08 juillet 2024

Homélie de la Messe pour la France - 8 juillet A.D. 2024

 Tandis que nous célébrons la messe pour le pays où le Seigneur nous a donné d'habiter, le Christ par sa Parole nous rejoint directement dans ce que nous sommes en train de vivre: mon épouse infidèle je la mènerai au désert, je parlerai à son coeur, et elle m'aimera de nouveau comme au temps de sa jeunesse; et encore, à cette vieille femme souffrant d'hémorragie depuis tant d'années: ta foi t'a sauvée, te voici délivrée de ton mal. Mais ce qu'il nous faut enfin comprendre, c'est qu'il ne sert à rien de prier et de batailler, si l'on ne commence d'abord par faire pénitence: c'est-à-dire se convertir, répudier les errreurs que nous avons commises, dénoncer les mensonges dont nous avons été trop complices, nous détourner de ceux qui font le mal, et reprendre pied résolument sur le bon sens et la raison au titre de notre humanité, et rechercher la grâce du Christ parce que nous sommes catholiques.
De fait, après les derniers épisodes "politiques", on a envie de dire: tout çà pour çà! La magie noire du pouvoir a fonctionné à plein régime: "faire barrage", "les extrêmes" sont des mots magiques qui vitrifient la situation et plus personne ne peut rien faire. Pour contrer ces sortilèges, il aurait suffit de s'en tenir à un bilan objectif, la réalité des faits et non pas la fantasmagorie des paroles. Evoquons rapidement et pêle mêle: des milliards chaque année à un cabinet étranger qui double tous les ministères principaux; la fermeture de milliers de lits d'hôpitaux en pleine pandémie; 3000 milliards de dette, superbe gestion, en effet, continuons et avec les mêmes; et pour ce qui est de l'arrivée du fascisme, que sont donc ces dizaines de manifestants tabassés, nassés, gazés, éborgnés, mutilés? quand les seules violences venaient de groupuscules dont les véhicules qui les ont amenés sur place sont connus, et les rangs qui les ont infiltrés dans les cortèges, clairement identifiés.
Mais il faut aller plus loin et plus profond. "Liberté", que l'on voit sur le fronton des bâtiments officiels: qui serait contre? LA Liberté, donc.. Mais, donnée par l'Etat?.. Il faudrait donc dire merci?.. C'est troublant, carrément inquiétant! Nous y opposons LES libertés attachées à la dignité naturelle de nos personnes, que nous tenons de Dieu qui nous a créés à son image et ressemblance; et l'Etat n'a rien à voir en la matière, sinon de veiller à les respecter, et à les protéger le cas échéant. Citons simplement et pêle mêle: la liberté de se déplacer; la liberté de respirer (sans masque); la liberté de travailler (surtout quand on est soignant); la liberté de recevoir un juste salaire pour son travail, c'est-à-dire qui permette de nourrir sa famille sans que l'épouse soit obligée de travailler, si elle fait le choix de rester à la maison pour élever ses enfants; justement, la liberté d'éduquer ses enfants selon ses propres convictions; la liberté de donner l'instruction en famille si cela semble plus approprié, sans autre justification que l'autorité naturelle des parents sur leurs enfants; la liberté de rendre un culte au Créateur de tout bien puisque tout le monde sait bien qu'il existe; et la liberté de recevoir l'Evangile du Christ et les Sacrements qu'il a institués pour notre salut éternel, puisque nous sommes dans une France qui a été concrètement pétrie de catholicisme.
Car il faut finalement en venir au nœud de toute l'affaire, et le trancher une bonne fois, c'est le cas de le dire. Là encore, les faits, rien que les faits: 1500 ans d'ordre naturel et de droit divin, ont élevé la France au rang de première nation dans le monde, aimée, imitée, enviée, toujours respectée; 250 ans de désordre révolutionnaire et d'apostasie publique, dont le sinistre bilan s'étale à la face du monde, pour une France dont on se détourne, moquée, détestée, partout méprisée. Pour le dire avec cet apologue de l'Antiquité: quand Alexandre le Grand, couvert de gloire, vient se faire admirer de Diogène dans son tonneau, celui-ci, sans même se lever, fait un geste de la main en direction de celui-là et lui dit: écarte-toi de mon soleil! car il lui faisait de l'ombre.. Or, pire que Diogène, nous n'avons désormais même plus droit au temps du Bon Dieu; on nous a piqué notre soleil.
Mais Jésus Christ veut encore nous sauver, puisqu'il dit à la fin de l'évangile de ce jour: la France n'est pas morte, elle dort! Et s'il doit la secouer pour la réveiller, ainsi soit-il. Et encore : Notre ami Lazare s’est endormi ; mais je vais aller le réveiller ! Après quatre jours de putréfaction dans le tombeau...

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