04 septembre 2024

20240829 : Décollation de saint Jean Baptiste - Loublande

 Chapelle inachevée de la Forteresse du Mont Valérien


L’Evangile que nous venons d’entendre nous montre toute l’abjection du pouvoir, jusqu’à l’écœurement, jusqu’au découragement. Mais ce n’est pas cela qu’il faut regarder : il faut lever les yeux vers les réalités qui surplombent ces turpitudes. Nous retiendrons ici à Loublande, bien sûr, « Voici l’Agneau de Dieu » par quoi saint Jean Baptiste désigne le Christ, le Verbe incarné au milieu de nous, en même temps qu’il se présente lui-même, car il est le Précurseur. Il est mort pour la droiture de sa parole, en témoignage à la Lumière, puisque Jésus est né, est venu dans le monde pour une seule chose : rendre témoignage à la vérité ; quiconque est de la vérité, écoute sa voix.

Saint Jean Baptiste est décapité dans son cachot sans revoir le jour, mais en réalité il était déjà passé tout en Dieu bien avant. Nous lisons en effet au chapitre 3 de l’Evangile selon saint Jean, que certains disciples du Baptiste, alors que les meilleurs étaient partis derrière Jésus, viennent lui dire : voici qu’il baptise aussi, et tous vont à lui ; bien que Jésus ne baptise pas lui-même, mais seulement ses apôtres. Alors saint Jean Baptiste leur répond : aucun homme ne peut s’attribuer ce qu’il n’a pas reçu d’en-haut. Vous-mêmes m’êtes témoins que j’ai dit : je ne suis pas le Christ, mais je suis envoyé devant lui. Celui qui a l’épouse, est l’Epoux ; et l’ami de l’époux qui se tient là et qui entend sa voix, est ravi de joie. Telle est ma joie, et elle est parfaite : il faut que lui grandisse et que moi, je diminue.

Oserons-nous le parallèle avec la Vierge Marie, tellement au-delà du Baptiste, lorsqu’au pied de la Croix, il semble que Jésus qui va mourir, anéantisse sa Maternité divine en lui disant : Femme voici ton fils, en visant saint Jean. Elle consent, et dans une douleur indicible, sa Maternité divine se prolonge alors en maternité universelle : Mère de Dieu, Mère du Christ, mère de l’Église, mère des pasteurs, mère des fidèles, mère de tous ceux qui seront sauvés par la Croix de son Fils, de génération en génération. Elle qui avait enfanté sans douleur par le privilège de sa Virginité perpétuelle, la Tête, Jésus Christ, enfante là le Corps tout entier de l’Église, dans une souffrance telle qu’elle est la reine des Martyrs, et en vérité co-rédemptrice, dans cette participation unique à la Passion du Seigneur.

Chacun pourra s’essayer à voir dans une telle plénitude de grâces, le reflet de ce que fut la souffrance de Claire, qui a porté d’avance, dans le Cœur Sacré de Jésus broyé à cause de nos péchés, tout ce que serait la promesse inouïe de la Messe Perpétuelle ; tandis qu’elle se tient sous un Ciel d’airain que rien ne pourra plus ouvrir, sinon la descente sur les Rinfilières, de la sublime adoration, de la profonde action de grâces, de l’intégrale expiation, de l’irrésistible imploration. Non pas une œuvre par laquelle nous allons nous dédouaner devant Dieu de toutes les horreurs du monde et de la France et de l’Église, mais une Immensité qui se sera vécue en nous, et en Qui nous vivrons éternellement.

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