; par sa chair crucifiée, il a fait tomber ce qui les séparait, le mur de la haine, en supprimant les prescriptions juridiques de la loi de Moïse. Il voulait ainsi rassembler les uns et les autres en faisant la paix, et créer en lui un seul Homme nouveau. Les uns comme les autres, réunis en un seul corps, il voulait les réconcilier avec Dieu par la croix: en sa personne, il a tué la haine. Il est venu annoncer la bonne nouvelle de la paix, la paix pour vous qui étiez loin, la paix pour ceux qui étaient proches. (Ep 2, 13-17)
Ce que saint Paul enseigne, ce sont deux choses absolument décisives, dont il nous faut retrouver le goût et prendre la mesure.
Premièrement: les prescriptions juridiques de la loi de Moïse séparent les hommes en deux camps, érigeant entre eux un véritable mur de haine. En supprimant ces obligations, le Christ a fait tomber ce mur. Pouvons-nous, sur l'autorité du Saint Esprit, nous rendre compte de la violence inouïe que représente en effet ce genre d'apostrophe: je ne mange pas ce que vous mangez; je n'entre pas sous votre toit; parce que tout cela est impur, et vous-mêmes qui n'êtes pas circoncis ("purifiés", en arabe) vous êtes impurs! Nous sommes immédiatement divisés au niveau de ce qui est le plus spontanément humain, le partage authentique devient inaccessible.
N'y a-t-il pas alors une contradiction à relever le mur de telles prescriptions, en ayant pour but la paix universelle et le vivre ensemble, en esprit de respect et de fraternité? Contradiction aussi théologique parce qu'elle prend à rebours l'oeuvre que le Christ a accomplie sur la Croix: en relevant à l'envers le premier et immense défi qui faillit faire exploser l'Eglise au commencement. Et puis c'est un peu un reniement de ce que nous sommes: quand à défaut de partager de grandes choses avec les autres, on peut au moins boire un coup avec eux!
Deuxièmement: le Christ fait l'unité des uns et des autres, en les réconciliant tous avec Dieu par sa Croix, où s'offrant lui-même en sacrifice pour les multitudes, il détruit le péché et la mort. C'est cela la paix véritable, il n'y en a pas d'autre. Ne régressons pas à l'esprit de Babel, en nous y mettant tous pour y arriver; alors que le Ressuscité annonce la paix et promet l'Esprit de Pentecôte, magnifiquement exprimé par le Concile Vatican II en clé ecclésiologique: "l'Eglise est en quelque sorte le sacrement, c'est à dire à la fois le signe et le moyen, de l'union intime avec Dieu et de l'unité de tout le genre humain" (LG 1). En ces temps étranges que nous traversons, méditons l'avertissement navré de Jésus à sainte Faustine: le genre humain ne connaîtra pas la paix, tant qu'il ne se tournera pas vers ma Miséricorde. C'est donc bien Jésus, et Jésus Christ crucifié qu'il faut annoncer à tous les hommes, pour que le monde ait la paix.

Dans une cohérence remarquable et en court-circuit ultra-contemporain, voici les derniers mots de l'Appel pour l'Eglise et pour le monde, de Mgr Vigano et quelques autres, le 7 mai dernier.
"Nous sommes tous appelés à évaluer les faits actuels conformément à l'enseignement de l'Evangile. Cela implique de choisir son camp: avec le Christ, ou contre le Christ. Ne soyons pas intimidés ou effrayés par ceux qui nous font croire que nous sommes une minorité: le Bien est beaucoup plus répandu et puissant que ce que le monde veut nous faire croire. Nous nous trouvons en train de lutter contre un ennemi invisible, qui sépare les citoyens entre eux, les enfants des parents, les petits-enfants des grands-parents, les fidèles de leurs pasteurs, les étudiants des enseignants, les clients des vendeurs. Ne permettons pas que des siècles de civilisation chrétienne soient anéantis sous le prétexte d'un virus, en laissant s'établir une tyrannie technologique haineuse dans laquelle des personnes anonymes et sans visage peuvent décider du sort du monde en nous confinant dans une réalité virtuelle. Si tel est le plan auquel les puissants de la terre entendent nous plier, sachez que Jésus Christ, Roi et Seigneur de l'Histoire, a promis que "les portes des Enfers ne prévaudront pas" (Mt 16, 18).
Confions à Dieu tout-puissant ceux qui gouvernent les nations, afin qu'Il les éclairent et les guident dans ces moments de grande crise. Qu'ils se souviennent que, tout comme le Seigneur jugera les Pasteurs pour le troupeau qui leur a été confié, de même il jugera ceux qui détiennent le pouvoir et qui ont le devoir de préserver et de gouverner leurs peuples.
Prions avec foi le Seigneur pour qu'Il protège l'Eglise et le monde. Que la très Sainte Vierge, auxiliatrice des chrétiens, écrase la tête de l'ancien serpent, confonde et déroute les plans des enfants des ténèbres."

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