Commentaire à la Lettre aux bénévoles
du pèlerinage Via Lucis à Lyon
Cette lettre avait été publiée le 11 avril sur un blog catho, envoyée aux bénévoles du Pèlerinage pour leur annoncer qu'on renonçait à ce qu'il se déroule en octobre prochain. Son contenu m'a donné à réfléchir, et je m'en suis fait le commentaire paragraphe par paragraphe pour mettre mes idées en place.
Au paragraphe 1. Le positionnement ecclésial est erroné : pour parler au monde, ne pas être des passagers clandestins. La Note de la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi, « sur certains aspects de l’Église comprise comme communion » (28 mai 1992) rappelle avec force que le Baptême nous agrège d’abord à l’Église universelle, et ensuite à l’Église particulière où il est célébré (cf. n°10, infra). Ce n’est donc pas au ticket de passage, délivré par l’archevêque, que l’on doit d’être un passager légitime, mais au titre de son Baptême.
Au paragraphe 2. Ne pas résister aux abus, c’est s’en rendre complice. Les fidèles laïcs n’ont pas besoin de l’accord et du soutien de leur archevêque pour mettre en œuvre les fonctions et charismes qui leur sont propres dans leur vie chrétienne, la vie spirituelle et l’apostolat (cf. LG 31-37). Ils peuvent librement choisir les prêtres pour leur accompagnement, pourvu que ceux-ci soient en position régulière et sans préjudice à leur ministère principal (cf. CIC 324).
Au paragraphe 3. En revanche, ils n’ont pas à se mêler des rapports entre le Pape et les Évêques ; surtout pour évoquer à charge un motu proprio du Souverain Pontife, lequel est leur premier Évêque au titre de la Primauté personnelle et immédiate sur toute l’Église, pasteurs et fidèles (cf. LG 22).
Au paragraphe 4. A la peine au regard du formidable élan de mobilisation, il faut surtout déplorer la fin des grâces déjà à l’œuvre dans la préparation, et la neutralisation de celles promises à la réalisation du pèlerinage pour le salut des âmes (dont l’indulgence plénière, concession quotidienne, rendue accessible entre autres, par la récitation du chapelet à plusieurs ; aux conditions habituelles de la confession et de la communion, grandement facilitées en de telles occasions).
Au paragraphe 5. L’injustice est surtout iniquité, car les fidèles ont droit aux biens surnaturels s’ils ont les conditions requises par le droit, à commencer par les Sacrements et sacramentaux ; à l’intégralité de l’Évangile et à la rectitude de la doctrine ; au respect de leur condition de fidèles du Christ, et non d’affidés, fût-ce du Primat des Gaules. Il faut donc oser penser qu’on recule ici devant ceux qui encourent, apparemment, l’indignation de Dieu tout-puissant et des bienheureux Apôtres Pierre et Paul, lancée à perpétuité par la Bulle Quo Primum Tempore ; une saine résistance aurait peut-être permis de se reprendre pendant qu’il est encore temps.
Au paragraphe 6. De fait, l’incompréhension relevée avec les deux citations du CEC, est en réalité un dysfonctionnement cognitif. L’imposer est un viol de l’intelligence ; s’y soumettre, une abdication de la raison.
Au paragraphe 7. Car, avant même le courage moral du bon combat, on doit avoir le courage intellectuel de réarmer l’intelligence : principe d’identité et de non-contradiction. « Que votre oui, soit oui ; que votre non, soit non. Tout le reste vient du diable ».
Au paragraphe 8. A quand l’esprit de foi et la juste ecclésiologie, qui voit les fidèles relever du Christ et de son Esprit au titre de leur Initiation Chrétienne ? Liberté et dignité des enfants de Dieu, au service desquelles Notre Seigneur Jésus Christ a établi le pouvoir sacré du sacerdoce ministériel (cf. LG 10 et 30).
basclergeensabots
La Vieille Poste, 12 avril A.D. 2025
CDF, L’Église communion, n° 10 : Tout fidèle, par la foi et le Baptême, est inséré dans l’Église une, sainte, catholique et apostolique. On n'appartient pas à l’Église universelle de façon médiate, à travers l'appartenance à une Église particulière, mais de façon immédiate, même si l'entrée et la vie dans l’Église universelle se réalisent nécessairement dans une Église particulière.
En outre, l'appartenance à une Église particulière n'est jamais en contradiction avec la réalité qui veut que dans l’Église personne ne soit étranger: dans la célébration de l'Eucharistie tout particulièrement, tout fidèle se trouve dans son Église, dans l’Église du Christ, en faisant abstraction de son appartenance ou de sa non-appartenance, du point de vue canonique, au diocèse, à la paroisse, ou à l'autre communauté particulière où cette célébration a lieu. En ce sens, restant sauves les déterminations nécessaires de dépendance juridique, celui qui appartient à une Église particulière appartient à toutes les Églises; en effet, l'appartenance à la Communion, comme appartenance à l’Église, n'est jamais purement particulière: elle est toujours universelle par sa nature.
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