04 septembre 2024

Messe votive le Vendredi en l'honneur du Sacré Coeur de Jésus - Loublande

 

 

Nous célébrons aujourd'hui la messe en l'honneur du Sacré-Cœur de Jésus. L’épître nous invite à sonder la longueur, la largeur, la hauteur, la profondeur de cet amour du Christ qui surpasse pourtant toute connaissance. Spontanément nous pensons à l'infini de l'amour de Dieu, puisque le Christ est vrai Dieu ; alors qu'il s'agit de la charité qui est dans son cœur humain, dans son Âme avec une intelligence, une mémoire, une volonté, et de son Corps avec ses mains et ses pieds, en tout semblable aux nôtres, sauf le péché justement. Et pour cela nous allons nous arrêter quelques instants sur l'invocation Cœur Sacré de Jésus broyé à cause de nos péchés ayez pitié de nous ; et non pas comme on le dit souvent et plus superficiellement : broyé par nos péchés. Un peu comme on représente le Cœur immaculé de Notre-Dame à Fatima, entouré d'épines et chaque épine est une offense au Cœur immaculée de Marie qu'un acte de réparation n'a pas enlevé. Ainsi le Sacré-Cœur de Jésus serait-il broyé par nos péchés ; un peu comme s'ils se cristallisaient en deux meules avec la chair du Cœur du Christ broyé entre ces pierres toujours en mouvement.

En réalité les choses sont plus profondes que cela, et la formule de Claire Ferchaud est merveilleuse de précision théologique: certes nos péchés sont chacun une offense qui touche le Cœur de Jésus, mais ils provoquent en son Cœur un effet sans commune mesure avec ce qu'ils sont en eux-mêmes. Ils maintiennent le Cœur de Jésus comme une fournaise incandescente qui brasse continuellement son amour et sa souffrance. Car s'il n'aimait pas ces hommes pécheurs, peut-être bientôt endurcis mais pas encore, les péchés par eux-mêmes ne suscitent pas l'amour mais la colère, la justice et le châtiment: de sorte qu'à strictement parler, le Cœur Sacré de Jésus n'est pas broyé par nos péchés mais à cause de nos péchés, par son Amour et par sa Souffrance qu'il offre pour les péchés passés, présents et futurs en réparation ; et il s'offre encore lui-même en Personne pour être notre expiation, lorsqu’il voit tous ceux qui rendront vaine pour eux sa Passion.

On peut essayer de le comprendre en pensant à la Compassion bienheureuse du Cœur immaculé de Marie : indicible consolation, mais que le diable en cet instant lui transforme en ultime tentation. Elle souffre parce qu'elle l'aime et lui en est profondément consolé : maman au moins, sait et comprends ! Mais l'adversaire porte de nouveaux coups : non seulement ta passion ne servira pas au plus grand nombre, mais tu n'as même pas pu préserver ta Mère d'une si horrible souffrance; d'ailleurs pourquoi souffre-t-elle ? à cause de ta folle prétention à te dire le Fils de Dieu et le Rédempteur du genre humain. Arrête tout ça et descend de la Croix, va la consoler, fils indigne. Mais s'il n'y avait pas nos péchés, ces deux Cœurs seraient comme un seul cœur dans la béatitude de la plénitude de grâce qui leur est commune, dans l’Effusion de l’Esprit Saint sur le Verbe incarné et la Mère de Dieu. Cœur Sacré de Jésus broyé à cause de nos péchés, ayez pitié de nous !

D'autant qu'on sait, depuis, que le cœur peut être brisé par l'excès des angoisses et de la souffrance. De sorte que le Cœur Sacré de Jésus était déjà béant dans sa poitrine, lorsque le soldat lui ouvrit le côté, et aussitôt il en sortit du sang et de l'eau. Celui qui a vu rend témoignage et celui-là sait qu'il dit vrai. Ce que confirme le grand cri lorsque Jésus meurt: ce n'est donc pas le coup de lance qui a ouvert le Cœur du Christ, mais son trop grand amour et l'excès de sa souffrance.

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