28 mars 2020

Chers Amis



Alors que nous abordons avec le cinquième Dimanche de Carême, le temps de la Passion, je viens interrompre votre recueillement, même si je n'ai pas la joie de vous retrouver comme j'en avais pris l'habitude en passant dans nos différentes emprises militaires. J'ai pris réglementairement le confinement chez moi, à la Vieille Poste d'Arrou, et je prie toujours pour vous.

Un temps de retraite spirituelle n'est pas pour me déplaire, à vrai dire. Dans le dernier livre qu'il publiait avec le Cardinal Sarah, Benoît XVI rappelait en effet comme ces versets du psaume 15 expriment le coeur de la vie sacerdotale, et donc aussi la substance de ce que, aumôniers militaires, nous voulons vous partager par notre ministère au milieu de vous :
« Seigneur, mon partage et ma coupe : de toi dépend mon sort.
La part qui me revient fait mes délices ; j'ai même le plus bel héritage ! »

C'est d'ailleurs dans ce même psaume, chanté à Complies en fin de soirée chaque Jeudi, que nous trouvons des paroles, dont chacun en ces jours perçoit la vigoureuse espérance :
« Garde-moi, mon Dieu : j'ai fait de toi mon refuge.
J'ai dit au Seigneur : Tu es mon Dieu !
Je n'ai pas d'autre bonheur que toi.
Toutes les idoles du pays, ces dieux que j’aimais, ne cessent d'étendre leurs ravages,
et l'on se rue à leur suite.
Je n'irai pas leur offrir le sang des sacrifices ;
leur nom ne viendra pas sur mes lèvres ! »
Et encore :
« Je bénis le Seigneur qui me conseille :
même la nuit mon coeur m'avertit.
Je garde le Seigneur devant moi sans relâche ;
il est à ma droite : je suis inébranlable.
Mon coeur exulte, mon âme est en fête,
ma chair elle-même repose en confiance :
tu ne peux m'abandonner à la mort
ni laisser ton ami voir la corruption.
Tu m'apprends le chemin de la vie :
devant ta face, débordement de joie !
A ta droite, éternité de délices ! »

Les offres d'animation spirituelle pour temps de confinement sont pléthoriques sur internet : je n'y ajouterai donc pas la mienne. Il vaut beaucoup mieux profiter de ce que proposent des sites expérimentés, adossés à la vie de communautés aussi ferventes que diverses. Sans doute les célébrations retransmises en direct sont-elles également l'occasion d'aller brouter ici et là dans les pâturages de l’Église universelle, dont les goûts et saveurs ne seront pas épuisés lorsque le confinement finira. Voici cependant trois recommandations, dont vous ferez des confettis si vous voulez.

D'abord, écoutez Radio Espérance, présence catholique sur les ondes depuis des dizaines d'années, et à laquelle j'ai collaboré pendant longtemps, par des émissions quotidiennes, et en présidant la commission doctrinale. C'est vous dire que les programmes sont sûrs ! Mais ils couvrent surtout l'ensemble de la vie chrétienne et de l'animation spirituelle : de véritables trésors. En plus, toute la prière sur les ondes y est récitée en direct, au studio ou à l'oratoire de la Radio, en présence du Saint Sacrement : vivre de la vie de l’Église, en Dieu, tout simplement, c'est bien ce que l'on ressent lorsqu'on écoute Radio Espérance.

Ensuite vous pourrez retrouver toutes ces contributions des années passées, sur un blog que j'ai tenu de 2012 à 2018 sous le nom de Babass2012. Ainsi des « coucou du matin » sur Radio Espérance, comportant notamment des enseignements sur le Jubilé de la Miséricorde, le Centenaire des apparitions de Notre Dame à Fatima, Evangelium Vitae, etc. (Il semble que les contenus les plus anciens aient été supprimés. Dieu est grand). Je mettais régulièrement chaque jour l'homélie prononcée à la messe, dans les enceintes militaires ou lors de service dans le civil : sur plusieurs années, on aurait presque ainsi le commentaire de tous les textes de la liturgie ; la perspective étant de se demander à partir de la doctrine éternelle, ce que le Seigneur voulait nous dire à ce moment-là. Comme dit Jésus dans l'Evangile : le scribe dans le Royaume de Dieu est comparable à un homme qui tire de son trésor du neuf et de l'ancien.

Enfin, rappelons-nous ce que j'ai dit à temps et à contre-temps sur le chapelet. En ces temps où nous sommes, il devrait être évident que l'appel répété instamment par la Vierge Marie à chacune de ses apparitions à Fatima du 13 mai au 13 octobre 1917, constitue la pratique essentielle : dire le chapelet chaque jour. Voici la raison pour laquelle je l'ai appris aux jeunes enfants, tâchant d'être présent au début de leur leçon de catéchisme, pour en réciter avec eux au moins l'une ou l'autre dizaine : lorsque l'on ne peut ni assister à la messe ni communier, chacun peut, grâce au chapelet, célébrer les mystères du Christ dans l'âme de Marie, et en tirer là tous les fruits. D'où sa puissance inégalée parmi toutes les autres dévotions : saint Louis-Marie Grignion de Montfort le place donc juste en dessous de l'Eucharistie. Mystères joyeux, mystères lumineux, mystères douloureux, mystères glorieux : ici sacramentellement par le ministère du prêtre ; là dans la puissance de l'Esprit et l'intercession maternelle de la Vierge Marie, par chacun au titre de son baptême : prêtre, prophète, et roi de la nouvelle Alliance.
Avec les intentions d'une saisissante actualité, telles que demandées déjà à l'époque par la Mère de Dieu, pour dédier aussi bien nos prières que nos sacrifices : pour l'amour de Jésus ; pour la conversion des pécheurs ; en réparation des offenses au Coeur immaculé de Marie ; et pour le Saint Père. Le Pape François a canonisé François et Jacinthe de Fatima en 2013 : c'est la démonstration infaillible que pratiquer ce qu'ils ont pratiqué avec tant de simplicité et de courage, est un chemin sûr et rapide de sainteté. Quelle créativité du moment pourrait assurer un parcours aussi fécond ?

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