22 août 2021

 "Voulez-vous partir, vous aussi?"


"Cette parole est dure, qui pourrait l'entendre?" L'Evangile de ce Dimanche désigne là les paroles que nous n'avons pas entendues Dimanche dernier, pour cause d'Assomption de la Vierge Marie: ce sont celles qui désignent la révélation du mystère eucharistique et affirment la réalité de la transsubstantiation. Mais pour nous, elles renvoient immanquablement aux mots de saint Paul dans la deuxième lecture, qui viennent de résonner: Femmes soyez soumises à vos maris.

Parole inaudible de nos jours, parce que nous avons une conception et une mise en oeuvre dévoyée de l'autorité, situation possible parce que beaucoup ont une âme d'esclaves. Dès lors que l'on retrouve le vrai sens de l'autorité dont la source est Dieu lui-même, on comprend qu'elle n'écrase pas ceux sur qui elle s'exerce, mais suscite au contraire ce que chacun a de meilleur et l'ordonne à la mise en oeuvre du bien commun.

La question alors rebondit: pourquoi l'Apôtre attribue-t-il l'autorité à l'homme et non pas à la femme ou aux deux, car c'est le couple humain originel qui est l'image de Dieu et sa ressemblance dans l'amour? Oui, précisément, et c'est  en regardant ce que nous sommes que nous pouvons répondre: nos corps sont porteurs de ce sens que tant se désolent d'avoir perdu. Pourvu qu'on n'oublie pas qu'il s'agit de colorations, de nuances à l'infini, dont l'harmonie toujours vivante fait la richesse de ce que nous sommes.

La femme a un rapport à la réalité, plus enveloppant, plus global, la vie est déjà là, elle est en elle et elle la nourrit de sa propre substance. L'homme, lui, s'y rapporte dans un deuxième temps, une sorte de distanciation, qui est celle de la décision et ensuite on fonce. On pourrait dire que l'homme fait de son corps un rempart qui défend, tandis que la femme fait de son corps une demeure qui accueille et qui nourrit. Tandis que la maternité est révélée à la femme du dedans de son être même, l'homme accède à la paternité sur la parole de son épouse, et c'est par la parole aussi qu'il peut participer à ce qui se vit en elle, par elle, pour elle.

Nos sociétés reposent sur la différenciation complémentaire de ces rôles, et lorsque cela se perd, elles courent le risque de se détruire.



Le mot de mon ami, le curé du Puy, avec son aimable autorisation

 

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