08 septembre 2025

ANNEXE : l'allégorie de la bassine de fromage blanc ou de yaourt


ANNEXE

L’allégorie de la bassine de fromage blanc ou de yaourt


Dans notre union au Seigneur, nous oublions trop souvent que nous ne sommes pas Dieu ! Ce qui est en lui toujours en plénitude, est chez nous limité et à reprendre sans cesse, dans une persévérance qui est don de sa grâce en même temps qu’elle fait notre mérite. Le texte précédent est peut-être difficile à suivre, entre la Somme et le latin, toussa ; c’est pourquoi nous avons ici avec tout le respect dû à un si éminent sujet, l’allégorie de la bassine de yaourt. Comme dirait saint Thomas, l’abîme entre la Réalité et la comparaison de comptoir, nous évitera paradoxalement le reproche d’atteinte à la sainteté de l’objet. Ainsi, chaque élément sera à sa place et dans son rapport aux autres éléments, et nous pourrons mieux comprendre.

La bassine de yaourt, inépuisable, représente le Mystère du salut, dans la sainte Humanité de Jésus-Christ Souverain Prêtre, et le Cœur immaculé de Marie et la sainte Église Catholique. La Messe, ce sont les pots mis à disposition par l’Église, présentés au Seigneur et qu’il remplit toujours à ras bord de yaourt. Autant de cuillerées qu’on peut prendre dans autant de pots représentent notre participation au mystère du salut : notre joie d’être sauvés, les vertus théologales, nos communions, la vie chrétienne nourrie par la grâce.

Remarquons qu’en cela la gloire de Dieu est toujours première dans le culte qui lui est rendu ipso facto, puisque c’est lui qui fournit le yaourt, et les pots, et les cuillères ; Il nous fait même manger cuillerée après cuillerée, comme la Vierge Marie aussi avec une telle patience, ne jouons jamais les grands : « une cuillerée pour Jésus, une cuillerée pour Marie, une cuillerée pour la conversion des pécheurs, une cuillerée en réparation etc... ».

Les cuillères sont de deux sortes : en bois, celles des Baptisés ; en argent, celles des Prêtres, car il y a entre le sacerdoce royal des Baptisés et le sacerdoce Ministériel une différence de nature et non de degré. Ce sont les cuillères en argent qui ouvrent les pots. Précisons néanmoins que la grande cuillère en bois de la fille de ferme mystique en son humilité, peut très bien emporter plus de yaourt, que n’en emporterait la petite cuillère en argent de l’abbé de cour.

Certains peuvent offrir des pots à leurs intentions, et toute l’Église en profite. Les pots peuvent être individuels, ou en batteries de quatre, six, huit, douze, seize, ce qui est impressionnant, avec chacun sa cuillère en argent pour l’ouvrir. On peut avoir un seul pot, éventuellement remarquable, avec plusieurs cuillères en argent, dans lequel chaque prêtre puise la mesure de l’intention qu’il honore : c’est la concélébration.

Les pots de yaourt « nature », sont ceux de la messe romaine traditionnelle, comme la Manne en son austérité pour la traversée du désert. Les pots de yaourt « sucré », sont ceux de la messe romaine actuelle en latin ; avec éventuellement les différents arômes de l’adaptation aux langues vernaculaires, comme Panem de caelis omne delectamentum in se habentem. Les pots de yaourt « aux fruits », sont ceux des vénérables rites orientaux catholiques.

A chacun de prolonger l’allégorie pour formuler ses questions et y trouver les réponses.


Basclergeensabots

La Vieille Poste 6 septembre A.D. 2025, premier Samedi du mois


22 août 2025

LA DÉMONSTRATION THÉOLOGIQUE

 


LA DÉMONSTRATION THÉOLOGIQUE

 

  • "Sacramenta significando causant"
  • Validité de la messe actuelle
  • Préférence sans réserve pour la messe traditionnelle
  • L'une et l'autre sont le bien commun de l’Église 
 
 
 
 
On va certainement reparler de plus en plus souvent de la Messe. C’est pourquoi il semble opportun de présenter le principe-clé de la théologie sacramentaire, qui permettra à chacun, Dieu aidant, de se faire une opinion solide à partir de tout ce qui sera dit et fait par les uns et les autres. Ce principe éclaire notamment trois questions théologiques de première importance : la validité de la messe dite de Paul VI et des ordinations faites après Vatican II ; la préférence à donner néanmoins sans réserve à la célébration de la messe dite de S. Pie V ; l’urgence pour l’Église et chacun d’entre nous, d’assumer l’intégralité de la vie liturgique. « Sacramenta significando causant » est un principe à tiroirs comme les charades, qui ouvre lui-même sur l’intention du ministre et l’adage « Ecclesia supplet ».


Les Sacrements agissent « en signifiant »

Les sacrement agissent « en signifiant ». Cela veut dire que l’effet que produisent les sacrements ou la grâce qu’ils communiquent, sont réalisés effectivement par les mots et les gestes qui signifient ces effets et ces grâces et nous permettent ainsi de les recevoir. Par exemple : « Untel, je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit » en versant de l’eau sur Untel, signifie et réalise l’effacement de la tache originelle et le cas échéant des péchés personnels, l’impression du caractère baptismal et le don de la vie divine. Telle est la dignité dans laquelle Dieu nous établit lorsqu’il nous touche : Son Esprit s’adresse à notre esprit pour signifier ce qu’il fait, afin que nous sachions qu’il le fait et y apportions le consentement du meilleur de nous-mêmes. C’est ainsi que rien n’est jamais purement automatique ou matériel dans les choses de Dieu avec nous, comme le serait une magie, mais toujours hautement personnel, y compris et surtout lorsqu’il s’agit d’entrer dans le mystère du Verbe incarné.

On comprend alors que l’intention du ministre soit décisive dans l’administration des sacrements. Il ne s’agit pas du contenu de sa conscience intellectuelle ou psychologique au moment où il célèbre, mais de la décision dans sa volonté de faire ce que veut faire l’Église dans cette célébration. Cette intention se voit dans l’attitude générale du ministre ; elle est présumée puisqu’il emploie les rituels, gestes et paroles de l’Église ; elle est simplement exprimée quand on dit : « je vais dire la messe », et non pas « je vais à la pêche » . Il n’est pas besoin de questionner la théologie ou la conception qu’il a du ministère sacerdotal, car « l’intention du ministre » ne se situe pas à ce niveau, mais dans la volonté qu’il a de faire ce que fait l’Église : le Christ et l’Église agissent, le ministre met sa personne à disposition pour que cela se fasse ; même s’il ne sait pas pleinement ce qui se fait.

Dès lors, en tout et pour tout, l’Église supplée si nécessaire, au positif et au négatif, puisque c’est elle la partenaire principale du Christ, en tant que son Épouse, et en tant que son Corps mystique dont il est la Tête. Par exemple, l’idéal est que nous soyons bien disposés avant de recevoir un sacrement : si ce n’est pas le cas, l’Église supplée, le sacrement est donné et reçu, nous manquons une partie des grâces, mais elles sont comme en sommeil, jusqu’à ce qu’elles puissent trouver chemin à leur éclosion dans notre âme. L’idéal est que les ministres soient accordés à la sainteté des biens qu’ils administrent : si ce n’est pas le cas, l’Église supplée, le sacrement est donné et reçu, sans bénéfice pour le ministre sinon un rappel à conversion, et les fidèles auront peut-être même un surcroît de grâce en offrant leur peine d’être mal traités au cœur des choses saintes. Mais l’Église soutient aussi au positif, en ce que les effets des sacrements ne se limitent pas à ce que le ministre même le plus saint en perçoit, ni à ce que les fidèles même héroïques en font, mais rejoignent l’immense trésor des mérites du Christ dans la communion des Saints, à laquelle les sacrements contribuent tout en en étant aussi la dispensation.

Ce principe-clé permet, pour les questions décisives qui nous occupent, une démonstration théologique claire et sûre, dont chacun pourra juger après y avoir réfléchi.


La Messe de Jésus-Christ

Validité de la messe dite de Paul VI et des ordinations après Vatican II. Remarque au passage, « le bref examen critique » souvent mentionné, n’a porté que sur une messe qui fut célébrée seulement quelques mois dans l’Église (promulguée en juin 1969, critiquée en septembre 1969 avec réponse deux mois plus tard) puis remplacée en 1970 après amendements, comme ensuite en 1975 (IIa editio typica) et encore en 2002 (IIIa editio typica) ; corrections, reprises, ajustements et développements allant généralement dans le sens de réduire l’écart avec la Tradition. Quoi qu’il en soit, saint Thomas pose la question : quand exactement la transsubstantiation est-elle opérée ? Et il répond tout simplement : lorsque les mots qui la signifient sont prononcés, parce que les sacrements agissent en signifiant ; et ces mots sont : « hoc est enim corpus meum » ; ainsi que « hic est enim calix sanguinis mei novi et aeterni testamenti ». Or ces mots figurent strictement à la Consécration dans toutes les prières eucharistiques de la messe de Paul VI. Et comme on a par eux la double transsubstantiation du Corps et du Sang séparés sur l’Autel, la mort du Christ est signifiée et donc aussi rendue présente (les sacrements opèrent ce qu’ils signifient): c’est donc bien identiquement le seul et unique sacrifice du Calvaire, sous les apparences sacramentelles non sanglantes du Corps et du Sang du Seigneur.

« Oui, mais ils ne croient pas à la Transsubstantiation et ne parlent jamais du Sacrifice ». Cependant, ils disent les paroles qui signifient ce qu’elles opèrent ; avec l’intention de dire la messe, c’est-à-dire de faire ce que fait l’Église quand la messe est dite. Dont acte.

« Mais sont-ils encore prêtres depuis qu’on a changé le rituel des ordinations ? » Je répondrai par mon cas personnel. Important, après tout : la messe que je dis depuis plus de quarante-quatre ans est-elle un simulacre ou bien la messe ? J’ai été ordonné par le Cardinal Léon-Etienne Duval, archevêque d’Alger, Mohamed Duval pour les intimes, qui était condisciple d’un certain Marcel Lefebvre au Séminaire Français de Rome dans les années 20, avec comme Recteur du Séminaire le fameux Père Le Floch (plus Action Française que lui, tu meurs), celui-là même qui fut l’intermédiaire pour l’audience que Benoît XV avait accordée à Claire Ferchaud, et que le Saint Père n’a pu honorer, rappelé à Dieu entre temps. Le Cardinal Duval était donc, sans nul doute, Évêque dans la succession Apostolique. Lorsqu’il ordonnait des prêtres en utilisant le rituel de l’Église, il avait l’intention de faire ce que fait l’Église depuis les Apôtres, et il faisait donc des prêtres. Pour mon ordination, le rituel était celui de Paul VI, avec comme signe l’imposition des mains en silence, puis les paroles consécratoires : « Nous t’en prions, Père tout-puissant, donne à ton serviteur que voici d’entrer dans l’ordre des prêtres ; répands une nouvelle fois au plus profond de lui-même l’Esprit de sainteté ; qu’il reçoive de toi, Seigneur, la charge de seconder l’ordre épiscopal.. » paroles qui réalisent ce qu’elles signifient et que le Cardinal a prononcées avec l’intention de faire de moi un prêtre comme le fait l’Eglise : je suis donc instantanément entré dans l’ordre des prêtres, consacré par l’Esprit Saint à la charge de seconder l’ordre épiscopal. Précisons que Pie XII avait déjà fixé l’imposition des mains, et si la « tradition des instruments » (patène et calice) restait le grand moment, elle figure bien dans le nouveau rite aussi, avec les paroles : « recevez l’offrande du peuple saint pour la présenter à Dieu. Ayez conscience de ce que vous ferez, imitez dans votre vie ce que vous accomplirez par ces rites et conformez-vous au mystère de la croix du Seigneur ». L’essentiel est là, clair et assuré. Pour le reste, si nécessaire, Ecclesia supplet.

Pourquoi dès lors, préférer sans réserve la messe de S. Pie V ? Encore pour la même raison : tout simplement parce que les sacrements déploient leur efficacité par la manière dont ils la signifient. Et là, il est évident que la messe traditionnelle a atteint un tel degré de signification et de perfection dans le culte divin, l’expression de l’intégralité de la foi, la nourriture de la vie chrétienne et le salut des vivants et des morts, que toute autre façon de faire en diminue le fruit spirituel ; raison pour laquelle S. Pie V l’a promulguée à perpétuité, autorisé à perpétuité tout prêtre à la célébrer sans scrupule de conscience ni besoin d’autre autorisation, interdisant à perpétuité qu’on empêche de la célébrer ou d’y assister, interdisant à perpétuité qu’on oblige à célébrer autrement. Il est tout aussi évident que la messe de Paul VI explicitement allégée, simplifiée et largement adaptable, n’emporte plus autant de signification ni d’universalité, ni par conséquent autant d’efficacité dans la grâce à recevoir (les sacrements agissent en signifiant), ni par rapport au culte, ni par rapport à l’édification de la vie chrétienne ou le salut des âmes. Il est donc le plus souvent préférable, lorsque c’est possible, d’avoir la messe traditionnelle.

Le même principe explique pourquoi la généralisation de la concélébration reste contraire à tous les textes liturgiques, malgré l’usage courant. Le problème n’est pas précisément les « intentions de messe » : il suffit de l’énoncer pour le comprendre. Chaque prêtre prend en charge l’intention pour laquelle il dit la Messe ; et il applique à cette intention les fruits du Sacrifice qu’il actualise et rend effectivement présent, comme on l’a vu ci-dessus, en disant les paroles qui le signifient et opèrent la double transsubstantiation : imposition des mains, paroles de la Consécration et geste démonstratif. C’est exactement ce qu’il fait en concélébrant : il a donc bien célébré le Sacrifice et honoré l’intention.

Le problème de la concélébration se pose en réalité au niveau de ce qu’elle signifie (et donc de ce qu’elle réalise) comme grâces auxquelles elle donne accès ; et c’est justement la raison pour laquelle il est indu de la généraliser au point qu’elle devienne comme la forme normale de la messe, et encore pire le critère discriminant de toute messe. En effet, les deux significations majeures, et donc les deux grâces principales qu’on tire de la concélébration, ce sont d’une part la manifestation (et donc le renforcement) de l’unité du Sacerdoce reçu des Apôtres (idéalement on concélèbre avec l’Evêque) ; et d’autre part la manifestation (et donc le renforcement) de l’unité de l’Église qui constitue le fruit ultime du Sacrifice eucharistique. On comprend qu’elle est donc normalement réservée à des occasions particulièrement significatives ou exceptionnelles, typiquement le Jeudi Saint dans la Cathédrale ; et ne saurait être banalisée sans dommage, surtout pour des raisons simplement pratiques qui seraient déjà un aveu de mauvais aloi. D’autant qu’à la vérité, la concélébration se paie, comme dans un marché de dupes, par l’occultation ou la contradiction de plusieurs significations et grâces plus ordinaires mais plus immédiatement ordonnées au bien des âmes dans la célébration de la messe, et donc plus courantes et nécessaires, comme s’en rend compte le peuple chrétien par instinct : « ils sont tous là ensemble et il n’y a personne à notre église pour dire la messe » ; remarque légitime puisque la multiplication des prêtres et des messes a eu pour raison au départ, d’en rendre les grâces plus facilement accessibles au plus grand nombre.

Plus profond et plus grave : l’unicité de l’Autel et de l’Hostie, occultent invinciblement la multiplicité de ceux qui exercent dans la Personne du Christ seul Prêtre dans l’acte de son Sacrifice, et occultent donc la participation multipliée à l’application de ses fruits ; au point que c’est l’objection courante mais inexacte à la concélébration : « une seule messe est dite », oui, mais on voit bien tous les prêtres en couronne, dire chacun à voix basse les paroles de la Consécration, pour le Sacrifice. Comment ne pas évoquer le cardinal Ratzinger restant sans voix dans la crypte d’une des abbayes de la Tradition, devant les multiples messes basses célébrées par chaque moine avec son servant à chacun des autels latéraux ? Vraiment la puissance de feu spirituel de l’Église, décuplée au niveau de ce qui est montré et par conséquent aussi de ce qui est réalisé, répandu, compris et reçu.

Le dernier mot revient certainement à l’intuition de Claire Ferchaud pour la Messe Perpétuelle demandée par le Sacré-Cœur à Loublande: « C’est donc au nom de l’Univers qu’un Autel sur un point précis, ferait monter vers le Père, Dieu Eternel, sans interruption, le Seul Très Saint, l’Unique efficace Sacrifice de l’Agneau sans tache, la sublime adoration, la profonde action de grâce, l’intégrale expiation, l’irrésistible imploration » (Les Rinfillières). On en approcherait l’idée, si dans les réunions de prêtres, au lieu d’expédier la concélébration avant l’apéro, la messe était célébrée successivement par chacun d’eux à la chapelle au fur et à mesure, depuis le matin jusqu’à la fin de la rencontre, comme en fondement de toute l’œuvre pastorale qui se discuterait pendant ce temps-là par les autres dans la salle de travail: cela donnerait à comprendre, et réaliserait donc, que la pastorale n’est pas notre œuvre pour Dieu, mais l’action du Seigneur pour nous ; un retournement à 180° ! Connaît-on cette vision de Claire Ferchaud, touchante d’intimité, qui dit on ne peut mieux, le mystère du prêtre ? Avant la messe, elle voit Jésus à l’entrée du sanctuaire, tourné vers l’Autel de son Sacrifice, et il se retourne un peu en arrière sur la droite, vers la porte d’arrivée de la sacristie dans l’attente du prêtre ; celui-ci arrive, revêtu des habits sacerdotaux, et parvenu à l’entrée du sanctuaire il se fond dans la Personne du Christ et la messe commence.


La Liturgie de l’Église

On aura enfin compris après cinquante ans de guerre liturgique, que les deux camps doivent définitivement abjurer l’esprit révolutionnaire qui s’infiltre partout, et ne voit l’issue que dans la néantisation de la position adverse ; comme si l’on pouvait, en matière liturgique, faire table rase de ce que l’Église a vécu une fois comme l’exercice public de son Culte au Dieu vivant et vrai : qu’il s’agisse de la messe des siècles que nous appellerons « traditionnelle » ou de celle des cinquante dernières années que nous appellerons « actuelle ». En vérité, abominable des deux côtés, le mépris avec lequel on ose parler de ce qui est réellement l’offrande du Christ à son Père, en expiation de tous les péchés ; odieux de se glorifier de n’y jamais participer, comme gage d’impeccabilité dans la vertu chrétienne, qu’elle soit traditionnelle ou actuelle ; un peu Ponce Pilate, que militer pour qu’on nous laisse tranquilles dire notre messe comme si nous n’étions pas concernés par ce que font presque tous les autres ; nouveaux Caïphe, qui repoussent hypocritement dans les marges ceux qu’ils accuseront ensuite de faire bande à part. Mais l’heure n’est plus aux règlements de comptes ; à l’Église d’oser penser que la querelle et les abus liturgiques détournaient l’attention, comme l’arbre cache la forêt, du profond dysfonctionnement déploré en vain par les derniers Papes : une Eglise auto-référentielle et qui s’auto-célèbre. La remise en cause de ce que nous avons cru faire de meilleur est maintenant inévitable, et tous ceux qui ont vécu la période, Pasteurs et Fidèles de tous bords, doivent s’y atteler.

Posons d’abord deux questions préliminaires pour nous situer. Comment se peut-il que la Messe ne soit jamais célébrée nulle part telle que décrite et codifiée dans la IIIa editio typica du Missale Romanum, même pas ou très rarement par le Pape lui-même à Saint Pierre de Rome ? Certes, les traductions approuvées et les adaptations encadrées en sont la juste expression ; mais le modèle typique lui-même n’est jamais mis en œuvre, pourquoi ? Parce que l’Église universelle n’est plus qu’une abstraction, n’existe plus que « dans les églises particulières et à partir d’elles » (LG 23), modelée et se réalisant au gré de la vie locale des communautés. Or, la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi, dans la Note de mai 1992 « sur certains aspects de l’Église comprise comme communion », avait complété la formule de Lumen Gentium, en affirmant : les églises particulières existent « dans et à partir de l’Église universelle ». Car, expliquait la Note, dans cette intériorité mutuelle, l’Église Universelle précède chronologiquement et théologiquement les églises particulières parce qu’Elle les engendre à la foi apostolique comme leur Mère et en fait de véritables églises en se rendant Elle-même présente en elles. La réalité est donc à l’inverse de ce qui est généralement compris et vécu dans les diocèses : c’est bien en mettant en œuvre ce qui est de l’Église universelle, que les églises particulières sont continuellement façonnées comme de véritables églises à l’image de leur Mère la sainte Église Catholique, et se développent dans le lien de sa Communion pour participer à sa Vie. « La nature de mystère de ce rapport entre Église universelle et Églises particulières est évidente; ce rapport n'est pas comparable à celui qui existe entre le tout et les parties dans tout groupe humain ou société purement humaine » (Cf. nn. 7-9). On voit l’ampleur du travail à envisager, pour nous remettre dans la vérité de l’éclairage surnaturel de la doctrine catholique de l’Église, et de notre manière de vivre en son sein.

Mais à partir de cette première question, une seconde se pose, avec le même genre de réponse. Pourquoi y a-t-il eu un « après-Concile » au lieu de son application pure et simple ? Parce que le détournement de l’assemblée conciliaire a échoué, grâce notamment à la résistance courageuse de ceux qu’on a réduits comme la « minorité » traditionaliste, et grâce à la volonté tenace du Pape que les Documents soient adoptés à l’unanimité dans toute la mesure du possible : dès lors les textes ont dû comporter ce qui pouvait les rendre acceptables à la dite « minorité » aussi. Si bien que dès la fin du Concile, ceux qui s’appelaient fièrement les progressistes et étaient surtout quelques Evêques Français et Allemands avec leurs experts, ont écarté définitivement ces textes pourtant promulgués par le Pape et avec lui la quasi unanimité des Évêques, textes auxquels eux-mêmes avaient beaucoup travaillé mais qui ne pouvaient plus leur servir ; pour faire la promotion universelle d’un soi-disant « esprit du Concile » qui dissimulait de moins en moins bien la violence avec laquelle ils ont imposé leurs idées ; ce n’était au fond que la version ecclésiastique pédante du gauchisme bourgeois en plein essor à l’époque chez nous. Les derniers soubresauts de cette idéologie sécularisée, désormais exténuée non seulement dans le monde mais aussi dans l’Église, montrent par leur férocité, de quels endurcissements elle filait le masque débonnaire.

C’est pourquoi, au Manifeste de Notre-Dame de Chrétienté, après « Vérité » et « Justice », le mot « Réparation » serait plus approprié que celui de « Paix », car le Pardon qui s’oppose à la vengeance stérile, d’emblée acquis entre Baptisés, rend possible la justice et encourage la réparation, pour le plus grand bien de toute l’Église. Il y a eu scandale au plus haut niveau dans l’Église, et pas d’hier : or, François a mis en jeu l’unité de l’Église pour expliquer son intervention et la brutalité de son application en 2021 ; il n’est donc plus possible d’en rester au sentimentalisme et aux incantations, c’est au contraire l’occasion providentielle de faire enfin la vérité puisqu’il s’agit de la Foi, c’est à dire du dépôt sacré de la Révélation et du Salut donné, reçu, gardé, transmis.

Pour amorcer la pompe du repentir, osons enquêter sur la participation des fidèles laïcs au ministère des prêtres, vache sacrée de la pastorale, qui fit l’objet en août 1997 d’une Instruction de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi avec plusieurs autres Congrégations et Dicastères romains, comportant des principes théologiques et des dispositions pratiques. Immédiatement, émergent les axes majeurs de la pratique commune en désobéissance ! Rome demande et explique pourquoi les prêtres doivent se libérer d’autres tâches s’il le faut, pour célébrer eux-mêmes personnellement les funérailles ; dans les diocèses français ils sont interdits d’enterrement même pour des membres de leur famille. Rome préconise que les visiteurs de malades ne se transforment pas en ministres ordinaires de la communion, mais préparent par leur soutien fraternel les malades à recevoir le prêtre qui leur donnera les sacrements, en particulier la confession, l’onction des malades et la communion ; dans les paroisses françaises et les maisons de santé, les hosties consacrées circulent partout dans les custodes ou les boîtes à pilules en toute charité. Et pour faire bonne mesure, tandis que des Évêques français prennent des décrets interdisant plus de trois mariages d’affilée, pour retarder s’il est possible, le burn out de leurs prêtres, Rome avait demandé qu’ils explorent plutôt en conférence épiscopale la possibilité que des fidèles laïcs assistent aux mariages au nom de l’Église, puisque les ministres du Sacrement en sont les époux eux-mêmes. Où en serions-nous, si nous n’avions pas désobéi : en fait d’évangélisation ? de banalisation de l’Eucharistie ? de communion hiérarchique vitale du Peuple de Dieu dans la distinction des Prêtres et des Fidèles ?

Nous n’éviterons pas non plus quelques sentences inquisitoriales, au goût amer de la loi détestable des suspects, appliquée comme un nouveau style des relations dans l’Église, piétinant les consciences et bafouant Dieu qui seul sonde les cœurs et les reins ; une manière pourrait-on dire alla bergogliana, soudainement interrompue par la mort du Pape, et tous sont dans l’expectative à l’aube du nouveau pontificat. Que personne ne joue les victimes : se soumettre aux abus, c’est s’en rendre complice. Par contre, il n’est que justice et la réparation appelle, que les rôles soient inversés au moins une fois, ne serait-ce que pour retrouver la confiance. Que ceux qui ont imposé aux « suspects » de prouver leur reconnaissance de la messe actuelle en la célébrant et en y participant un Dimanche par mois, prouvent à leur tour que la messe actuelle est bien la suite organique de la messe traditionnelle, en la célébrant et en y assistant un Dimanche par mois dans leur paroisse. Ces mêmes qui prétendent croire encore à la transsubstantiation malgré des apparences douteuses, qu’ils prouvent leur bonne foi en communiant au moins une fois par mois à genoux et sur la langue. Que ceux qu’on accuse maintenant de ne plus savoir que la messe est avant tout un acte de culte envers Dieu, se disculpent en célébrant au moins un Dimanche par mois tournés vers le Seigneur et non pas les uns vers les autres.


Conclusion

L’Église a bon dos, elle a aussi les épaules larges ; elle en a vu d’autres, et elle a promesse de vie éternelle jusqu’à la Manifestation glorieuse de son Maître et Seigneur, tandis que le Juge est à nos portes. « Vous annoncez la Mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’Il vienne » dit l’Apôtre. Béni soit Dieu pour son Don ineffable, qui nous dépasse infiniment. Il y a la Messe où il nous élève jusqu’à lui pour le culte divin et trinitaire ; et la Messe où il vient à nous pour sanctifier nos vies. Même si Jésus Christ me fait face dans le grand Crucifix du maître-autel, plus simplement que par le visage de ce prêtre qui me regarde. De la consécration des personnes ou de la sacralité des choses, il ne faut évidemment pas choisir ; puisque le déroulement de l’Action par excellence, culmine dans la Présence substantielle qui surpasse tout.

On voudrait quelquefois trancher entre le subjectivisme de la célébration actuelle, et l’objectivité du rituel traditionnel, sans considérer la priorité réciproque de ces deux pôles dans notre être même. Saint Thomas l’exprime magnifiquement en deux formules métaphysiques. « La personne est ce qu’il y a de plus excellent en raison de sa nature rationnelle », elle est le « subpositum », le Sujet et ultime référent de son existence même, c’est pourquoi tout l’ordre sacramentel dans ce qu’il a de plus sacré, est fait « pour nous les hommes et pour notre salut » ; on reconnaît ici la légitimité de la messe actuelle, sa tonalité, son orientation. Mais la personne est aussi « en quelque sorte en puissance par rapport à ses actes », c’est-à-dire qu’elle ne peut s’accomplir pleinement qu’en s’unissant par ses actes spirituels à ce qui objectivement la dépasse et se donne à elle, capacité qui fait précisément son excellence. Et là, resplendit la perfection insurpassée de la messe traditionnelle.

Dès lors, il faut renoncer définitivement à reprocher à la messe ce qu’il lui manque par rapport à l’autre : en particulier pour les fidèles, c’est une terrible tentation qui mine la dévotion eucharistique en s’imaginant la préserver. Il faut pareillement renoncer, pour les prêtres, à essayer de les rendre identiques à défaut d’avoir pu en supprimer une : ces ajustements personnels sont la ruine de la discipline liturgique ; nul prêtre n’en a la faculté et ils sapent le respect que tous doivent à la Messe. Car chacune doit être reçue de l’Église dans sa cohérence propre, avec les grâces qu’elle exprime et qu’elle communique : le prêtre, en intendant fidèle, donnera à chacun au mieux de ce qu’il peut recevoir, de l’une et de l’autre, sa part de blé jusqu’au Retour du Maître. Peut-être faut-il alors simplement appliquer à la Messe aujourd’hui, la solution de saint Thomas à tant de problèmes théologiques inextricables pour les autres : Elle est une seule chose en réalité ; mais non pas dans notre façon de signifier. Ainsi le Concile de Trente : session XXII sur le Sacrifice de la Messe ; session XIII sur l’Eucharistie. De même Vatican II, Lumen Gentium 1 : l’Église est comme le sacrement, c’est-à-dire le signe et le moyen, de l’union intime avec Dieu ; et de l’unité de tout le genre humain. Finalement, les deux bras de la Croix: Jésus devait mourir; pour rassembler dans l'unité les enfants de Dieu dispersés.

 

basclergeensabots

La Vieille Poste, 21 août A.D. 2025, mémoire de S. Pie X

Pour mémoire

 


Guerre des Messes: Assez! 

(août 2024)


Sortie de crise

(mai 2025)

13 août 2025

Textes en souffrance - 7 : Réponse au Manifeste de Notre Dame de Chrétienté

 

Réponse au Manifeste « Pour la Vérité, la Justice et la Paix »

de Notre Dame de Chrétienté

 
 

Merci d’avoir pris le temps, au plus fort du Pèlerinage 2025, d’approfondir les questions pour nous faire part de vos réflexions et propositions. Honte aux clercs, pasteurs, biblistes, liturgistes, canonistes, théologiens, qui depuis des dizaines d’années se sont contentés de slogans dont la superficialité n’a d’égale que la brutalité des décisions lorsqu’ils en prennent ; à moins qu’ils ne se soient frileusement lovés dans un silence qu’ils estiment prudent, alors qu’il confine à la trahison ; d’aucuns veillant prioritairement à leur fond de commerce. Pourtant ces questions concernent l’Eucharistie, qui constitue tout le trésor spirituel de l’Église, puisqu’elle contient l’Auteur même de la grâce, comme l’enseigne le Catéchisme de l’Église Catholique au début du chapitre sur le sujet.

C’est pourquoi, à mon tour, réfléchissant à ces questions en particulier depuis un an, et dans le but de conforter votre position, je voudrais confirmer vos intuitions et surtout vous encourager à prendre en compte l’étape nouvelle que vous suggérez à la fin du Manifeste. Oui ! Il ne s’agit plus de sauver votre famille spirituelle qui resplendit dans la bénédiction de Dieu, mais bien d’aider l’Église elle-même à se reprendre, en l’arrachant aux ornières dans lesquelles elle se débat : pour sortir des impasses où on a bloqué l’Église, il faut obtenir de la Hiérarchie qu’elle reprenne le fil de la doctrine de la Foi, respecte la lettre et l’esprit des textes normatifs en matière de foi et de mœurs, applique le droit canonique, obéisse à la discipline ecclésiastique ; en mettant fin à l’arbitraire, par l’objectivité des relations surnaturelles qui tissent la communion ecclésiale. Je suis convaincu que cela ne pourra se faire sans ajouter dorénavant, à la fermeté docile, la dénonciation énergique des contradictions, des abus de pouvoir, des mensonges, de l’hypocrisie que Jésus lui-même ne supportait pas chez les chefs religieux : « Hypocrite, enlève d’abord la poutre de ton œil, et alors tu verras clair pour enlever la paille de l’œil de ton frère ».

Un versant « négatif » est désormais indispensable : il ne suffit plus de montrer sa bonne foi, il faut systématiquement mettre en évidence le « deux poids deux mesures », contester le bien-fondé et la régularité des décisions, incriminer les intermédiaires et l’arrogance des pasteurs. Tous doivent désormais savoir qu’on n’est pas dupe. Il faut chaque fois faire éclater à la lumière l’échec abyssal du progressisme bourgeois, frauduleusement assimilé à l’Évangile et abusivement imposé à l’ensemble de l’Église, et décrédibiliser tous ses suppôts. Car ceux qui exigent encore l’obéissance avec le plus de férocité, sont ceux-là mêmes ou leurs semblables, qui ont piétiné misérablement tout ce qui venait de Rome pendant cinquante ans. On a vu récemment que des Évêques peuvent être déposés : eh bien, la peur doit changer de camp ; les tribunaux ecclésiastiques ne sont pas dédiés qu’à la seule nullité des mariages. Puisse le Saint Père s’emparer de votre Manifeste et prendre à bras le corps la crise de l’Église, usine à gaz désastreuse et vaine, que l’œuvre de vérité aurait conjurée d'emblée. A cet égard, les mêmes enquêtes et rapports qu'on a imposés aux instituts, communautés et fidèles "tradis" devraient maintenant être menés dans toute l’Église, avec à la clé les mêmes décisions puissantes là où c'est évidemment nécessaire; ça pourrait être rapide.

Cependant, je crois que l'entreprise n'est plus à notre portée : l’Église auto-référentielle et qui s'auto-célèbre, dénoncée par tous les derniers Papes sans résultat, est à des années-lumière d'envisager une conversion au Christ. Seul Jésus Christ, en lui faisant mordre la poussière, la ramènera à lui et lui parlera au cœur comme au temps de sa jeunesse. Il évoque l'enfer à toutes les pages de l’Évangile; Elle, plus jamais. Les successeurs des Apôtres se figurent en être les nouvelles fondations; alors que les Évêques ne succèdent aux Douze que dans l'intendance et le soin du Troupeau. Toutes les Prophéties ont été accomplies par Jésus Christ, donc plus rien à attendre de ce côté : à nous de jouer! Au contraire, elles s'amplifieront jusqu'à sa Manifestation glorieuse. C'est pourquoi la lecture du livre d’Ézéchiel, chapitres 34-37, et surtout 16 devrait être primordiale.


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La Vieille Poste 27 juin A.D. 2025,

Solennité du Sacré-Cœur de Jésus et Journée de sanctification des Prêtres

Textes en souffrance - 6 : Commentaire à une Lettre aux bénévoles

 

Commentaire à la Lettre aux bénévoles

du pèlerinage Via Lucis à Lyon

 

Cette lettre avait été publiée le 11 avril sur un blog catho, envoyée aux bénévoles du Pèlerinage pour leur annoncer qu'on renonçait à ce qu'il se déroule en octobre prochain. Son contenu m'a donné à réfléchir, et je m'en suis fait le commentaire paragraphe par paragraphe pour mettre mes idées en place.

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Au paragraphe 1. Le positionnement ecclésial est erroné : pour parler au monde, ne pas être des passagers clandestins. La Note de la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi, « sur certains aspects de l’Église comprise comme communion » (28 mai 1992) rappelle avec force que le Baptême nous agrège d’abord à l’Église universelle, et ensuite à l’Église particulière où il est célébré (cf. n°10, infra). Ce n’est donc pas au ticket de passage, délivré par l’archevêque, que l’on doit d’être un passager légitime, mais au titre de son Baptême.

Au paragraphe 2. Ne pas résister aux abus, c’est s’en rendre complice. Les fidèles laïcs n’ont pas besoin de l’accord et du soutien de leur archevêque pour mettre en œuvre les fonctions et charismes qui leur sont propres dans leur vie chrétienne, la vie spirituelle et l’apostolat (cf. LG 31-37). Ils peuvent librement choisir les prêtres pour leur accompagnement, pourvu que ceux-ci soient en position régulière et sans préjudice à leur ministère principal (cf. CIC 324).

Au paragraphe 3. En revanche, ils n’ont pas à se mêler des rapports entre le Pape et les Évêques ; surtout pour évoquer à charge un motu proprio du Souverain Pontife, lequel est leur premier Évêque au titre de la Primauté personnelle et immédiate sur toute l’Église, pasteurs et fidèles (cf. LG 22).

Au paragraphe 4. A la peine au regard du formidable élan de mobilisation, il faut surtout déplorer la fin des grâces déjà à l’œuvre dans la préparation, et la neutralisation de celles promises à la réalisation du pèlerinage pour le salut des âmes (dont l’indulgence plénière, concession quotidienne, rendue accessible entre autres, par la récitation du chapelet à plusieurs ; aux conditions habituelles de la confession et de la communion, grandement facilitées en de telles occasions).

Au paragraphe 5. L’injustice est surtout iniquité, car les fidèles ont droit aux biens surnaturels s’ils ont les conditions requises par le droit, à commencer par les Sacrements et sacramentaux ; à l’intégralité de l’Évangile et à la rectitude de la doctrine ; au respect de leur condition de fidèles du Christ, et non d’affidés, fût-ce du Primat des Gaules. Il faut donc oser penser qu’on recule ici devant ceux qui encourent, apparemment, l’indignation de Dieu tout-puissant et des bienheureux Apôtres Pierre et Paul, lancée à perpétuité par la Bulle Quo Primum Tempore ; une saine résistance aurait peut-être permis de se reprendre pendant qu’il est encore temps.

Au paragraphe 6. De fait, l’incompréhension relevée avec les deux citations du CEC, est en réalité un dysfonctionnement cognitif. L’imposer est un viol de l’intelligence ; s’y soumettre, une abdication de la raison.

Au paragraphe 7. Car, avant même le courage moral du bon combat, on doit avoir le courage intellectuel de réarmer l’intelligence : principe d’identité et de non-contradiction. « Que votre oui, soit oui ; que votre non, soit non. Tout le reste vient du diable ».

Au paragraphe 8. A quand l’esprit de foi et la juste ecclésiologie, qui voit les fidèles relever du Christ et de son Esprit au titre de leur Initiation Chrétienne ? Liberté et dignité des enfants de Dieu, au service desquelles Notre Seigneur Jésus Christ a établi le pouvoir sacré du sacerdoce ministériel (cf. LG 10 et 30).


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La Vieille Poste, 12 avril A.D. 2025


CDF, L’Église communion, n° 10 : Tout fidèle, par la foi et le Baptême, est inséré dans l’Église une, sainte, catholique et apostolique. On n'appartient pas à l’Église universelle de façon médiate, à travers l'appartenance à une Église particulière, mais de façon immédiate, même si l'entrée et la vie dans l’Église universelle se réalisent nécessairement dans une Église particulière.

En outre, l'appartenance à une Église particulière n'est jamais en contradiction avec la réalité qui veut que dans l’Église personne ne soit étranger: dans la célébration de l'Eucharistie tout particulièrement, tout fidèle se trouve dans son Église, dans l’Église du Christ, en faisant abstraction de son appartenance ou de sa non-appartenance, du point de vue canonique, au diocèse, à la paroisse, ou à l'autre communauté particulière où cette célébration a lieu. En ce sens, restant sauves les déterminations nécessaires de dépendance juridique, celui qui appartient à une Église particulière appartient à toutes les Églises; en effet, l'appartenance à la Communion, comme appartenance à l’Église, n'est jamais purement particulière: elle est toujours universelle par sa nature.

12 août 2025

Textes en souffrance - 5 : Juxtaposition des deux Messes

 

 

JUXTAPOSITION DES DEUX MESSES

TRADITIONNELLE ET ACTUELLE

 

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- sur le Lectionnaire -

Qu’on nous permette de grossir un peu le trait, histoire de terrasser l’orgueil du nouveau Lectionnaire qu’on brandit face à l’indigence prétendue de l’ancien. Pour ce qui est de la Messe, le changement d’orientation saute aux yeux ; les pertes en ligne au niveau du contenu de la foi désolent également la prédication courante ; la confusion des ministres et des fidèles, instaurée par une participation active volontariste, connaît une croissance exponentielle du fait aussi de la diminution constante de la ressource sacerdotale ; bref, le gauchisme bourgeois, naturaliste et sécularisé, repéré dans la refonte des oraisons, se retrouve en réalité partout, tandis qu’il a carrément vitrifié la Liturgie des Heures (le bréviaire) dans sa version française, malgré la fin de « Prière du Temps Présent » pour ceux qui ont vécu la forge de la nouvelle prière dans l’Église qui est en France. Mais la juxtaposition des deux Messes, traditionnelle et actuelle, dans ce qu’elles ont encore de semblable pense-t-on, révèle le court-circuit provoqué par le nouveau lectionnaire. Outre le fait qu’en recommandant de privilégier la lecture cursive sur les lectures propres, bon nombre de messes sont « explosées » parce que la Parole de Dieu n’y a plus de rapport direct avec la célébration du jour, on se rend compte qu’insensiblement, la Personne de Jésus Christ Verbe incarné, est occultée au profit de la figure de l’Église, jusqu’à ce que finalement l’ensemble se résume à notre propre vie chrétienne. Par contre, on ne renoncera jamais : les nouveaux cycles des Lectures sont le fleuron de la réforme demandée par Vatican II, et même les Protestants nous l’envient. Comme quoi, la Parole de Dieu peut être la tentation, on le sait pourtant depuis la rencontre du diable avec le Christ au désert : mais comme Jésus lui-même, « nous répondons au Mal, par l’Adoration » (le représentant du Pape à Sainte-Anne-d’Auray, 26 juillet 2025).

Ainsi donc, on déplorerait de nos jours un recul de la foi en la Résurrection du Christ comme événement réel ? Mais c’est exactement ce que donne à penser le lectionnaire du Temps Pascal ! Dans l’ancien, avec l’usage général de reprendre la messe du Dimanche précédent lorsqu’il n’y a pas de messe propre, on est dans les Semaine ou Dimanche « après Pâques » : autrement dit, il y a un seul événement, c’est la mort et la Résurrection de Jésus de Nazareth, le Verbe incarné. On l’a célébré pendant une octave, après quoi on en rumine les mystères : les premières semaines à partir des apparitions de Jésus vivant, et ensuite en comprenant qu’il faudra être prêt à aller jusqu’au martyre pour rester fidèle. Telle est la Bonne Nouvelle : ce Jésus que vous avez crucifié, Dieu l’a ressuscité, et en gardant la foi, vous serez sauvés ; et on supplie tout ce qu’on sait pour recevoir la grâce de la persévérance, et de l’heureuse issue de nos vies dans cet attachement indéfectible à Notre Seigneur Jésus Christ. On s’achemine ainsi à l’Ascension et à la Pentecôte, temps de l’Église avec Jésus, sa Tête, à l’œuvre en son sein, lui donnant continuellement d’agir dans sa Personne par la puissance de l’Esprit, jusqu’à sa Manifestation glorieuse.

Dans l’actuel, au contraire, on a concentré dans l’octave de Pâques les apparitions personnelles de Jésus ressuscité, de sorte que celui qui ne va pas à la Messe en semaine va en louper quelques unes; car dès le lendemain, c’est le Lundi de la deuxième Semaine « de Pâques » et non pas « après Pâques ». Autrement dit, l’Évènement véritable, il est là : c’est nous ! De fait, comme si on était déjà après la Pentecôte, on lit les Actes des Apôtres depuis le discours de Pierre et jusqu’à la dernière page, avec l’Église et les Apôtres mettant en œuvre l’Esprit du Christ et en son Nom. C’est le temps appelé faussement « pascal », puisqu’il faudrait dire plutôt pentecostal ou ecclésial, pour l’exaltation de trésors dont leurs successeurs sont, non plus les intendants mais les maîtres, allant de gloire en gloire dans l’Esprit Saint. Le Christ ressuscité est sur toutes les lèvres, mais il est complètement escamoté dans sa réalité Personnelle : grâce à l’Esprit et à la fantasmagorie théologique, il est désormais « ce mystère pascal, centre, clé et fin de toute histoire humaine », qui remonte prétendument de toutes les consciences chrétiennement anonymes ou engagées dans l’Eglise, dans une thérapie de groupe et synodale qui les engendre à la foi consciemment vivante.

Pour revenir au lectionnaire dit pascal, la manipulation est renforcée par le fait que parallèlement aux Actes, on lit en saint Jean tout ce qui concerne la vie baptismale à partir de Jn 3 : autrement dit, la résurrection du Christ c’est notre vie chrétienne ; jusqu’à nous confisquer même cela en le concentrant finalement sur les Apôtres et saint Pierre, l’Église institutionnelle (Jn 21) en qui s’enorgueillissent de parler les Pères en reprenant 1Jn 1, 1-3 au début de la Constitution Dei Verbum. Le fameux « obéissez et taisez-vous » que rétorquent des évêques les rares fois où ils dialoguent avec les familles de la liturgie traditionnelle. Mais ne croyons pas pour autant que l’Esprit Saint soit mieux respecté que le Verbe incarné. En effet, on instaure admirablement une neuvaine préparatoire à sa Venue, entre l’Ascension et la Pentecôte, qui reprend en réalité ce qui faisait la substance de l’Octave de Pentecôte. Mais avec une différence d’angle : avec l’Octave de Pentecôte, on s’émerveillait de Son action une fois survenue, et on en vivait le reste de l’année dans la suite des Dimanche appelés, là encore, « après la Pentecôte », lesquels reviennent inlassablement à la Source transcendante de tout ce qu’est l’Église, c’est à dire la Tradition vivante. Par contre, dans la nouvelle neuvaine à partir de l’Ascension, on est en préparation avec Marie la Mère de Jésus : « au Cénacle, nous voilà » ! ce sera ceci et ce sera cela ; mais en attendant il ne se passe rien du tout, puisque nous ne sommes pas encore aux affaires. Et quand arrive le jour de la Pentecôte, dès le lendemain, il ne reste plus rien du Saint Esprit en Personne.

A la limite, on pourra dire une messe votive de l’Esprit Saint le Lundi de Pentecôte ; et depuis François, le coup est rattrapé, oui, oui, avec la messe de Marie Mère.. de l’Église, très belle préface en vérité, et superbe oraison après la communion. Merci Paul VI pour le titre promulgué malgré les cris d’orfraie en plein concile. Mais ensuite, on retombe abruptement dès le Mardi, sur le Temps Ordinaire, sans aucun rapport ni référence aux 100 jours que nous venons de vivre du mystère pascal depuis les Cendres, reprenant la lecture cursive en marche et feignant de nous en passionner. Car ces Dimanche du Temps Ordinaire, qui sauvegardent avant le Carême un minimum de vraisemblance avec le ministère de Jésus dans ses débuts au sortir du Temps de Noël et de l’Epiphanie, ne marquent plus, une fois le mystère pascal liquidé, que l’ordinaire de l’école d'exégèse. Son enseignement consiste essentiellement à ressasser des prescriptions anciennes sur lesquelles Jésus avait tiré la chasse en Mc 7, 19 ; tous pourront toujours mieux en comprendre les tenants et aboutissants, et ainsi voir l’originalité dont a fait preuve il y a 2000 ans, le rabbi de Galilée. 

 

- et le Sanctoral -

Mais enfin, le maître-mot n’était-il pas de se recentrer sur Jésus Christ seul Médiateur entre Dieu et les hommes ? Ce qui a été fait comme le montre notamment le Sanctoral, par les changements tantôt décisifs tantôt minimes dans le Calendrier, il y aurait tant à dire, et par quelques instructions générales : prééminence le Dimanche, de la célébration des mystères du Christ plutôt que des Saints, sauf solennité remarquable ; préférer en Semaine la lecture cursive de la Parole de Dieu, aux lectures propres et communes des Saints ; tandis qu’ont disparu du flux des prières de l’Ordinaire de la Messe, la mention des saints Pierre et Paul nommément en plusieurs endroits décisifs de la célébration (acte pénitentiel, offertoire, prière eucharistique sauf la première, communion). Or, à l’usage, il faut oser regarder ce qu’il se passe. Ceux qui ne vont à la Messe que le Dimanche, n’ont pratiquement plus jamais la célébration des Saints eux-mêmes au cours de l’année, même Solennités avec vigile qui ne sont pas de précepte. Ceux qui vont à la Messe aussi en Semaine, n’ont pratiquement jamais les mémoires facultatives des Saints, ou alors seulement l’oraison ou le propre, évidemment sans les Lectures, et on ne prêchera guère sur leurs exploits ; pour les mémoires obligatoires, on a généralement le propre sans le commun éventuel, et les lectures seulement lorsqu’elles sont obligatoires aussi, avec la complication si la première lecture ou seulement l’évangile sont prescrits, de préparer deux lectionnaires à l’ambon pour passer de l’un à l’autre au moment opportun. Restent les Fêtes, lorsqu’elles ne sont pas torpillées par la survenue d’un Dimanche, et au panégyrique ou prône ou préférera habituellement l’homélie biblique que catéchétique ou parénétique, moins clivante.

Sans doute, la bienheureuse Marie toujours Vierge, semble mieux traitée, avec des solennités de précepte, qui auront éventuellement le pas sur le Dimanche. Mais elle n’est pas vraiment épargnée non plus : on insistera jusqu’à la nausée sur le fait que ce qui est grand dans la Vierge Marie et que l’on doit célébrer, c’est le Christ ! En elle-même, d’elle-même, la Mère de Dieu est surtout disciple du Christ comme vous et moi, humble servante. Et là, éclate la supercherie : en fait de recentrement sur le Christ, avec l’occultation des Saints et le rabaissement des privilèges de la Vierge Marie, les seuls protagonistes bien vivants du mystère chrétien, ceux qui comptent, c’est nous-mêmes, les baptisés et la hiérarchie actuelle. L’univers chrétien, c’est les seuls dont on parle à longueur d’année liturgique : c’est le Christ et nous, nous et le Christ ; baptisés dans le Christ, sans plus de modèles ou d’intercession de nos frères aînés parvenus à la gloire ; hiérarchie actuelle, parce que saint Pierre et saint Paul c’était il y a 2000 ans et non pas bien vivants et quatre fois présents à chaque messe à laquelle je participe. A l’inverse, la pratique tant décriée de marquer fortement la célébration des Saints et de la Vierge Marie selon l’ancien Sanctoral, permettait au fidèle de comprendre spontanément qu’il n’était pas seul pour la traversée d’ici-bas, et qu’entouré d’une foule de témoins qui l’ont précédé, comme s’en émerveille la Lettre aux Hébreux, il pourrait espérer en les imitant et moyennant leurs suffrages, sortir vainqueur du bon combat et parvenir lui-même à bon port si du moins il persévère jusqu’à la fin. Tout cela n’offusque pas la gloire du Christ et encore moins son unicité, puisqu’il ne s’agit que de la vocation à son mystère, et de la participation à sa grâce jusqu’à l’héroïsme ; splendide rayonnement de ceux qu’il sauve en les rassemblant les uns avec les autres, les uns par les autres, avec au sommet : l’élévation de la Mère du Verbe incarné et notre Mère.

C’est ainsi qu’avec la célébration ostentatoire du mystère pascal pendant cent jours en Mémorial, et de Dimanche en Dimanche, à tout Seigneur tout honneur, en réalité la grâce en est neutralisée. On referme la parenthèse surnaturelle, et on reprend le business des religions dans le monde, dont le prince jouit d’avoir ainsi liquidé son Adversaire jusque dans l’âme de ceux qui sont Ses plus proches et croient L’exalter. Après cinquante ans de cette corrosion insidieuse, l’effondrement n’est pas encore complet, alors on accélère la corruption ouvertement : exit le droit canon, exit la constitution hiérarchique du Peuple de Dieu, exit l’adoration et le sacrifice, exit la vie éternelle et la bienheureuse espérance, exit le machisme et le sexisme, exit la communication sirupeuse, place à l’anathème. Autant de leçons mal assimilées, qui jettent le trouble et vous plantent ensuite là : mais pourquoi s’étonner de ce qui serait une inconséquence ? Absolument pas : ce n’est pas un nouveau contenu que l’on doit imposer, mais une agitation que l’on doit instiller pour empêcher l’Action véritable. On comprend dès lors, qu’on s’est efforcé de faire disparaître la messe traditionnelle, pour éviter que le pot-aux-roses ne soit découvert, car nous ne sommes pas des lapins de six semaines : l’histoire non-hagiographique de Vatican II commence à être étudiée, et les circonstances pour le moins sulfureuses de l’enquête ayant conduit à Traditionis Custodes et à la brutalité de son application outrageusement partiale, sont maintenant révélées. Au fond, peu importe, pourvu que le trouble continue ! Les anges ne disent-ils pas à l’Ascension : pourquoi restez-vous à regarder le Ciel ? Qu’il y soit en repos, nous nous chargeons de tout ; d’autant qu’il y a deux millénaires, on ne pouvait prévoir les défis auxquels nous faisons face droit dans les yeux.


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La Vieille Poste, 12 août A.D. 2025

11 août 2025

Textes en souffrance - 4 : Réconciliation liturgique

 

 

LA RÉCONCILIATION LITURGIQUE
à la lumière de la Messe Perpétuelle
 
 


Sur la Messe avant Vatican II il n’y a rien à dire, sinon ce que chacun peut lire dans la Bulle Quo Primum Tempore en première page du Missel Romain, à perpétuité. Elle est appropriée à la Messe Perpétuelle, à cause de l’accent qu’elle met sur la dimension cultuelle et sacrificielle, d’expiation et de réparation. Il ne faut pas pour autant exclure la Messe après Vatican II de la série des messes successives, parce que celle-ci est également l’offrande que Jésus Christ fait de lui-même à son Père, sous les espèces sacramentelles ; c’est elle qui est pratiquée par la majeure partie du clergé et des fidèles, et elle met l’accent sur la dimension festive, de participation et de communion. Elle avait été demandée par le Concile, comme une version allégée de la Messe, mieux adaptée au rythme de nos vies et à nos besoins dans le monde moderne, avec une ouverture plus large au trésor de la Parole de Dieu. Cependant, elle a provoqué de profondes déviances, comme le montrent les multiples interventions disciplinaires et doctrinales de Rome au cours des cinquante dernières années, et pèse gravement sur la doctrine même de la Foi ; il faut oser le penser et le dire, et nous aurons l’occasion d’y revenir.

Il ne saurait être question, pour y remédier, de broyer ensemble les rubriques au gré de chacun. Au contraire, la Messe doit absolument être respectée dans sa cohérence propre : avant Vatican II, elle exprime la sacralité objective des rites qui s’accomplissent ; après Vatican II, elle exprime la sacralité personnelle de ceux qui participent à l’Action, consacrés par le Baptême pour les fidèles, ainsi que par le sacrement de l’Ordre pour les prêtres. Par exemple, il ne faut pas rajouter à la messe après Vat II des signes de croix ou génuflexions pour mettre en relief la sacralité objective des rites, alors que cette messe est tournée vers la sacralité des personnes ; de même, à l’inverse, il ne faut pas avoir dans la messe avant Vat II, une préoccupation inopportune de ceux qui y assistent, en termes de compréhension et de dialogue par exemple, puisque cette messe est tournée vers la sacralité des choses de Dieu lui-même.

Ce que nous recommandons, quand nous ne disons pas la messe d’avant Vat II qui reste inchangée, « rite intouché » disait Claire : c’est de mettre à profit les possibilités de choix et d’adaptation de la messe après Vat II, en renonçant clairement à son accentuation festive et de communication, afin qu’elle ne risque plus d’être comme l’accessoire mondain de nos événements. Elle ressemblera alors davantage à la messe d’avant, et entrera comme elle, d’emblée, dans l’esprit de la Messe Perpétuelle : sublime adoration, profonde action de grâces, intégrale expiation, irrésistible imploration.

Dès lors, cette Messe se célèbre tournés vers le Seigneur, et plutôt dans le registre de la messe basse ; on emploie plutôt le latin pour l’ordinaire, et plutôt le français pour le propre ; le prêtre fait lui-même les lectures, ou les servants, mais personne ne monte de l’assemblée ; on ne donne pas la communion dans la main, mais à genoux et sur la langue, éventuellement par intinction sous les deux espèces, selon l’intuition de Claire ; il n’y a pas de femme dans le sanctuaire. Les rites initiaux se déroulent au pied de l’autel, jusqu’à la formule d’absolution qui conclut l’acte pénitentiel. On monte ensuite à l’autel pour l’antienne d’ouverture, le Kyrie (s’il n’a pas été dit dans l’acte pénitentiel) et la suite. Après l’Évangile et éventuellement l’homélie, on prend un petit temps de méditation. On dit les prières de l'Offertoire à voix basse. On veille au choix des quatre Prières Eucharistiques principales, pour ne pas donner à penser qu’elles pourraient être invalides sauf la Première. L’acclamation de l’anamnèse après la Consécration est comme les trompettes d’argent en l’honneur du Roi des rois. Après la Communion, on prend un petit temps de méditation.

 
 

Basclergeensabots

25 novembre A.D. 2024