04 septembre 2024

Messe votive le Samedi en l'honneur de la Vierge Marie - Loublande

 

L’Evangile que nous venons d’entendre nous invite à nous arrêter quelques instants sur le pivot de la vie spirituelle de chacun d’entre nous, qui est aussi la croix des faits de Loublande : comment conjuguer la fidélité absolue à ce que nous recevons du Ciel, avec l’abandon et la confiance, la docilité, qui est au-delà de l’obéissance héroïque, un consentement de tout l’être ?

C’est ce que nous voyons en Claire. Elle est totalement fidèle à ce qu’elle reçoit d’En-Haut, au point de dire, à propos des prêtres qui passent : aucun d’entre eux ne peut être Apôtre de l’Agneau ; ils sont trop humains, et dans l’esprit du monde. Et à propos des petites Sœurs dans les début de la Communauté : comme elles sont imparfaites ! Et elle se voue à leur formation. Elle s’abandonne à la volonté de Dieu, et c’est l’obéissance héroïque, et c’est le consentement de tout l’être à l’enfouissement, à l’enterrement, pour une résurrection.

C’est ce que nous voyons aussi en sainte Jeanne d’Arc : la mission reçue du Ciel, c’est de mener le roi se faire sacrer à Reims. Envers et contre tout : mission accomplie ! Alors ses Voix lui disent : nous serons toujours avec toi, désormais prends tout en gré, c’est-à-dire consens à tout. Et c’est l’arrestation à Compiègne, puis vendue par les Bourguignons aux Anglais, ensuite l’emprisonnement et le procès. Alors qu’elle toise de bien haut ses juges ecclésiastiques, dont le Cardinal d’Angleterre, voici qu’elle faiblit une fois, reconnaissant que ce n’était peut-être pas ses Voix. Rentrée dans son cachot, ses Voix lui disent : qu’as-tu fait ?! Alors elle se reprend, et à la sessions suivante du procès, qui sera dès lors la dernière, elle dit que cet aveu lui a été extorqué et que oui, tout est du Ciel. Ses juges alors exultent : la voilà relapse, elle est revenue à son erreur, ils vont pouvoir la brûler. Réhabilitée quelques années après, puis béatifiée et canonisée au XX° siècle, elle est patronne secondaire de la France.

Saint Joseph : il est en présence de la Mère de Dieu et du Verbe incarné ; mais c’est lui qui exerce l’autorité dans la Sainte Famille. Ce n’est pas l’Enfant qui dit : Maman, dis-lui qu’on doit partir ! C’est lui qui reçoit d’En-Haut l’avis qu’il faut fuir, et la nuit-même il prend l’Enfant et sa Mère et se retire en Egypte, sauvant le Trésor de Dieu et de notre Rédemption. C’est lui encore qui discerne, après que le Ciel lui ait fait savoir la mort d’Hérode, qu’il vaut mieux s’éloigner du pouvoir central politique et religieux : ils retournent donc à Nazareth, en Galilée.

La Vierge Marie à l’Annonciation : la voici devenue à l’instant la Mère de Dieu. Que voyons-nous alors ? Non pas : je suis la Mère de Dieu, donc voici mes instructions, premièrement, deuxièmement, troisièmement, vous pouvez disposer. Mais : je suis la servante du Seigneur, que tout se fasse pour moi selon ta parole.

Le Verbe incarné : pour nous les hommes et pour notre salut, il descendit du Ciel ; par l’Esprit Saint il a prit chair, non pas dans, mais de la Vierge Marie et s’est fait homme. C’est elle qui lui tisse sa sainte Humanité de sa propre substance et façonne doucement le petit Cœur, qui à un moment commence à battre, le Cœur Sacré de Jésus ; nourri ensuite du lait de son sein, comme on vient de l’entendre, pour qu’il grandisse et se développe jusqu’à sa stature d’Homme.

Et dans sa Passion, lui qui avait enseigné, si on te frappe sur la joue droite, tends encore l’autre ; lorsqu’il reçoit la gifle du soldat : c’est ainsi que tu parles au grand Prêtre! Il fait d’abord la vérité : si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal ; mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? Et seulement ensuite, il se livre à nos coups et à nos crachats, au procès devant Pilate et à la flagellation, à la Croix, puis à l’abîme : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? et plus profond encore : Père, entre tes mains je remets mon esprit. Et finalement : tout est accompli. Pourquoi dit-il : tout est accompli ? Parce que c’est là : la sublime adoration, la profonde action de grâces, l’intégrale expiation, l’irrésistible imploration.

Au fait, j’allais oublier : à la communauté des petites Soeurs, on récite chaque matin les Litanies de la Providence ; dont le refrain n’est pas : Mon Dieu faites que ceci, mon Dieu faites que cela ; mais : Providence de Dieu... secourez-nous, Providence de Dieu... secourez-nous, Providence de Dieu... secourez-nous.

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