09 mars 2025

Dimanche I de Carême C

Le Fils de Dieu est venu pour détruire les œuvres du diable (1Jn 3, 8):
ne soyons pas étonnés de ce qu'il va se passer.
 


Sans surprise, l’Évangile des tentations de Jésus au désert.. et, pour le dire tout de go, la même impression de relative mise en scène : le diable, déjà ; et puis surtout Jésus Christ dont nous savons qu’il était Dieu ; alors l’affaire devrait se régler en deux temps trois mouvements, c’est le cas de le dire. Pour mieux saisir le sérieux gravissime de l’affaire, il faut repenser à ce que dit saint Jean dans sa Première Lettre : « le Fils de Dieu est venu pour détruire les œuvres du diable ». Ce que nous chanterons dans la joie de Pâques : duel prodigieux de la Mort et de la Vie ; par sa mort il a détruit la mort, et nous donne la vie même de Dieu, la vie éternelle, déjà commencée ici-bas dans la foi, l’espérance, la charité et toute la vie sacramentelle. Nous l’affirmons aussi dans le Credo : « pour nous les hommes et pour notre salut, il descendit du ciel ; par l’Esprit Saint il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme ».

Pouvons-nous dès lors, nous arrêter ne serait-ce que quelques secondes pour réfléchir à ceci : c’est dans sa sainte Humanité, que le Seigneur a affronté le diable ; c’est dans son intelligence d’homme, semblable à la nôtre, qu’il a encaissé et arrêté sur lui comme sur un bouclier, tous les mensonges de l’adversaire ; c’est dans sa mémoire d’homme, semblable à la nôtre, qu’il a gardé comme l’ultime trésor, la conscience de son identité de Fils bien-aimé du Père ; c’est dans sa volonté d’homme, semblable à la nôtre, qu’il a maintenu la résolution à mort de rester fidèle à Dieu son Père. C’est ainsi qu’il a pris sur lui toutes les tentations qui sont les nôtres, et a vaincu le diable, pour que nous puissions désormais triompher nous aussi dans la tentation ; en attendant d’enlever tous nos péchés sur lui-même, comme on porte un fardeau, celui de la Croix, afin que nous en soyons déliés, rachetés, et ainsi pardonnés et libérés.

Première tentation. C’est celle du peuple, des gens, de la France qui se lève tôt et qui travaille, pour ne pas dire celle des gueux : « que cette pierre devienne un pain ! » Quelqu’un se demandait il y a quelque temps : que faudra-t-il pour que les Français bougent ? Et un autre lui répondait : tant qu’il y a aura quelque chose dans le frigo, les Français ne bougeront pas ! Pour sûr, entre les aides de l’État et les amendes à 135 €, on arrive encore à s’en sortir, mais ça devient de plus en plus difficile. Mais enfin, mes enfants, ce qu’on appelle faussement les monnaies fiduciaires, ne sont en réalité que des lignes de chiffres dans une feuille de calcul sur des ordinateurs : finalement bien moins fiables que les cryptos qui elles, sont codifiées sur la blockchain…

Le Fils de Dieu est venu pour détruire les œuvres du diable : ne soyons pas étonnés de ce qu’il va se passer.


Deuxième tentation, « il l’emmena un peu plus haut ». C’est celle des puissants sur le devant de la scène ou dans les coulisses, des riches, des forts, aussi des militaires et de ceux qui portent les armes. Celle de ceux qui se servent de l’argent pour arriver au pouvoir, et du pouvoir pour augmenter leur argent. Vous savez, le fameux pantouflage au vu et au su de tous. « Tout cela m’appartient, et je te le donnerai, si tu te prosternes pour m’adorer ». Et ils le font ! Devant les caméras et sans mystère ; les symboles sans équivoque ; sans vergogne, les regards complices dans le dos des enfants.

Ceux-là nous ont fait en quelques dizaines d’années une législation fondamentalement contraire à chacun des Dix Commandements, à commencer par le Premier : tu adoreras le Seigneur ton Dieu et lui-seul, dont plus personne n’a cure au plan public, pas même nous, les cathos ; les mêmes qui nous ont pillés au point que nous voilà endettés pour des milliers de milliards d’euros pendant des générations ; encore et toujours les mêmes, que nous remettons aux affaires après que le Seigneur nous en a débarrassés et une et deux et trois fois ! Comme aux chaises musicales, mais là ce n’est pas un qui s’en va à chaque tour, c’est deux maroquins qu’on rajoute, oui, les portes-feuilles de ministres. Et ils sont revenus non pas pour rendre des comptes et dire où est passé l’argent, mais apparemment pour s’en prendre surtout à notre épargne : financer la guerre ou l’union, c’est un peu la même chose.

Mais comment donc ? Mais simplement par ces incantations citoyennes qui tétanisent notre intelligence et neutralisent notre volonté, en une infernale magie noire, et nous n’en gardons aucun souvenir sinon la fierté d’avoir fait barrage ! Pourrions-nous enfin regarder les faits, et ne plus écouter les mots à la c.. de dupes ? Tenez, célébrations d’ouverture et de fermeture des J.O : ah, magnifique, l’art comptant pour rien ; un peu osé tout de même ? Mais on a osé, puisque c’est le culte sanguinaire imposé à tous. Tout de même, on n’est plus en chrétienté, on ne va pas revenir à l’Inquisition.. Par contre, le scandale absolu, c’est qu’un de ces tout nouveaux dirigeants catholiques outre-atlantique, exhibe une croix de cendres sur son front, Mercredi dernier lors d’un discours officiel. Ah lala, c'est ça qu'on trouve lamentable.

Le Fils de Dieu est venu pour détruire les œuvres du diable : ne soyons pas étonnés de ce qu’il va se passer.


Troisième tentation. « Il l’emmena au Temple ». C’est l’apothéose, le premier ordre de la société, le clergé, le haut clergé, disons carrément l’Église, pasteurs et fidèles. Et là, le diable se sert de la Parole de Dieu comme tentation ! De fait, nous sommes gavés de la Parole de Dieu, tandis que plus personne ne lit le Catéchisme : le dernier exégète auto-proclamé exige la rectification des traductions tous les dix ans, parce que le mot grec n’est pas exactement l’hébreu, qui lui-même ne correspond plus du tout à ce que le français signifie aujourd’hui ; tandis que la doctrine s’estompe dans le flou. Jésus repousse cette tentation par ces mots: « Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu ! » Il y a plus de cent ans : pour avoir la paix, il faut dire le chapelet chaque jour ; et nous faisons des rencontres et des colloques pour la paix. Justement, 1925-2025, la Vierge Marie explique à Lucie que pour établir le culte de son Cœur immaculé et hâter le Royaume du Christ sur la terre, il faut répandre la dévotion des Cinq premiers Samedi du mois : des associations de fidèles s’en sont emparées un peu partout dans le monde et les grands sanctuaires mariaux ; mais la Hiérarchie ne semble pas vraiment concernée. Ne serait-ce que là, aujourd’hui : on fait des marches et des veillées de prière dans les diocèses pour avoir des vocations ; et lorsque des jeunes gens, improbables, se donnent au Seigneur, rentrent au séminaire et sont finalement ordonnés jeunes prêtres, il y en a un plein vivier à cinq minutes de chez moi, on n’en veut pas ! Et c’est moi, l’ancien, qu’on sollicite à remonter sur les planches pour que le spectacle continue !

Le Fils de Dieu est venu pour détruire les œuvres du diable : ne soyons pas étonnés de ce qu’il va se passer.


Il reste deux lignes à l’Evangile : vous permettez que je termine ? Merci. « Ayant ainsi épuisé toutes les tentations, le diable s’éloigna jusqu’au temps fixé » Inquiétant ! Qu’est-ce ?.. Mais sûrement, Gethsémanie ! Jésus l’affirme, alors que la Passion vient de commencer : « voici qu’il vient le prince de ce monde. Sur moi il n’a aucun pouvoir, mais il faut que le monde sache que j’aime le Père, et que je fais comme le Père m’a commandé ». Ouf, j’avais peur qu’il s’agisse de nous ! Mais allons-nous le laisser seul ? Au contraire, deuxième lecture : « si tu crois dans ton cœur que Jésus est Seigneur, si ta bouche proclame que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé. » Tout le Carême est une préparation au renouvellement de nos promesses baptismales, en même temps que nos chers Catéchumènes seront Baptisés, Confirmés, et Eucharistiés au cours de la Vigile pascale. Or les promesses baptismales se déroulent en deux temps, incontournables, non interchangeables, et inséparables. Premier temps : renoncez-vous au mal ? Renoncez-vous au péché ? Renoncez-vous à satan qui est l’auteur du péché ? Deuxième temps : croyez-vous en Dieu le Père tout-puissant ? Croyez-vous en Jésus Christ son Fils, notre Seigneur ? Croyez-vous en l’Esprit Saint, à la sainte Église catholique, jusque dans la vie éternelle ? Amen.

Le Fils de Dieu est venu pour détruire les œuvre du diable : ne soyons pas étonnés de ce qu’il va se passer. Amène !


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