25 mai 2025

SORTIE DE CRISE

 SORTIE DE CRISE
par l'analogie.
La métaphysique au service de la Liturgie
 

 

 

Le Christ reçoit l’Onction de l’Esprit Saint qui le consacre Chef de l’Église et Tête du genre humain, Souverain Prêtre et Roi, à l’instant de l’Incarnation (1). Le noyau théologique réel de la Messe est donc la Dédicace du Fils bien-aimé à son Père, vécue par le Verbe incarné dans l’offrande de sa sainte Humanité, en expiation de tous les péchés passés, présents et futurs, « pour nous les hommes et pour notre salut » ; son Corps est une vraie nourriture, son Sang une vraie boisson. Cet exercice du Culte véritable, caché en Dieu avant la fondation du monde, manifesté et réalisé au temps de l’Incarnation, accompli aux Trois Jours Saints de Pâques, se célèbre désormais en plénitude dans la gloire du Ciel et ici-bas sous les espèces sacramentelles. Il y a donc analogie au sens fort, analogie de proportion et de participation, lorsque nous considérons le mystère de la Messe : en Dieu ; dans les préfigurations anciennes ; en vérité à partir des jours de la vie terrestre du Christ ; sanglant au Calvaire une fois pour toutes ; sacramentel dans le temps de l’Église ; glorieux dans l’éternité.

L’analogie s’applique également à la messe d’avant et d’après le Concile. Elle éloigne la tentation d’univocité quand on envisage la messe telle qu’avant Vat II (la messe de toujours, c’est la Messe éternelle); elle conjure la tentation d’équivocité quand on regarde la messe telle qu’après Vat II (il n’y a plus aucune messe pareille, et tout est messe). Qui dit analogie dit unité et différences, ressemblance et dissemblances plus grandes encore, sachant que le Mystère excède toujours ce que nous en comprenons et que nous mettons en œuvre. Par conséquent, pour mettre à profit toute la richesse de l’analogie, ne réduisons surtout pas l’un des termes à l’autre : en croyant interdire l’un ou en voulant supprimer l’autre ; en cherchant à retrouver tous les éléments de l’un dans l’autre et réciproquement, comme doublons à la sensibilité différente ; en forgeant de son propre chef un troisième terme monstrueux, composé des dépouilles de l’un et de l’autre.

Ce qu’il faut, au contraire, c’est considérer qu’avant Vat II, la sacralité s’exprime dans l’objectivité des éléments de la Messe ; et qu’après Vat II, la sacralité investit les personnes dans leur consécration, respectivement dans le sacerdoce royal des Baptisés, et dans le sacerdoce ministériel reçu par l’Ordre, qui confère le pouvoir sacré d’agir « in Persona Christi Capitis ». D’où la ressemblance et les dissemblances plus grandes encore, dans la disposition de la Messe, son déroulement et le détail de ses rubriques : court-circuiter cela, c’est faire perdre à la célébration sa cohérence ; raison pour laquelle la discipline liturgique l’interdit, tant avant qu’après le Concile.

De fait, la célébration de l’Eucharistie a été recalée de nombreuses fois par l’autorité compétente depuis une cinquantaine d’années, pour contrer les déviances et revenir à la demande conciliaire d’une liturgie allégée et mieux adaptée à la mentalité et au rythme nouveau de nos existences, certainement pas pour une rupture qui fait table rase du passé, typiquement révolutionnaire et contraire à la Foi, laquelle reconnaît dans la Tradition l’une des deux Sources du dépôt sacré de la Révélation, avec l’Écriture Sainte (2). A la célébration « venant au peuple » dévoyée en spectacle, à la prépondérance indue de « l’animation » sur l’Action sacrée, à la banalisation de la Communion, une réponse prudentielle ferme et claire ne peut faire défaut, pour honorer la dimension surnaturelle et essentiellement cultuelle de la Messe.

C’est précisément cela que souligne l’orientation « vers le Seigneur »  en vue du Sacrifice; sans renoncer pour autant à la manifestation du rassemblement eucharistique du Peuple de Dieu comme fruit de la mort de Jésus (cf. Jn 11, 51-52). Tandis qu’on expérimente l’Église en chemin dans l’amplification du lectionnaire, des Préfaces et du Sanctoral, avec le souci d’édifier le peuple chrétien ; on doit pouvoir aussi manifester l’irruption du Culte éternel et l’éminence de la Présence réelle dans une messe inchangée depuis des siècles, avec le souci de rendre à Dieu ce qui lui est dû. Celle-ci semble une messe « de combat » tournée vers la Patrie à laquelle on aspire et qu’il faut mériter ; celle-là semble déjà « attablée » au festin du Ciel alors qu’on est encore sur la terre en butte aux persécutions.

On l’aura compris : c’est toujours analogiquement LA messe. Tout a été dit et redit jusqu’à l’écœurement. Ne risquons pas maintenant de nous trouver en guerre contre Celui qui s’offrît une fois sur le Calvaire, le même qui s’offre encore aujourd’hui par les mains des Prêtres, à l’Heure suprême. Car nous ne prenons pas en compte que Jésus Christ, peut-être, s’empare à nouveau de SA Messe. Il nous faut réfléchir sérieusement à la demande de la Messe Perpétuelle il y a cent ans : « C’est donc au nom de l’Univers qu’un Autel sur un point précis, ferait monter vers le Père, Dieu Éternel, sans interruption le Seul Très Saint, l’Unique efficace Sacrifice de l’Agneau sans tache, la sublime adoration, la profonde action de grâce, l’intégrale expiation, l’irrésistible imploration » (Les Rinfillières). Le remède aux fractures de la Hiérarchie, il est là, et le baume sur les blessures du Peuple de Dieu ; la Consolation de l’Église, l’espérance du monde.

L’œuvre de la grâce dans le temps qui passe, la bienveillance des pasteurs et le sens de la foi des fidèles, feront doucement le tri du bon grain et de l’ivraie, en reconnaissant à ses fruits ce qui est de Dieu, comme à toutes les époques de l’Église. Mais pour restaurer la confiance fraternelle dans l’Église, les prêtres doivent dores et déjà servir loyalement, et apprendre dès le séminaire, l’intégralité ANALOGIQUE de LA Messe, et la proposer à tous, dans l’immense respect de la Personne de Jésus Christ qui s’y donne pour la gloire de Dieu et le salut du monde. De même, les fidèles doivent tranquillement s’enrichir de l’immensité de la Liturgie romaine, en s’affranchissant des querelles de clercs, qui n’auraient jamais dû être les leurs. Ainsi, par exemple, les chorales qui accompagnent habituellement la messe comme avant le Concile, peuvent animer l’autre, en rajoutant facilement à leur répertoire deux acclamations grégoriennes : « Mortem tuam annuntiamus » et « Quia tuum est regnum ». De même, ceux qui participent habituellement à la messe comme après le Concile, peuvent retrouver les mêmes formulations latines dans l’autre que l’on suit normalement avec un missel bilingue, privilégiant le recueillement intérieur en la présence d’un si grand Mystère.

Prenons garde, en tout cas, à cet avertissement du Sacré-Cœur, en forme de promesse gravée sur les coteaux des Rinfillières :

« Quand je verrai, dans ce lieu que j’ai spécialement choisi pour répandre sur le monde Mon Amour Miséricordieux, les foules à genoux et demander pardon, mon Père fera grâce, et Mon Cœur apparaîtra dans le triomphe de la Paix, sur une France régénérée. 6-11-1925.

Cœur de Jésus, l’heure est venue, avancez triomphez régnez. »

Basclergeensabots

La Vieille Poste, 24 mai A.D. 2025, mém. de la Vierge Marie, Secours des Chrétiens

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(1) Cf. Hb 10 ; SC 7 « Effectivement, pour l'accomplissement de cette grande œuvre par laquelle Dieu est parfaitement glorifié et les hommes sanctifiés, le Christ s'associe toujours l'Église, son Épouse bien-aimée, qui l'invoque comme son Seigneur et qui passe par lui pour rendre son culte au Père éternel. C'est donc à juste titre que la liturgie est considérée comme l'exercice de la fonction sacerdotale de Jésus-Christ, exercice dans lequel la sanctification de l'homme est signifiée par des signes sensibles et est réalisée d'une manière propre à chacun d'eux, dans lequel le culte public intégral est exercé par le Corps mystique de Jésus-Christ, c'est-à-dire par le Chef et par ses membres. Par suite, toute célébration liturgique, en tant qu'œuvre du Christ prêtre et de son Corps qui est l'Église, est l'action sacrée par excellence dont nulle autre action de l'Église ne peut atteindre l'efficacité au même titre et au même degré »; S. Th. 3, 8, 5 et 3m « … grâce d'union, grâce personnelle et grâce de chef sont essentiellement une seule et même grâce, avec une distinction de pure raison ».

(2) DV 10 « La Tradition sacrée et la Sainte Ecriture constituent l'unique dépôt sacré de la parole de Dieu qui ait été confié à l'Eglise; en y étant attaché, le peuple saint tout entier, uni à ses Pasteurs, persévère à jamais dans la doctrine des Apôtres… Mais la charge d'interpréter authentiquement la parole de Dieu écrite ou transmise a été confiée au seul Magistère vivant de l'Eglise, dont l'autorité s'exerce au nom de Jésus-Christ. Ce Magistère n'est pas au-dessus de la parole de Dieu; il la sert, n'enseignant que ce qui a été transmis, puisque, en vertu de l'ordre divin et de l'assistance du Saint-Esprit, il écoute pieusement la parole, la garde religieusement, l'explique fidèlement, et puise dans cet unique dépôt de la foi tout ce qu'il nous propose à croire comme étant divinement révélé. Il est donc évident que la Tradition sacrée, la Sainte Ecriture et le Magistère de l'Eglise sont entre eux, selon le très sage dessein de Dieu, tellement liés et associés, qu'aucun d'eux n'a de consistance sans les autres, et que tous contribuent en même temps de façon efficace au salut des âmes, chacun à sa manière, sous l'action du seul Saint-Esprit.


20 mai 2025

Missa pro Pontifice Leone XIV

 


 Nous célébrons aujourd’hui, comme la Liturgie nous en donne la possibilité, la messe pour le Pape Léon XIV dont nous venons de suivre l’inauguration solennelle du pontificat Dimanche ; et la coïncidence liturgique nous fait entendre dans l’Evangile d’aujourd’hui : « Je vous laisse la paix ; je vous donne ma paix ». Le soir de son élection, le Saint-Père avait salué la foule massée Place Saint-Pierre en lui adressant les mêmes paroles de Jésus ressuscité : « la paix soit avec vous ». Nous avons immédiatement compris qu’il mettait son ministère sous le signe de l’artisan de paix.

Mais nous rentrons aussi du Pèlerinage Militaire International à Lourdes, anticipation prophétique de ce que pourrait être la paix des Nations : chacune avec son Drapeau, sa garde au drapeau, ses officiels et ses pèlerins, tous rassemblés dans la ferveur et la joie fraternelle, par Marie et auprès d’elle, la Mère de Dieu et notre Mère. Un peu la même vision que sur la place Saint-Pierre, en présence de chefs d’États et de gouvernements, avec les foules venues de tous les pays, et des drapeaux ça et là parmi les fidèles, malgré les recommandations de ne pas les agiter pour rester dans le recueillement et la joie fraternelle, rassemblés par le Saint-Père et auprès de lui.

On ne dit pas assez souvent que la sainte Eglise Catholique avec à sa tête Rome, est le seul cas dans toute l’histoire du genre humain, d’un rassemblement de toutes les Nations souveraines, dans une égale dignité dont l’ordre protocolaire est l’ordre alphabétique, dans la liberté des enfants de Dieu rassemblés par Jésus Christ à la gloire du Père. Vous cherchez la paix universelle ? Elle est là, réalisée et concrètement donnée ! C’est le seul cas dans toute l’histoire de l’humanité… Un peu agaçant, non ?... Oui ! Mais c’est comme ça, il n’y en a pas d’autre. Les empires ? Ils rassemblent les nations, dans une poigne de fer tyrannique avec ou sans gant de velours démocratique. Le sport ? On a vu ce que cela pouvait donner au Stade de France, avec les écossais ou les anglais, je ne sais plus.. Quant aux Jeux Olympiques : ah, l’universalisme retrouvé de l’Antiquité, mais tels sportifs ne sont pas autorisés à concourir sous les couleurs de leur pays ; et telle autre nation est carrément interdite de Jeux.. Alors ?

Alors, pourquoi Jésus Christ est-il donc le seul à apporter la paix aux hommes ? La fin de l’Evangile que nous venons d’entendre nous le fait comprendre : « voici qu’il vient le prince de ce monde, sur moi, il n’a aucun pouvoir ». Jésus Christ est le seul à apporter la paix au monde, parce qu’il a vaincu le Mal : non pas seulement étant vrai Dieu, mais aussi dans sa sainte Humanité, en tant qu’Homme. C’est ce qu’il explique juste avant : « le Père est plus grand que moi » ! Mais les Personnes divines ne sont-elles pas égales ? Certes. Mais lui, le Fils, Deuxième Personne de la Trinité, est le Verbe Incarné, « il s’est fait homme, se faisant semblable aux hommes » ; et juste après : « il faut que le monde sache que j’aime le Père et que je fais comme le Père m’a commandé ». Jésus Christ est le seul à apporter la paix au monde, parce que « reconnu à son aspect pour un homme, il s’est abaissé, se faisant obéissant jusqu’à la mort et la mort de la Croix. C’est pourquoi Dieu l’a élevé et lui a donné le Nom qui surpasse tous les noms au ciel, sur terre et dans les enfers ».

Tel est le noyau mystique, le Coeur Sacré du mystère et du don de la paix, laquelle procède continuellement de l’offrande que Jésus Christ fait de lui-même, en expiation des péchés, pour la rédemption et le salut de ceux qu’il ne rougit pas d’appeler ses frères, quand il se présente au Père en disant : « me voici ! Moi, et les enfants que tu m’as donnés ». Quand surviendra le chaos et pour en sortir, fasse le Ciel que nous puissions nous en souvenir, et instaurer promptement la Messe Perpétuelle demandée depuis plus de cent ans.

La version apostolique de ce même mystère de la paix universelle, impliquant cette fois notre engagement chrétien, se trouve dans les derniers versets de l’Evangile selon saint Matthieu : « tout pouvoir m’a été donné au Ciel et sur la terre. Donc, allez ! De toutes les Nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et apprenez-leur à observer mon commandement. Et moi, Je Suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. »

Nous l’avons vu il y a deux jours à Rome ; pendant trois jours à Lourdes. Voilà. C’est tout !

 



07 mai 2025

Missa Pro eligendo Pontifice

 

Bossuet disait dans un sermon auquel assistait le roi: l'homme ne s'avise jamais de se mesurer à son cercueil, qui seul, néanmoins, le mesure au juste. Le Pape François est mort; et soudain nous repensons, que celui qui comme ses prédécesseurs, avait le pouvoir suprême des "Clefs" entre les mains, n'était que le dépositaire d'un service, serviteur des serviteurs de Dieu, sur lequel il vient de passer en jugement au Tribunal du Christ.

C'est qu'on ne remplace jamais le Christ avec arrogance; on le rend présent avec crainte et tremblement, pour des fonctions qu'il exerce seul, et toujours lui-même en Personne : "in Persona Christi Capitis", dans la Personne du Christ, Chef et Tête.

Il est important de le redire, à cause de la dérive universelle, dans les sociétés et dans l'Eglise, d'une conception tyrannique de l'obéissance, comme soumission formelle à l'autorité. Alors qu'en réalité, l'homme doit toujours obéir en conscience, c'est-à-dire en se rendant compte de la vérité et de la justesse de ce qu'on exige de lui: il peut alors le donner librement, de tout son être, et même au prix de sa vie.


16 mars 2025

Dimanche II Carême C

 


La Parole de Dieu, ce Dimanche, est un véritable festin, même si ce qui est dit dans la première lecture est peu ragoûtant : ces carcasses d’animaux fraîchement tués, desquelles il faut déjà éloigner les vautours ! Nous sommes aux premiers chapitres de la Genèse : on avait l’histoire de la Création, et commence maintenant l’histoire du salut et de la perdition. Dieu dit à un homme : « va-t-en de là, sors, et je te dirai où aller » ; et suscitant un écho dans le cœur de cet homme, il fait alliance avec lui et sa descendance.

Le procédé est quelque peu archaïque, c’est la Genèse ! Voici comment cela se passait : les contractants sacrifiaient des animaux, puis ils passaient l’un après l’autre entre les morceaux sanguinolents. L’alliance était claire : entre nous, c’est à la vie et à la mort, nous sommes du même sang ; avec une menace non voilée : si tu n’es pas fidèle et si tu trahis l’alliance, tu seras traité comme ces animaux. Ici, Dieu seul passe entre les morceaux, tandis qu’Abraham est saisi d’une torpeur mystique : un brasier ardent et une torche, l’alliance reposera donc essentiellement sur la fidélité de Dieu ; un peu comme Moïse verra un buisson ardent qui brûle sans se consumer, lors de la révélation du Nom divin « Je Suis, c’est Moi ».

Fidélité de Dieu à l’alliance, évoquons quelques harmoniques : « le Sang de l’alliance », nous l’entendons au cœur de chaque Messe, ce ne sont plus des quartiers d’animaux.. et déjà avant, les derniers versets du Magnificat, lorsque l’âme de Marie jubile aux premiers jours de l’Incarnation : « il se souvient de sa miséricorde, de la promesse faite à Abraham et à sa descendance à jamais ». La Mère de Dieu pressent déjà ce que ce sera en son Fils, que la fidélité de Dieu à l’Alliance.

C’est donc cela que nous avons dans l’Évangile de la Transfiguration : la fidélité de Dieu à l’alliance. Avec Moïse et Elie, la Loi et les Prophètes, c’est tout l’Ancien Testament ; avec Pierre, Jean et Jacques, les colonnes de l’Église comme les appelle saint Paul après sa conversion, c’est le Nouveau Testament ; et Jésus en gloire, Médiateur de l’alliance nouvelle et éternelle. Telle est la gloire de la fidélité de Dieu à son alliance: vainqueur de toute iniquité, il enlève sur lui les péchés du monde, malgré l’ingratitude des hommes, et ainsi les justifie dans sa justice, c’est-à-dire en mettant le comble à la mesure sans mesure de son amour. A l’Heure où il passait de ce monde à son Père, Jésus, qui avait aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’à la fin.

Pourquoi donc Jésus a-t-il montré aux Apôtres choisis entre tous, la gloire qu’il avait auprès de Dieu avant que le monde fut ? Gloire qu’il méritera, par la Passion, de faire resplendir dans sa résurrection et ainsi de la partager à tous ceux qui regarderont vers lui avec foi ? Précisément pour essayer de conjurer en eux le scandale de la Croix lorsque l’Heure sera venue. C’est d’ailleurs bien dans cette perspective que saint Pierre, dans sa deuxième Lettre, rappelle la Transfiguration : pour soutenir l’espérance des Chrétiens persécutés dès les premières années de l’Église. Par la Croix, à la Gloire ; nous aurons part à la résurrection, nous qui aurons tenus dans les épreuves.

Et nous ? Deuxième Dimanche de Carême, nous faisons profession de renoncer à satan et de suivre le Christ jusqu’à la mort, pour avoir part aussi avec lui dans la vie éternelle : notre courage est ranimé par la gloire anticipée qu’il fait resplendir dans le mystère de sa Transfiguration. Mais nous sommes aussi en 2025 : Année Sainte que le Souverain Pontife a dédiée à l’Espérance. Dans la Bulle d’indiction, il explique pourquoi nous gardons l’espérance malgré les ténèbres qui couvrent le monde et même l’Église : parce que Jésus est toujours avec nous, et il est ressuscité ; autrement dit, il est fidèle malgré nos offenses, et il est fiable même si nous mourons. Mais le Pape François a publié simultanément une Lettre Apostolique, « Dilexit Nos » il nous a aimés jusqu’au bout, pour les 350 ans des apparitions du Sacré-Coeur à Paray-le-Monial, que nous célébrons aussi cette année.

Catholiques et Français, nous ne pouvons donc pas faire l’économie d’une énorme remise en cause. « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi. Ecoutez-le ! ». Est-ce que nous écoutons Jésus Christ ? Ben ouais, nous sommes entrés en Carême, quand même... Le Christ a fait alliance avec les Francs, et l’Histoire nous montre depuis, 1500 ans d’une ascension de la France dans le chœur des Nations : toutes regardent vers elle avec une sorte de joie, même encore jusqu’à il y a peu, malgré tout ; mais lorsque nous avons aboli le droit divin pour proclamer le peuple souverain, ce fut la plongée vers les abysses. « Le peuple souverain », cela n’a jamais été vrai : c’est le mensonge infernal de la magie noire ; et le peuple, flatté, ne veut plus rien voir, et il est même prêt à tout accepter.

Pourtant, le Sacré-Cœur est revenu à la charge plusieurs fois depuis sainte Marguerite-Marie.

Après le refus du Président Poincaré en 1917, … c’est la Grande Guerre,

il s’est même tourné vers la Pologne à la fin des années 30, confiant à sainte Faustine cet avertissement : « l’humanité ne trouvera pas la paix, sinon en recourant à ma divine miséricorde »… c’est la Deuxième Guerre mondiale.

2025, deuxième Dimanche de Carême, le Père fait retentir sa voix : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : Ecoutez-le ! »… c’est... Nan, rien.

10 mars 2025

Révélation publique et révélations privées - Le Saint Siège et Maria Valtorta

 

 

Après le bref communiqué de Rome sur les écrits de Maria Valtorta le 22 février dernier, on découvre sur le site du Saint Siège, que le Dicastère pour la Doctrine de la Foi (anciennement Sacrée Congrégation), vient de publier un certain nombre de communiqués sur des révélations privées. Le discernement est classique, et le maître-mot est évidemment que rien ne remplace la Révélation publique, garantie par la Tradition et le Magistère. Ce qui laisse entier et légitime dans l'Eglise, la sainte émulation du partage fraternel dans la vie spirituelle, pour nous entraider à aller toujours plus avant dans l'accueil du don de Dieu et la réponse à la grâce de notre engagement chrétien. Le Peuple de Dieu, hiérarchiquement constitué, chemine au milieu des hommes, à travers ombres et lumières vers la Patrie.
 

Sachant que l'ennemi s'en servirait pour éloigner encore les gens de la source d'Eau vive qu'est Jésus Christ, Verbe incarné et Rédempteur, il faut surtout remarquer que le Dicastère pour la Doctrine de la Foi ne dit pas de ne pas lire; au contraire, il dit explicitement qu'on peut proposer ces écrits comme "des formes simplement littéraires", puisqu'il affirme qu'ils "ne peuvent être retenus comme étant d'origine surnaturelle". On est donc enfin débarrassé de cette "interdiction par le Saint Office" qu'on nous serine à temps et à contre-temps, alors que Paul VI avait pourtant expliqué la suppression de l'Index dans les années 60: la confiance désormais accordée par l'Eglise à la maturité chrétienne des fidèles, pour discerner dans ce qu'ils lisent, ce qui les aide ou pas, chacun, dans dans leur intelligence de la foi. Comme il est archi-évident que personne ne pense à remplacer les Quatre Évangiles canoniques, sauf quelques hypothétiques âmes faibles ou dérangées dès lors recadrées, il n'y a pas de restriction de la part de l'Eglise. Merci beaucoup à ceux qui ont cru nuire!
 

Ceci dit, tandis que Pie XII avait bien dit de publier tel quel sans commentaire ni nom d'auteur: "ceux qui liront comprendront"; une fois de plus et croyant bien faire, les "hommes" qui se sont occupés de la publication de l'Oeuvre, dès le début, ont préféré leur perception de ce qui était à faire au mieux des intérêts de Dieu, au lieu de lui obéir avec confiance, dans la crainte filiale; provoquant les déboires à n'en plus finir.. Comme l'antique tentation : "Dieu a dit.. mais pas du tout.." On lui refuse toujours ce qu'il demande et on prétend lui offrir d'autres splendeurs qu'il a en horreur, blessé au plus profond par notre manque de confiance. On pourra visionner à ce propos la vidéo mise en ligne par la chaîne YT de La Parole qui donne la vie éternelle.

Car une question qui n'est pas de notre ressort direct, se pose tout de même: c'est le refus systématique par l'Eglise, de présenter et de relayer, au moins par des laïcs compétents et croyants, des merveilles que Jésus Christ a d'avance prépositionnées pour notre temps. Comme un dialogue qu'il aurait préparé, avec les esprits rationalistes perclus des dernières technologies scientifiques les plus pointues, afin de se faire reconnaître d'eux, au bout de leurs instruments d'analyse dont ils sont si fiers; et si possible les amener ainsi à l'humilité de la foi qui les sauverait. Citons pêle-mêle: le Saint Suaire de Turin, évidemment, l'objet scientifique le plus étudié au monde; le manteau de Juan Diego de Guadaloupe; le miracle du soleil à Fatima le 13 octobre 1917, lui-même annoncé par les trois enfants des mois d'avance, avec précision de la date et de l'heure qui se sont avérées exactes; ainsi que les faits de Loublande dans un autre registre, qu'il faudra bien aborder, peut-être pour le centenaire de l'Encylique Quas Primas de Pie XI, à la croisée de l'existence de l'homme en société, et de la Providence divine dans l'Histoire du genre humain.

A cet égard, et pour ce qui concerne l'Evangile tel qu'il m'a été révélé et les Cahiers de Maria Valtorta, il est hallucinant d'évoquer le sujet dans un simple communiqué de même pas dix lignes, qu'on ne trouve pas sur le site du Saint Siège en Français, puisqu'il n'a été publié qu'en trois langues (Anglais, Espagnol, Italien). On regrette un peu, pour tout dire, le temps de la Sacré Congrégation pour la Doctrine de la Foi, avec les Déclarations signées Joseph Card. Ratzinger, après présentation au Pape jean Paul II qui en a ordonné la publication! Car la "nouvelle évangélisation" était peut-être là? et toujours encore là? mais bien tard...

09 mars 2025

Dimanche I de Carême C

Le Fils de Dieu est venu pour détruire les œuvres du diable (1Jn 3, 8):
ne soyons pas étonnés de ce qu'il va se passer.
 


Sans surprise, l’Évangile des tentations de Jésus au désert.. et, pour le dire tout de go, la même impression de relative mise en scène : le diable, déjà ; et puis surtout Jésus Christ dont nous savons qu’il était Dieu ; alors l’affaire devrait se régler en deux temps trois mouvements, c’est le cas de le dire. Pour mieux saisir le sérieux gravissime de l’affaire, il faut repenser à ce que dit saint Jean dans sa Première Lettre : « le Fils de Dieu est venu pour détruire les œuvres du diable ». Ce que nous chanterons dans la joie de Pâques : duel prodigieux de la Mort et de la Vie ; par sa mort il a détruit la mort, et nous donne la vie même de Dieu, la vie éternelle, déjà commencée ici-bas dans la foi, l’espérance, la charité et toute la vie sacramentelle. Nous l’affirmons aussi dans le Credo : « pour nous les hommes et pour notre salut, il descendit du ciel ; par l’Esprit Saint il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme ».

Pouvons-nous dès lors, nous arrêter ne serait-ce que quelques secondes pour réfléchir à ceci : c’est dans sa sainte Humanité, que le Seigneur a affronté le diable ; c’est dans son intelligence d’homme, semblable à la nôtre, qu’il a encaissé et arrêté sur lui comme sur un bouclier, tous les mensonges de l’adversaire ; c’est dans sa mémoire d’homme, semblable à la nôtre, qu’il a gardé comme l’ultime trésor, la conscience de son identité de Fils bien-aimé du Père ; c’est dans sa volonté d’homme, semblable à la nôtre, qu’il a maintenu la résolution à mort de rester fidèle à Dieu son Père. C’est ainsi qu’il a pris sur lui toutes les tentations qui sont les nôtres, et a vaincu le diable, pour que nous puissions désormais triompher nous aussi dans la tentation ; en attendant d’enlever tous nos péchés sur lui-même, comme on porte un fardeau, celui de la Croix, afin que nous en soyons déliés, rachetés, et ainsi pardonnés et libérés.

Première tentation. C’est celle du peuple, des gens, de la France qui se lève tôt et qui travaille, pour ne pas dire celle des gueux : « que cette pierre devienne un pain ! » Quelqu’un se demandait il y a quelque temps : que faudra-t-il pour que les Français bougent ? Et un autre lui répondait : tant qu’il y a aura quelque chose dans le frigo, les Français ne bougeront pas ! Pour sûr, entre les aides de l’État et les amendes à 135 €, on arrive encore à s’en sortir, mais ça devient de plus en plus difficile. Mais enfin, mes enfants, ce qu’on appelle faussement les monnaies fiduciaires, ne sont en réalité que des lignes de chiffres dans une feuille de calcul sur des ordinateurs : finalement bien moins fiables que les cryptos qui elles, sont codifiées sur la blockchain…

Le Fils de Dieu est venu pour détruire les œuvres du diable : ne soyons pas étonnés de ce qu’il va se passer.


Deuxième tentation, « il l’emmena un peu plus haut ». C’est celle des puissants sur le devant de la scène ou dans les coulisses, des riches, des forts, aussi des militaires et de ceux qui portent les armes. Celle de ceux qui se servent de l’argent pour arriver au pouvoir, et du pouvoir pour augmenter leur argent. Vous savez, le fameux pantouflage au vu et au su de tous. « Tout cela m’appartient, et je te le donnerai, si tu te prosternes pour m’adorer ». Et ils le font ! Devant les caméras et sans mystère ; les symboles sans équivoque ; sans vergogne, les regards complices dans le dos des enfants.

Ceux-là nous ont fait en quelques dizaines d’années une législation fondamentalement contraire à chacun des Dix Commandements, à commencer par le Premier : tu adoreras le Seigneur ton Dieu et lui-seul, dont plus personne n’a cure au plan public, pas même nous, les cathos ; les mêmes qui nous ont pillés au point que nous voilà endettés pour des milliers de milliards d’euros pendant des générations ; encore et toujours les mêmes, que nous remettons aux affaires après que le Seigneur nous en a débarrassés et une et deux et trois fois ! Comme aux chaises musicales, mais là ce n’est pas un qui s’en va à chaque tour, c’est deux maroquins qu’on rajoute, oui, les portes-feuilles de ministres. Et ils sont revenus non pas pour rendre des comptes et dire où est passé l’argent, mais apparemment pour s’en prendre surtout à notre épargne : financer la guerre ou l’union, c’est un peu la même chose.

Mais comment donc ? Mais simplement par ces incantations citoyennes qui tétanisent notre intelligence et neutralisent notre volonté, en une infernale magie noire, et nous n’en gardons aucun souvenir sinon la fierté d’avoir fait barrage ! Pourrions-nous enfin regarder les faits, et ne plus écouter les mots à la c.. de dupes ? Tenez, célébrations d’ouverture et de fermeture des J.O : ah, magnifique, l’art comptant pour rien ; un peu osé tout de même ? Mais on a osé, puisque c’est le culte sanguinaire imposé à tous. Tout de même, on n’est plus en chrétienté, on ne va pas revenir à l’Inquisition.. Par contre, le scandale absolu, c’est qu’un de ces tout nouveaux dirigeants catholiques outre-atlantique, exhibe une croix de cendres sur son front, Mercredi dernier lors d’un discours officiel. Ah lala, c'est ça qu'on trouve lamentable.

Le Fils de Dieu est venu pour détruire les œuvres du diable : ne soyons pas étonnés de ce qu’il va se passer.


Troisième tentation. « Il l’emmena au Temple ». C’est l’apothéose, le premier ordre de la société, le clergé, le haut clergé, disons carrément l’Église, pasteurs et fidèles. Et là, le diable se sert de la Parole de Dieu comme tentation ! De fait, nous sommes gavés de la Parole de Dieu, tandis que plus personne ne lit le Catéchisme : le dernier exégète auto-proclamé exige la rectification des traductions tous les dix ans, parce que le mot grec n’est pas exactement l’hébreu, qui lui-même ne correspond plus du tout à ce que le français signifie aujourd’hui ; tandis que la doctrine s’estompe dans le flou. Jésus repousse cette tentation par ces mots: « Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu ! » Il y a plus de cent ans : pour avoir la paix, il faut dire le chapelet chaque jour ; et nous faisons des rencontres et des colloques pour la paix. Justement, 1925-2025, la Vierge Marie explique à Lucie que pour établir le culte de son Cœur immaculé et hâter le Royaume du Christ sur la terre, il faut répandre la dévotion des Cinq premiers Samedi du mois : des associations de fidèles s’en sont emparées un peu partout dans le monde et les grands sanctuaires mariaux ; mais la Hiérarchie ne semble pas vraiment concernée. Ne serait-ce que là, aujourd’hui : on fait des marches et des veillées de prière dans les diocèses pour avoir des vocations ; et lorsque des jeunes gens, improbables, se donnent au Seigneur, rentrent au séminaire et sont finalement ordonnés jeunes prêtres, il y en a un plein vivier à cinq minutes de chez moi, on n’en veut pas ! Et c’est moi, l’ancien, qu’on sollicite à remonter sur les planches pour que le spectacle continue !

Le Fils de Dieu est venu pour détruire les œuvres du diable : ne soyons pas étonnés de ce qu’il va se passer.


Il reste deux lignes à l’Evangile : vous permettez que je termine ? Merci. « Ayant ainsi épuisé toutes les tentations, le diable s’éloigna jusqu’au temps fixé » Inquiétant ! Qu’est-ce ?.. Mais sûrement, Gethsémanie ! Jésus l’affirme, alors que la Passion vient de commencer : « voici qu’il vient le prince de ce monde. Sur moi il n’a aucun pouvoir, mais il faut que le monde sache que j’aime le Père, et que je fais comme le Père m’a commandé ». Ouf, j’avais peur qu’il s’agisse de nous ! Mais allons-nous le laisser seul ? Au contraire, deuxième lecture : « si tu crois dans ton cœur que Jésus est Seigneur, si ta bouche proclame que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé. » Tout le Carême est une préparation au renouvellement de nos promesses baptismales, en même temps que nos chers Catéchumènes seront Baptisés, Confirmés, et Eucharistiés au cours de la Vigile pascale. Or les promesses baptismales se déroulent en deux temps, incontournables, non interchangeables, et inséparables. Premier temps : renoncez-vous au mal ? Renoncez-vous au péché ? Renoncez-vous à satan qui est l’auteur du péché ? Deuxième temps : croyez-vous en Dieu le Père tout-puissant ? Croyez-vous en Jésus Christ son Fils, notre Seigneur ? Croyez-vous en l’Esprit Saint, à la sainte Église catholique, jusque dans la vie éternelle ? Amen.

Le Fils de Dieu est venu pour détruire les œuvre du diable : ne soyons pas étonnés de ce qu’il va se passer. Amène !